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Nostradamus

Nostradamus

Titel: Nostradamus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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peu, pour voir si tu as compris.
    – Rude commission, mon prince ! fit
la voix rocailleuse du bravo. Mais j’ai promis. Et j’exécuterai ou
j’y perdrai mon nom de Brabant-le-Brabançon. Voici donc. Il est 9
heures du soir. À minuit, vous devez venir me trouver en mon logis,
et vous me direz : Rapporte l’enfant à sa mère ! Alors,
je le porterai tout droit à sa mère, en l’endroit que vous me
direz. Voilà…
    – Mais si à minuit je ne suis pas venu en
ton logis ?
    – En ce cas, j’attendrai une heure.
L’heure passée, comme il est avéré que la naissance de l’enfant est
satanique, je jetterai un peu d’eau bénite sur sa tête, et j’irai
le remettre au bourreau qui doit le retrancher de ce monde.
Voilà !…
    – C’est bon ! Va-t’en ! Et sur
ta tête, veille à l’enfant !
    Le bravo disparut. Marie râlait. Henri se
pencha, la remit debout, et gronda :
    – Je veux que tu sois à moi. Je
t’attendrai rue de la Hache, au logis de Roncherolles, jusqu’à
minuit. Entends-tu ?
    – Logis Roncherolles, rue de la Hache,
j’entends, dit-elle.
    – Bon ! Si tu viens, je te rends ton
fils. Si tu ne viens pas, le jugement sera exécuté. Maintenant, tu
es libre !
    Elle ne put ni parler ni pleurer. Elle tomba,
pantelante. Il s’en alla…

III – LE TOMBEAU DE MARIE
    Dans le couloir, le prince vit Gilles le
geôlier.
    – Tu la suivras, dit-il. Et tu viendras
me dire ce qu’elle aura fait. Ta tête me répond d’elle.
    Pendant dix minutes, la mère demeura sans un
soupir, sans une parole ; puis ce furent des cris espacés
d’abord ; et, enfin, éclata l’horrible lamentation d’un être à
qui l’on arrache les entrailles. Debout, elle se tordit les bras,
s’arracha les cheveux. Elle appela son enfant. Elle appela Renaud à
cris exorbitants. Enfin, elle vit la porte ouverte, et se rua. Sa
clameur emplit l’escalier. Puis elle emplit les cours du Temple. On
lui fit franchir le pont-levis. En hurlant, elle entra dans Paris.
Il faisait nuit noire.
    Peu à peu, cela s’apaisa. Son cœur continuait
à rugir. Mais ses lèvres tuméfiées ne donnaient plus passage à
aucun son. Vers minuit, elle se trouvait aux environs de la place
de Grève. Elle était accroupie sous un auvent. Elle songeait :
« Il faut qu’à minuit je sois rue de la Hache, au logis
Roncherolles. Sinon, mon enfant sera tué par le
bourreau. »
    Et brusquement, comme minuit sonnait, elle ne
se dit plus : Il faut que je sauve mon enfant. Elle se
dit :
Il faut que je me donne !
Et elle se leva
en gémissant.
    Elle se mit en marche vers la rue de la Hache.
Elle tremblait d’horreur. Elle voulut hâter les pas… une force
mystérieuse la cloua sur place ; elle voulut jeter un cri
d’horreur, et, dans cet instant, elle s’abattit : quelqu’un
venait de surgir et de la frapper d’un coup de poignard.
    Un homme qui l’avait suivie depuis sa sortie
du Temple et qui venait d’assister à cette scène, s’approcha. Il la
toucha au cœur.
    – Morte ? grogna le geôlier Gilles.
Non. Il vaudrait mieux qu’elle le fût ! Que faire ?…
Obéir à la Margotte ?…
    Marie, toute raide, était étendue au long du
ruisseau qui coulait au milieu de la rue. Tout à coup, Gilles
souleva la jeune femme, la jeta sur son épaule, et se mit à marcher
jusqu’à un logis situé aux abords du Temple.
    Là, il trouva la Margotte qui l’aida à déposer
Marie sur un lit. Puis le geôlier et sa femme eurent un
conciliabule. Le geôlier ensuite courut vers la rue de la Hache, où
il arriva un peu avant une heure.
    – Eh bien ? demanda fébrilement le
fils du roi.
    – Monseigneur, répondit le geôlier, cette
femme est morte.
    – Morte ! rugit Henri.
    – Morte, oui, monseigneur. Que faut-il
faire du cadavre ?…
    Henri recula, les yeux exorbités. Puis il jeta
un grand cri et tomba lourdement, la face contre le tapis.
    – Misérable ! rugirent Roncherolles
et Saint-André en se ruant sur le geôlier. Tu as tué
monseigneur ! Va-t’en.
    Le geôlier allait se retirer, quand le prince
revint à lui.
    – Avant de t’en aller, fit Roncherolles,
explique-nous comment elle est morte, que nous puissions le dire à
monseigneur.
    – Elle a été tuée, dit Gilles.
    – Tuée ! s’exclamèrent les deux
gentilshommes.
    – Tuée au moment où elle allait vers la
rue de la Hache !
    Henri poussa un gémissement. Mais Roncherolles
et Saint-André ne l’entendirent pas. Gilles

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