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Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises

Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises

Titel: Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Reynaert
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catastrophique. Le fils aîné du souverain doit gérer le royaume. Il s’appelle Charles et porte un titre tout nouveau. Jean le Bon vient d’acquérir une riche province des Alpes et il inaugure la coutume de la donner à l’héritier du trône. Pour tout le monde, Charles – futur Charles V – est donc le dauphin, c’est-à-dire le seigneur du Dauphiné. Mais il est aussi en charge d’un État bien mal en point. Il faut, pour payer l’énorme rançon royale, convoquer les États généraux qui aideront à lever des impôts exceptionnels. Cela entraîne des troubles en chaîne dans le royaume. Toutes les couches de la société sont saisies tour à tour de velléités séditieuses. Parmi les puissants du royaume, un est encore plus turbulent que les autres : il s’appelle Charles de Navarre, il ne cesse d’intriguer avec ceux-ci, avec ceux-là. Il y gagnera le surnom de « Charles le Mauvais », dont l’affubleront plus tard les chroniqueurs pour dire le souvenir détestable qu’il a laissé. À Paris, une nouvelle classe de plus en plus puissante, les bourgeois, se sent des envies de tempérer le pouvoir d’un roi d’autant plus faible qu’il n’est pas présent. Tous sont unis sous la houlette du prévôt des marchands – sorte de préfiguration du maire –, un autre personnage au nom resté fameux : Étienne Marcel. Depuis la capitale, ils tentent de s’organiser et de mettre en place de nouvelles manières de gouverner le royaume.
    Bientôt explose enfin, de façon brève et très violente, la colère d’une autre catégorie de population qui n’en peut plus d’être écrasée par l’impôt, et de voir ses terres ravagées par la soldatesque. En 1358, les paysans d’Île-de-France, de la Somme, de Normandie, prennent les fourches et, dans un moment de folie furieuse à la hauteur des misères dont ils sont accablés, brûlent, pillent les châteaux et massacrent ceux qui se mettent sur leur chemin. Par dérision, à cette époque, on désigne le paysan sous le sobriquet de Jacques Bonhomme. C’est pourquoi leur révolte s’appelle la Jacquerie. Elle est mâtée dans le sang et l’horreur par Charles le Mauvais, pour une fois au service de l’ordre. Les tentatives d’Étienne Marcel de remettre en cause le pouvoir du roi finissent par effrayer, il est assassiné. Et le dauphin réussit à reprendre la main et à réunir l’énorme rançon due aux Anglais pour faire rentrer le roi Jean le Bon d’Angleterre. Mais il est contraint à une paix désastreuse conclue à Brétigny (à côté de Chartres) en 1360. Édouard III – toujours au pouvoir, son règne est un des plus longs de l’histoire anglaise – renonce à ses droits sur le trône de France mais reçoit en compensation un nombre considérable de provinces qui lui reviennent sous une forme ou une autre : la Guyenne et la Gascogne, Calais, le Ponthieu et le comté de Guînes en toute souveraineté, mais aussi le Poitou, le Périgord, le Limousin, l’Angoumois et la Saintonge, et encore l’Agenais, le Quercy, le Rouergue, la Bigorre.
    1364 : mort de Jean le Bon. Le dauphin devient Charles V. Il sera, de l’avis de tous, un des meilleurs rois de la période. Fragile et sensible, il aime les livres et les arts, mais il est aussi un de ceux qui ont posé les bases de l’État en fortifiant l’administration, en organisant plus rationnellement son royaume. Surtout, il a le flair de déléguer les affaires militaires à un jeune Breton ambitieux et fort doué pour cela : Bertrand Du Guesclin. Celui-ci, profitant de la longue trêve qui suit le traité de Brétigny, rend un premier grand service au royaume en le débarrassant d’un des fléaux du temps, les « grands compagnies », ces bandes de soudards que la fin des batailles a laissés à eux-mêmes et qui passent leur temps à ravager le pays. Du Guesclin trouve au problème une solution radicale : il les emmène faire la guerre ailleurs, en l’occurrence dans cette pauvre Castille en proie elle aussi à d’interminables querelles de succession. Puis celui que le roi a fait son connétable – sorte de chef des armées – entreprend une guerre d’usure : sans grandes batailles frontales, lentement, obstinément, il reprend places et châteaux un par un ; peu à peu, les Anglais sont chassés d’à peu près partout, sauf de Guyenne, de Cherbourg et de Calais.

    Voici Charles VI (règne de 1380 à 1422) et un nouveau temps de calamités. On

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