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Nostradamus

Nostradamus

Titel: Nostradamus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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au point de tirer le
fer contre le roi ?
    Beaurevers ne fut pas insensé à ce point. Mais
il arracha à Henri l’épée royale, la ploya sur son genou et la
cassa tout net.
    – Misérable ! dit Henri d’une voix
blanche.
    – Ici, vous autres ! cria
Beaurevers.
    Les quatre escaliers qui, de loin, et sans
rien entendre, regardaient cette scène, se rapprochèrent,
empressés.
    – Vous vous rappelez mon logis de la rue
Calandre ?
    – Ya ! répondit simplement
Bouracan.
    – C’est bien, reprit Le Royal.
Conduisez-le là-bas et gardez-le jusqu’à ce que je vienne.
    Le temps de se concerter d’un coup d’œil, les
quatre sacripants entourèrent Henri, et presque aussitôt, ce groupe
disparut au coin de la rue. Un homme avait assisté à tout cela,
tout vu, tout entendu. Cet homme murmura :
    – Seul un fils de roi pouvait ainsi
parler à un roi. Voilà une rude haine entre le père et le
fils !…
    Nostradamus, en parlant ainsi, frissonnait.
Son visage reflétait sa pensée. Le Royal marcha à lui.
    – Vous avez entendu ? Vous avez
vu ?
    – Tout, tout ! Enfant, que vas-tu
faire du roi ?
    – Je ne sais, répondit machinalement
Beaurevers.
    Nostradamus rugit de joie. Si Beaurevers avait
dit :
Je vais le tuer,
Nostradamus eût eu peur de
voir son rêve de vengeance s’écrouler. Beaurevers
ne savait
pas.
C’est quelque chose de plus terrible que le meurtre qui
allait s’échafauder dans sa cervelle.
    – J’y vais, reprit le Royal au bout d’une
minute de silence.
    – Où cela ?…
    – Le rejoindre.
    Nostradamus eut une espèce de rire et s’avança
vers l’échelle de corde qui pendait toujours de la fenêtre.
    – Et ça ? dit-il.
    Beaurevers bondit. Un flot de sang monta à son
visage.
    – Quoi ça ?…
    – L’échelle. Personne n’en profitera
donc ?…
    Nostradamus n’acheva pas : déjà
Beaurevers avait saisi les montants de corde… Nostradamus,
lentement, s’éloigna…
    À ce moment, le maréchal de Saint-André,
accoté à son mur, ouvrit les yeux, vit là-haut, cet homme qui
atteignait les derniers échelons et disparaissait en enjambant
l’appui de la fenêtre ouverte. Saint-André se remit debout avec un
sourire égrillard en ronchonnant :
    – Que diable est-il arrivé ? Oui,
oui. Malpeste, quelle algarade !… Où sont les drôles ?
Pardieu, le roi les a mis en fuite. Hum ! Je crois que j’ai
reçu un coup de pointe dans l’épaule. Après tout, cela vaut bien
vingt mille écus.
    Il se tâta, sentit le précieux bon et se mit à
rire.
    – Vingt mille écus ! Encore soixante
mille autres, et mon sixième million sera complet. Six
millions !
    D’avoir ainsi communié avec son dieu, il ne
sentit plus sa blessure, et la joie inonda son cœur.
    – Allons attendre le jour pour toucher,
dit-il, et joindre ces vingt mille écus à mes coffres. Adieu, sire,
amusez-vous ! Ah ! comme il vous grimpait ces
échelons !…
    Et il s’en alla.
    Qu’était devenu Lagarde ?
    Le chef de l’escadron de fer avait couru
jusqu’au Louvre. Lagarde avait été entraîné par ses hommes
enchantés de se tirer de la bagarre. C’étaient de rudes
massacreurs. Jamais ils ne s’étaient trouvés à pareille fête.
Diable ! L’enragé qui était tombé sur eux méritait
considération. On pouvait sans doute battre en retraite devant une
épée qui était le tourbillon, l’éclair, la foudre.
    Lagarde, revenu à lui, courut au Louvre. On
l’attendait, c’est sûr. Toutes les portes s’ouvrirent devant lui.
Il trouva Catherine de Médicis dans son oratoire. En voyant
Lagarde, elle pâlit. Elle n’eut pas besoin de le regarder deux fois
pour comprendre que l’affaire était manquée. Ses lèvres frémirent.
Lagarde baissa la tête, et grogna :
    – Madame, il faudra doubler, tripler
l’escadron.
    – C’est dangereux. C’est trop de douze
déjà.
    – Ils sont tombés à plus de cinquante sur
nous.
    – Il savait donc ? murmura
Catherine.
    – Non, madame. Un maudit hasard. Une
bande qui cherchait bourses à couper, conduite par un diable
d’enfer…
    – Il s’appelle ?
    – Le Royal de Beaurevers.
    – Le Royal de Beaurevers ! dit
Catherine qui grava ce nom dans son esprit. Il faut nous en
débarrasser. Il est peut-être pour le roi ce que tu es, toi, pour
moi. Le roi ?… Rentré, sans doute ?
    – J’ignore, madame.
    Catherine renvoya le bravo, d’un geste. Elle
passa la nuit, épiant par les fenêtres. Vers 8 heures du

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