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Nostradamus

Nostradamus

Titel: Nostradamus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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Tout ce que vous voudrez ! Mille, deux mille
écus ! Mon père donnera tout…
    – Venez ! dit l’Arquebuse en la
couvrant d’un manteau. Florise vit sur son visage un sourire
effroyable.
    – Oh ! cria-t-elle en se reculant.
C’est un piège !…
    – Il faudra donc que je dise à ce jeune
homme que vous avez refusé de me suivre et préféré attendre ici le
roi ?
    – Quel jeune homme, misérable, parle
donc !
    – Il s’appelle Le Royal de
Beaurevers.
    Florise palpita un instant. Puis, tout en elle
devint calme. Le Royal de Beaurevers était là ! Plus rien de
mal ne pouvait plus lui arriver. Elle commença à se vêtir.
    – Le roi va monter, venez,
venez !…
    Florise s’enveloppa étroitement du manteau et
dit :
    – Conduisez-moi…
    C’était à peu près le moment où Nostradamus
évoquait et
voyait
Marie de Croixmart. Il était 8 heures du
matin.
    *
    *
*
    Roland prenait ses dernières dispositions pour
emporter de force Florise, alors enfermée dans la chambre de
Martine. L’Arquebuse et la Boiteuse étaient en route pour Paris,
avec rendez-vous rue de Béthisy, où elles devaient voir un million.
Six des sacripants de Lorédan gardaient à vue maître Tiphaine, sa
femme et les deux domestiques de l’auberge. Les autres attendaient
à l’entrée du bois en selle.
    Les chevaux de Roland et de Lorédan étaient
attachés dehors. Roland allait monter auprès de Florise ;
d’une voix hachée :
    – Écoutez, gronda-t-il. Je vais la
saisir. Qu’elle crie, tant pis. On n’entendra peut-être pas. Je la
descends. Je monte à cheval. Elle en travers de ma selle. Je pique
vers Villers-Cotterets, où je trouverai bien une carriole. Il peut
arriver qu’on s’aperçoive là-haut de ce qui vient de se
passer ; que le cornette, par remords, me dénonce, qu’on nous
poursuive…
    – Je réponds de cela, dit froidement le
bravo. Fussent-ils cinquante, je les empêcherai de vous
atteindre.
    – Il peut arriver d’autre part qu’en
chemin nous nous heurtions à une troupe qui sûrement est en marche,
venant de Paris.
    – Nombreuse ? demanda le chef des
estafiers.
    – Non. Cinq ou six. Il faudra passer au
travers.
    – Et tuer tout, n’est-ce pas, s’il le
faut ?
    Roland eut un soupir. Une seconde, il hésita,
puis :
    – Oui ! Rejoignez vos hommes, moi,
je monte.
    – Un instant ! dit Lorédan. Est-ce
que dans cette troupe ne se trouvera pas le maréchal…
votre
père ?
    – Tant pis…
    – Ah ! fit le sacripant. Voilà qui
va bien. Mais ce n’est pas tout. À côté du maréchal votre père,
est-ce que nous ne trouverons pas… le roi !… Ah !
voyez-vous… parricide… c’est votre affaire. Mais régicide !…
Nous n’avons jamais rien convenu de pareil.
    – Vous hésitez ?
    – Non pas, mort-diable ; je refuse
tout net.
    Roland grinça des dents. Il fit un effort et
bégaya :
    – Même si je vous enrichis, vous et vos
compagnons ?
    – Ne parlons pas de mes camarades.
Parlons de moi. Qu’appelez-vous enrichir ? Dites un
chiffre.
    Roland se pencha à l’oreille de l’estafier, et
murmura un mot, un seul… Lorédan s’inclina jusqu’à terre et
gronda :
    – Sire, roi, diable, démon, ange ou Dieu,
nul n’empêchera votre seigneurie d’arriver à Paris, j’en
réponds.
    Lorédan rappela ses six sentinelles, enferma
Tiphaine et sa famille dans la cuisine, et s’en fut rejoindre sa
bande. Roland de Saint-André se mit à monter.
    Il était devant la porte. D’un geste rude, il
ouvrit, et se rua sur Florise. Il eut un hurlement de
triomphe : il venait d’oser la saisir !… Il l’étreignit
frénétiquement et se mit en marche la tête perdue.
    Un grand cri déchira le silence de l’auberge
maudite :
    – Beaurevers ! À moi ! À moi,
Beaurevers !…

IV – OÙ ÉTAIT BEAUREVERS
    En cette nuit qui venait de s’écouler,
Nostradamus avait dit à Beaurevers : « Vous la trouverez
à Pierrefonds… » Beaurevers s’était élancé, bousculant
Trinquemaille, Strapafar, Bouracan et Corpodibale, gardes du corps
de la reine, passant près de Lagarde et de ses huit hommes. Lagarde
s’était jeté à la poursuite de Beaurevers et l’avait atteint, comme
on a vu.
    Le Royal de Beaurevers compta les rapières
dégainées contre lui. Neuf ! C’était bonne mesure.
    Le chef vit que ses hommes n’attendaient que
son signal.
    – Prenez-le, dit-il, mais je veux son
foie.
    – Voici du fouet ! rugit Beaurevers,
dont l’épée

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