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Nostradamus

Nostradamus

Titel: Nostradamus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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alors une clameur
s’éleva, une voix affolée, qu’il reconnut :
    – Beaurevers ! À moi ! À
moi ! Beaurevers !…
    – Me voici ! dit Le Royal.
    Une porte, au fond de la salle, battit,
poussée d’un coup de genou. Roland de Saint-André entra, serrant
dans ses bras Florise, à demi-morte. Il ne vit rien. Il n’entendit
rien. Mais dans l’instant même où il mettait le pied dans la salle,
il tourna trois fois sur lui-même, et alla rouler à dix pas… Quand
il se releva, il vit Beaurevers qui, doucement, déposait sur le
plancher Florise évanouie de joie.
    Debout Roland, marcha sur Le Royal l’épée à la
main.
    Brusquement, les deux fers se trouvèrent
engagés, les deux hommes en garde, et Roland débuta par un coup
droit terrible : le coup de parade releva l’épée qui érafla le
menton de Beaurevers. D’un bond, Roland évita la riposte.
    Roland, à trois pas de Beaurevers, tournait
lentement. Tout à coup, il engagea. Pendant une minute, ce fut une
frénétique succession d’attaques, de parades, de ripostes, de coups
de fouet – et comme Roland se mettait à rompre, la rapière de
Beaurevers s’allongea, et entra dans la poitrine d’où le sang
jaillit à flots.
    Le Royal vit Florise qui s’enveloppait de son
manteau.
    – Fuyons, fit-elle.
    – Ne craignez plus rien, dit-il
doucement. Elle le regarda, et sous ce regard il pâlit.
    – Je ne crains rien, mais il faut fuir,
et vite… Fuyons.
    – Venez donc, reprit-il. Où faut-il vous,
conduire ?
    – À Paris, chez mon père, dit-elle avec
fermeté.
    Il fit oui de la tête. Il ne savait plus de
quoi il était question. Il ne savait qu’une chose, c’est qu’il
était près de Florise, que cette voix c’était la voix de Florise.
Elle, étrangement calme, sortit la première.
    – Mon cheval est mort, Bégaya
Beaurevers.
    – En voici un, dit-elle en désignant le
cheval de Roland.
    Légèrement, elle prit place en avant de la
selle. Beaurevers se mit en selle. En avant ! Il était ivre.
Il se sentait mourir à sentir palpiter sur son bras ce corps
gracieux. Était-ce lui qui galopait, emportant Florise conquise de
haute lutte !… En avant !…
    – Halte-là ! hurlèrent des voix
rauques.

V – APRÈS LA BATAILLE
    C’étaient Lorédan et sa bande qui barraient le
chemin.
    Lorédan, posté à l’entrée de la forêt,
attendait l’arrivée de Roland, ruminant une vision d’échafaud et
une vision rutilante d’or.
    Tout à coup, il aperçut au loin un cheval
qu’il reconnut :
    – Le cheval de Saint-André !
Enfin !… Attention, vous autres !… Ah ! le
gaillard ! Il emporte la jolie donzelle… Oh ! Mais, par
tous les diables, je ne reconnais pas ce chapeau à plumes… ni ce
manteau rouge ! Ce n’est pas lui ! Tonnerre du ciel, on
lui enlève la petite ! Holà, vous autres, pied à terre !
Sur la route tous ! C’est le cavalier de tout à l’heure !
Les dagues au vent ! Cent écus à qui coupe les jarrets du
cheval ! Cinq cents à qui abat l’homme ! Sans toucher à
la petite ! Peste. Elle porte ma fortune dans son
manteau !…
    Les chevaux furent attachés à des arbres. Les
estafiers envahirent la route. Beaurevers n’était plus qu’à trente
pas…
    Florise vit cette bande de gens armés. Elle
songea :
    – Les gens du roi ! Le roi est
derrière !…
    Le Royal s’arrêta. Il attacha les rênes au
pommeau. De sa main droite, il saisit sa rapière. Dans son bras
gauche, il assura Florise éperdue. La rapière se leva. Sa voix
tonnante répercuta d’éclatants échos sous le bois :
    – Au large !… Au large !…
    – Par pitié, n’y allez pas ! bégaya
Florise défaillante.
    – Je vais balayer cette truandaille, et
nous passerons ! Alors, la pensée de Florise s’égara. Son
amour éclata :
    – Si tu m’aimes, aie pitié de toi-même et
tourne bride !
    Il devint livide. Il chancela sur sa selle. Ce
tutoiement soudain, cette parole d’amour pur, cela fit de lui un de
ces fabuleux géants qui tenaient tête à des armées. Le cœur
frissonnant, il répondit :
    – Je t’aime ! oui, je t’aime, et je
te garde !…
    L’épée haute, il enfonça les deux éperons dans
les flancs du cheval qui, d’un bond furieux, fut au milieu des
estafiers.
    Cela dura quelques minutes. Florise se serrait
sur sa poitrine. Et lui, tandis qu’il frappait d’estoc et de
taille, tandis que les hurlements de mort montaient, tandis que le
sang giclait, lui

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