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Nostradamus

Nostradamus

Titel: Nostradamus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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servir mon œuvre, est-il un obstacle à cette œuvre ?
    Et pour la première fois depuis leur rencontre
sur la route de Melun, Nostradamus eut à repousser cette question
qui s’imposait à lui. Question illogique
puisqu’il savait que
Le Royal était le fils d’Henri.
    – Qu’est-ce que Le Royal de
Beaurevers ? D’où vient que je pleure en le
condamnant ?
    Nostradamus passa une nuit affreuse. Cette
tempête de sentiments dura jusqu’au lendemain jeudi, vers midi,
heure à laquelle Djinno apparut.
    – Eh bien ? demanda vivement
Nostradamus. Le roi ?
    – Eh ! eh ! victoire, cette
fois ! Le roi est parti pour Pierrefonds, ce matin, avec une
imposante escorte. Albon de Saint-André l’accompagne joyeusement.
Il n’a pas encore visité sa cave rutilante, et je voudrais
bien…
    – As-tu su pourquoi Henri n’est pas parti
hier, jour fixé ?
    – Tête-de-Fer ! dit Djinno.
    – Le duc de Savoie n’a rien à voir en
cette affaire…
    – Non, mais son affaire à lui, c’est son
mariage avec la belle et sage Marguerite. Il a fait une scène à son
royal cousin hier matin ; et le roi a fixé le mariage à la fin
du mois ; de plus, il a mené Tête-de-Fer voir préparer les
lices de la Bastille, car il y aura de grandes fêtes.
    – C’est bien, dit-il. Quand aura lieu
cette passe d’armes ?
    – Les 27, 28 et 29 du présent mois. Le
roi joutera le premier jour contre Tête-de-Fer, le deuxième jour
contre Saint-André, le troisième jour contre Montgomery…
    – Montgomery ! tressaillit
Nostradamus.
    Nostradamus s’occupa jusqu’au soir de nombreux
malades. En ce temps, il y eut des miracles à Paris. Des sourds
entendirent. Des fiévreux cessèrent de grelotter. Des paralytiques
marchèrent. Nostradamus guérissait et consolait.
    Sur le soir, comme Djinno venait de fermer les
portes de l’hôtel, Nostradamus vit dans un coin de la salle où il
recevait tant de désespérés, un dernier visiteur. Il le reconnut et
frémit.
    – Le Royal de Beaurevers !
    – Je viens vous demander deux choses, dit
Beaurevers avec son habituelle froideur hostile pour
Nostradamus.
    – Vous ! râla Nostradamus frappé de
vertige.
    Et cette pensée terrible fulgura dans son
esprit :
    – Il a été à Pierrefonds, il a vu le roi,
il a eu peur, il a fui ! Ce n’est pas l’homme du destin !
Je me suis trompé !
    – Oui, moi, répondait Beaurevers.
    – Demandez ! gronda Nostradamus avec
mépris.
    – Écoutez, continua Beaurevers, vous avez
tué Brabant, vous m’avez forcé de reculer ; pour ces deux
crimes, je devais vous tuer…
    – Avec ceci ! dit Nostradamus en
jetant aux pieds de Beaurevers la dague de l’auberge des
Trois-Grues.
    Le Royal la ramassa, la brisa et jeta les deux
morceaux.
    – Oui, avec ceci ! Et vous voyez, je
ne vous tue pas. Je vous pardonne… Seulement, n’abusez pas de ma
patience. Mais quelqu’un m’a dit :
Ceci est horrible…
n’en parlons plus. Je vous pardonne parce que vous avez fait
beaucoup pour moi. Et puis, j’ai vu tant de malheureux sortir de
votre antre un sourire aux lèvres. Qui êtes-vous ? Peu
m’importe. Mais vous êtes celui qui console. En vous tuant, c’est
des milliers de consolations que je tuerais.
    – C’est pour cela que vous me
pardonnez ?
    – Oui, et pour autre chose aussi.
Maintenant, voici. Vous m’avez juré que je connaîtrais le nom de ma
mère et de mon père. Je veux les connaître. Ma mère, pour lui
demander pourquoi j’ai été abandonné, pourquoi, j’ai été élevé par
des truands, pour la plaindre, peut-être ! Mon père, puisque
vous m’assurez qu’il était riche et puissant, pour le souffleter
dans sa richesse et sa puissance, pour le maudire !…
    Nostradamus se reprit à espérer.
    – Vous aviez deux choses à me demander,
reprit-il. Je connais la première, voyons la deuxième.
    – La voici : messire de Roncherolles
est au Châtelet.
    – Je le sais. Eh bien ?
    – Eh bien ! éclata le jeune homme
avec désespoir, depuis hier je rôde autour du Châtelet, et ces
murailles m’écrasent. On ne peut pas en quelques heures forcer de
pareilles portes. Or, je veux, moi, délivrer Roncherolles.
Aidez-moi de votre pouvoir magique. Ma vie pour la liberté de cet
homme.
    Nostradamus sentit tout lui échapper à
nouveau. Il bégaya :
    – Tu veux délivrer Roncherolles ?
Toi qu’il fera pendre !
    – Qu’il me fasse pendre ! rugit
Beaurevers, mais il
faut
que je délivre cet

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