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Nostradamus

Nostradamus

Titel: Nostradamus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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en effet siffla et fouetta la joue de Lagarde.
    Lagarde poussa un hurlement, auquel répondit
un gémissement. Un des hommes tombait ! C’était le coup de
Beaurevers ! La rapière, en cinglant, avait décrit un
demi-cercle, et, après avoir souffleté Lagarde, avait éraflé ici un
nez, là un menton, et s’était plantée dans une gorge.
    – Et d’un ! vociféra Le Royal. Mon
poignet se dérouille !
    Huit épées furieuses pointèrent. Il y eut un
rugissement :
    – Nous aurons tes tripes pour les mettre
à la chaudière !
    Les huit rapières ne trouvèrent que le vide.
Beaurevers s’était jeté à plat ventre. L’instant d’après, il se
relevait, non sans porter un coup. Un ventre fut ouvert.
    – Prenez celles-ci pour votre
chaudière ! Et de deux !…
    Ils étaient sept : ils reculèrent. Un
étonnement mêlé d’admiration et de rage les paralysait.
    Cela dura deux ou trois secondes. Et comme ils
étaient là, attendant le moment favorable, un cri rauque :
    – Une sortie ! Une sortie par tous
les enfers !
    Le Royal surgit, jaillit de son encoignure,
puis s’y renfonça. Mais la
sortie
avait abattu un homme
encore.
    – En avant ! tonna Lagarde.
    Les six, ensemble, foncèrent… Il y eut, dans
les ténèbres de cette encoignure, un cliquetis de fers, des
grognements, des imprécations, puis, un recul de la bande réduite à
cinq !… Un cri retentit :
    – Le chef est mort !…
    Lagarde gisait sans mouvement, la poitrine
trouée. Beaurevers haletait. Ses deux épaules saignaient. Mais il
était vivant, et sa voix vibrait :
    – Qui veut apprendre le coup de
Beaurevers !
    – En avant ! En avant !…
    Ils s’élancèrent à cinq : mais ils
n’arrivèrent qu’à deux ; trois firent semblant de se jeter sur
lui, et s’enfuirent. Les deux s’arrêtèrent stupides.
    Alors, Beaurevers prit leurs épées et les
brisa. Il les eût souffletés sans qu’ils eussent pensé à se
défendre. Ils se disaient : C’est Beaurevers ! Il va nous
achever.
    Il les acheva, en effet : il les saisit
par la tignasse, et se mit à cogner leurs crânes l’un contre
l’autre, en hurlant :
    – Mais allez-vous en donc, puisque je
vous fais grâce.
    Ils partirent comme des flèches. Et de cette
aventure, demeurèrent à moitié idiots. Le Royal se pencha sur
Lagarde, et vit que la mort avait achevé son œuvre.
    – Pauvre diable ! murmura-t-il.
    Alors seulement, Le Royal de Beaurevers
s’aperçut qu’il ne tenait plus qu’un tronçon d’épée. Il l’examina
quelques instants, puis, pensif, murmura :
    – Tiens ! ce n’était pas ma
rapière !…
    C’était vrai. Ce n’était pas sa rapière :
elle était restée dans l’hôtel de la rue Froidmantel. C’est avec
l’épée de Montgomery que Le Royal avait combattu… l’épée apportée
par Catherine de Médicis à Nostradamus parce que le Destin voulait
que le roi tombât sous, le fer de Montgomery !
    – Pourquoi me suis-je trompé de
rapière ?
    Il haussa les épaules, et se mit en route. Il
se rendit à ce cabaret mal famé où, un soir, après leur sortie des
caves de la grande prévôté ses quatre acolytes et lui avaient
cherché refuge. Il fit panser ses blessures. Il avait de
l’argent : Nostradamus avait garni sa ceinture. Il acheta un
manteau, remplaça son pourpoint déchiqueté, et choisit une rapière
longue, forte, souple : un véritable estramaçon de guerre.
Après quoi, il se munit d’un bon cheval. Tout cela le conduisit à
peu près jusqu’à l’heure de l’ouverture des portes.
    Il se présenta à cheval à la porte
Saint-Denis.
    Il allait en tempête. Et sa pensée rugissait,
tonnait, galopait, furieuse, frénétique, devançant l’effroyable
galop du cheval…
    Lorsqu’il sortit de la forêt, lorsqu’il vit se
profiler sur le ciel éclatant le sombre colosse qui semblait
l’attendre. Beaurevers eut un long rugissement de triomphe. Il
hurla :
    – À nous deux !…
    Le cheval emporté par l’élan, piqua droit sur
l’auberge, à un tourniquet de laquelle hennissait un autre
cheval.
    – Bon ! dit Beaurevers tout haut,
sans savoir, j’aurai ici des renseignements sur ce nid de
larrons !
    Il sauta à terre. À ce moment son cheval
s’abattit…
    Beaurevers poussa violemment la porte d’entrée
et pénétra dans une salle déserte, silencieuse. Un étrange bruit de
lutte s’entendait en haut. Des pas pesants firent crier un
escalier. Beaurevers écoutait, palpitant… et

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