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Nostradamus

Nostradamus

Titel: Nostradamus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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chemin de la
Grande-Prévôté. Il ne lui vint pas à l’idée qu’il risquait la mort.
Il songeait seulement qu’il allait être séparé de Florise. Lors
même qu’il eût été sûr de trouver un échafaud dans la cour de
Roncherolles, il y fut allé : Florise l’avait dit.
    Devant l’hôtel Roncherolles, la chaise
s’arrêta. Il mit pied à terre. Florise trembla. Son cœur
criait : « N’y va pas, c’est ta mort ! » Mais
elle était de ces filles vaillantes qui savent regarder en face le
danger. Seulement, si son père n’accueillait pas Beaurevers en
père, elle était prête à mourir avec lui.
    – Messieurs, dit Beaurevers en saluant
les deux gardes du porche, je désire parler à M. le
grand-prévôt.
    – Il n’y a plus de grand-prévôt, répondit
l’un d’eux.
    – Le roi n’a encore désigné personne pour
remplacer le seigneur de Roncherolles, dit l’autre garde.
    – Mais le baron de Roncherolles… balbutia
Beaurevers.
    – Il loge au Châtelet. Allez l’y
demander.
    – Arrêté ! fit Beaurevers dans un
grondement d’espoir.
    Un cri, derrière lui, étrangla cette joie.
Florise avait entendu !… Florise tremblait, car elle savait
bien que la prison du Châtelet n’était que l’antichambre de la
mort ! Le Royal de Beaurevers la considéra un instant,
bouleversé. Un rude combat se livrait en lui. Enfin, il s’approcha
de la chaise :
    – Vous avez entendu ?…
    – Mon père est perdu ! bégaya
Florise. Quand on enferme un grand-prévôt au Châtelet, c’est pour
l’y oublier à jamais. Ou, s’il en sort, c’est pour marcher à
l’échafaud.
    – Le grand-prévôt n’ira pas à l’échafaud
et ne restera pas au Châtelet, dit Beaurevers.
    – Et qui l’en fera sortir ? haleta
Florise.
    – Moi. Dans huit jours, votre père sera
délivré. Je le jure.
    – Je vous crois !
murmura-t-elle.
    – Si je meurs en cette tentative, rugit
en lui-même Beaurevers, je mourrai avec le paradis dans le
cœur !
    Florise abaissa un regard sur son amant en
murmurant :
    – C’est péché mortel, mon Dieu !
Entre mon père et
lui…
C’est
lui
que je
choisis !… Je l’empêcherai d’aller au Châtelet… ou, s’il y va…
eh bien ! nous irons ensemble !
    – En attendant que je vous rende votre
père, dit le jeune homme, voulez-vous de la mère que je vais vous
choisir ?
    – Votre mère ? demanda Florise.
    – Non. Je n’ai ni père, ni mère, ni
famille.
    – Où voulez-vous me conduire ?
reprit-elle.
    – Chez une femme que je ne connais pas.
Mais cette inconnue a pour moi un cœur de mère et elle aimera tout
ce que j’aime.
    – Partout où vous me conduirez, dit-elle
avec l’adorable dignité de l’innocente, je sais que je serai en
sûreté…
    Il se remit en selle et la chaise le suivit.
Bientôt, ils s’arrêtèrent rue de la Tisseranderie, devant le logis
de la
Dame sans nom.
C’est chez Marie de Croixmart que Le
Royal de Beaurevers conduisait la fille de Roncherolles.
    Là, Beaurevers s’arrêta et donna la main à
Florise pour la faire descendre de la chaise. Puis la chaise reprit
le chemin de Villers-Cotterets. La porte du logis s’ouvrit avant
que Le Royal eût frappé.
    – Myrta ! s’écria Le Royal. Toi
ici !…
    – On vous a vu d’en haut, dit Myrta après
un rapide coup d’œil à Florise, et on m’a ordonné d’ouvrir.
    Et Myrta soupira. La présence de Florise,
c’était pour elle la fin d’un rêve…
    La porte s’était refermée. Florise ayant levé
les yeux, vit au haut de l’escalier une femme… avec un de ces
visages livides qu’ont seules les mortes. La jeune fille eut un
cri. Elle se serra contre Beaurevers.
    – Cette femme, balbutia-t-elle, cette
femme… là… j’ai peur comme jamais… jamais je n’ai eu peur…
    – C’est la mère, dont je vous ai
parlé : elle veillera sur vous.
    Il donna la main à Florise, et ensemble ils
montèrent.
    – Madame, dit Beaurevers, vous m’avez
assuré que près de vous, quoi qu’il m’arrivât, je trouverais aide
et protection.
    – Oui, mon enfant, dit la Dame sans nom,
qui considérait Florise avec une étrange attention.
    Et c’était un peu le regard qu’ont les mères
quand, pour la première fois, elles voient celle qui est aimée de
leur fils. Regard d’anxiété et toujours, au fond, de jalousie
maternelle : la seule jalousie, peut-être, qui soit digne de
respect.
    – Madame, disait Beaurevers, ce que vous
feriez pour moi

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