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Nostradamus

Nostradamus

Titel: Nostradamus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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seulement de la fille de
Croixmart… DE MOI !…
    – Je retrouverai la dénonciatrice,
continuait Renaud. Ma fiancée m’y aidera… n’est-ce pas
Marie ?…
    – Oui, dit-elle, je t’aiderai !…
    – Vous entendez, mère ! Nous serons
deux : votre fils et votre fille !… Je ne reviendrai ici
que le jour où je pourrai vous appeler de votre tombe et vous dire
que justice est faite !…
    Les paroles de ce jeune homme qui parlait de
réveiller les morts n’étonnèrent pas Marie, tant elles avaient un
accent de conviction. Renaud s’approcha d’elle, lui prit la main,
et, de sa voix au timbre harmonieux :
    – Chère Marie, vous m’aimez ?…
dit-il.
    – Ah ! fit-elle dans un cri,
pouvez-vous le demander !
    – Eh bien, ma bien-aimée, ce que vous
avez promis de me dire enfin, dites-le ici, devant cette tombe.
    – Quoi ? bégaya la jeune fille,
prise de vertige.
    – Oh ! dites-le tout de suite,
implora ardemment Renaud, afin que demain, je puisse aller vous
demander… dites !
    – Quoi ? répéta Marie, ivre
d’épouvante et d’horreur.
    – Le nom de votre mère et de votre père,
dit Renaud.
    Marie se raidit dans un suprême effort pour ne
pas tomber. Cette question, elle s’y était préparée. Elle avait
échafaudé jusque dans ses détails le
mensonge…
le mensonge
qui les sauvait tous deux du désespoir, lui surtout !
    – Le nom de mon père ?…
balbutia-t-elle.
    – Ne faut-il pas que je le sache ?
fit le jeune homme.
    Lentement elle appuya sa tête sur son épaule,
et murmura :
    – Renaud, il faut que je te fasse le
sacrifice de ma fierté, puisque je veux être à toi tout entière… La
honte n’est qu’un mot !
    – La honte ? Que dis-tu,
Marie !…
    – La triste vérité. Écoute, Renaud… Je
n’ai ni père ni mère, je suis…
une fille sans nom.
    Renaud tressaillit. De ses bras, il enlaça sa
fiancée…
    – Et c’est là ce que tu avais honte de me
dire ? Oui, je sais de quels dédains féroces on poursuit les
enfants sans nom !… Mais je suis, moi, toute ta famille.
    – Oui, oui ! gémit-elle en
l’étreignant convulsivement.
    – Et quant au nom, tu vas en avoir
un : le mien !
    – Oui, oui ! répéta-t-elle. Ainsi tu
ne me rejettes pas ?
    Les lèvres de Renaud sur les lèvres de Marie
répondirent. Une minute, ils demeurèrent enlacés. Alors vinrent les
questions, et ce fut terrible. À chaque question, il y eut une
réponse précise, comme si de longue date, Marie eût inventé les
moindres détails.
    Elle avait été exposée, à sa naissance, sur le
parvis Notre-Dame. Une femme du peuple l’avait recueillie. C’était
Bertrande. Le lendemain, Bertrande avait reçu mystérieusement une
très grosse somme et des papiers constituant la propriété pour
Marie d’une maison rue de la Tisseranderie. Bertrande, veuve, avait
élevé l’abandonnée. Elle avait supposé que ses parents étaient de
noblesse ; elle s’était habituée à l’appeler demoiselle, et à
se comporter en dévouée servante. Marie avait vécu dans cette
maison de la rue de Tisseranderie jusqu’au jour où elle avait
rencontré Renaud.
    Ce fut une série de réponses concises, faites
sans hésitation.
    – Ainsi, tu ne me rejettes pas ?
répéta Marie.
    Renaud la prit dans ses bras, l’étreignit.
    – Ma mère, dit-il, Soyez témoin. Je jure
de consacrer ma vie au bonheur de cet ange comme j’ai juré de
n’avoir ni paix ni trêve que je n’aie atteint la fille de
Croixmart.
    Et il sortit du cimetière, emmenant sa
fiancée, d’un pas ferme, vers la rue de la Tisseranderie, l’âme
noyée d’orgueil. Comme ils approchaient de la maison que lui
désignait Marie, Renaud murmura :
    – Puisque tu es seule au monde, puisque
tu es ma fiancée…
    – Je suis ta femme, dit la jeune fille
exaltée.
    – Dès demain, j’irai trouver à
Saint-Germain-L’auxerrois un vieux prêtre, mon ami, et nous ferons
célébrer notre mariage.
    Marie frissonna de terreur. Car le mariage,
c’était :
    Ou la signature légitime ! L’aveu de son
vrai nom !…
    Ou le mensonge cette fois sur les livres de
Dieu !…
    Ou la catastrophe !
    Ou le sacrilège !
    Des deux côtés, c’était la mort [2] .

Chapitre 2 LE MARIAGE.
    I – LE ROI FRANÇOIS Ier
    Nous prierons nos lecteurs de nous suivre au
château du Louvre. Nous passerons à travers la cohue des
courtisans, et nous nous arrêterons un instant dans un salon
écarté.
    Là, quatre personnages

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