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Nostradamus

Nostradamus

Titel: Nostradamus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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homme, puisque
je l’ai juré à Florise !
    – Voyons, songea Nostradamus, la passion
de ce jeune homme pour la fille de Roncherolles est formidable.
Voilà le moyen.
    Il dit à haute voix :
    – Je vous avais indiqué que vous
trouveriez Florise au château de Pierrefonds. Pourquoi n’y
avez-vous pas été hier ?
    – J’y étais Vers huit heures du matin,
dit Beaurevers, et je suis rentré à Paris hier à midi.
    – Oui, fit Nostradamus, vous avez dû vous
sentir bien petit devant le colosse de Pierrefonds. Je comprends
que vous ayez laissé là-bas celle que vous aimez…
    – Je l’ai ramenée à Paris, dit simplement
Beaurevers.
    – Vous êtes rentré à Paris à midi avec
Florise !
    – Oui. Et ceci est l’autre chose qui fait
que je vous pardonne la mort de Brabant. Vous m’aviez dit que je
trouverais à Pierrefonds le ravisseur… je l’ai trouvé et je l’ai
tué…
    – Vous avez tué le ravisseur ! râla
Nostradamus.
    – Oui : Roland de Saint-André.
    – Malédiction ! hurla Nostradamus au
fond de lui-même.
    Ainsi il avait emprisonné Roncherolles,
conduit Florise à Pierrefonds, préparé le choc entre Beaurevers et
Henri –
le fils et le père !
et un seul geste de ce
jeune homme jetait bas le solide échafaudage.
    – Ainsi, dit-il, tu crois avoir tué le
ravisseur de Florise ?
    – J’ai laissé Saint-André pour mort dans
l’auberge où il avait amené Florise et où je me suis battu avec
lui.
    – Roland de Saint-André n’était qu’un
pauvre amoureux. Ce n’est pas lui qui avait donné à Florise le
manoir de Pierrefonds pour prison et peut-être pour tombeau.
    – Et qui ? rugit Beaurevers, dont
l’œil s’ensanglanta.
    – Qui ?… Enfant ! Celui-là seul
qui était assez puissant pour emprisonner le père, afin de
s’emparer de la fille !…
    – Oh ! bégaya Beaurevers. Le roi m’a
donné à moi sa royale parole qu’il ne tenterait jamais rien contre
Florise !…
    – Tu l’as nommé ! Celui qui a fait
conduire cette fille à Pierrefonds, celui qui essayait d’escalader
ses fenêtres ! C’est le roi qui l’aime en insensé ! Et
qui te l’arrachera !…
    Beaurevers était livide. Ses lèvres blanches
tremblaient…
    – Henri de France, dit-il, a fait ce que
vous dites ?
    – Djinno ! appela Nostradamus.
    – J’arrivais justement ! fit le
petit vieux en apparaissant. Il y a du nouveau, maître. Nos espions
sortent d’ici et…
    – Djinno, interrompit Nostradamus, où est
le roi ?
    – Au Louvre, où sa Majesté vient de
rentrer, fatiguée, furieuse de sa course inutile à Pierrefonds.
    – Ah ! Ah ! Parle, Djinno,
parle !…
    – C’est bien simple. Notre bon roi fait
saisir une fille et la confie à de bonnes et solides murailles. Ce
matin, il court à la cage. Plus d’oiseau ! Qui a ouvert la
cage ? On sait le nom de l’audacieux ! Il s’appelle Le
Royal de Beaurevers ! Gare à la potence, gare à la roue,
messire de Beaurevers !
    Et il s’inclina devant Le Royal qui grinça des
dents.
    – En ce moment, continua Djinno, tout ce
qu’il y a de sbires dans Paris est à la recherche de l’oiseau et de
l’oiseleur. Il y a cent mille livres pour qui ramènera l’oiseau. Il
y a cent mille écus pour qui apportera la tête de Beaurevers.
    – Assez ! Assez ! rugit Le
Royal. Cet homme mourra !
    Quand il eut tonné ce mot, Le Royal de
Beaurevers se redressa. D’une voix basse et dure, il
gronda :
    – Je ne savais pas qu’un roi pût parjurer
sa parole. On m’avait enseigné ceci : Le roi, c’est le
roi ! C’est-à-dire la fleur de noblesse, l’honneur, la
bravoure. C’est le roi !… Le roi va mourir, messieurs !
Qui le tuera ? Moi, truand ! J’entrerai dans son Louvre,
et cette main ne frappera qu’un coup. Ce sera le bon !
    – Vous êtes décidé à tuer le roi ?
dit Nostradamus.
    Beaurevers fit un signe de tête rude et
bref.
    – Bien ! Vous allez donc essayer
d’entrer au Louvre. Si vous n’êtes pas tué aux portes, vous le
serez, devant les appartements royaux par les gardes de Montgomery.
Et quelques heures plus tard, Florise sera livrée au roi, puisque
vous ne serez plus là pour la défendre.
    Beaurevers se frappa le front. Ses yeux
hagards rebondirent de Djinno à Nostradamus. Nostradamus comprit
que ce jeune homme qui venait de passer par de si terribles
émotions n’en pourrait supporter davantage. Il lui saisit les deux
mains et le regarda dans les

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