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Nostradamus

Nostradamus

Titel: Nostradamus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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criait ainsi ? Marie !
Allait-elle céder ?
    – Il faut l’achever ! murmura
rapidement Henri.
    – Qu’on la conduise à la chambre de
torture, cria François.
    Un cri, encore, éclata sur les lèvres de
Marie. Puis elle se tut. La porte du cachot s’était ouverte. Marie
vit quatre hommes qui attendaient. Son instinct la prévint que
c’étaient là le bourreau et ses trois aides ; elle tomba à
genoux.
    – Elle va céder ! murmura Henri dans
un souffle.
    – Elle est à nous ! gronda
François.
    Le bourreau s’avança. Les aides le suivirent…
Ils se penchèrent sur la jeune femme agenouillée… À ce moment, elle
se tordit sur le sol en jetant trois ou quatre appels
déchirants.
    Presque aussitôt, elle se tut. Ce fut, dans
ces profondeurs d’enfer, un silence effrayant… Et tout à coup, dans
ce silence, une voix faible, vacillante… le premier cri de l’être
qui naît. Le vagissement de l’enfant !…
    Du fils de Nostradamus !…
    François et Henri, livides, les cheveux
hérissés, reculèrent.
    – La sorcière a enfanté ! gronda le
bourreau. Faut-il tout de même la conduire à la chambre de
question ?
    – Laissez-la ! Laissez-la !
bégayèrent ensemble François et Henri en claquant des dents.
    Et tous deux s’enfuirent, les mains aux
oreilles, pour ne pas entendre les vagissements de l’enfant qui
appelait la vie !… Le bourreau s’en alla, suivi de ses
aides.
    Alors le geôlier entra dans le cachot, promena
son falot sur ce pauvre tas de chairs. Cet homme pâlit. Un long
moment, il demeura pensif, tout frissonnant. Et tout à coup une
larme jaillit de ses yeux qui n’avaient jamais pleuré. Il se
releva, sortit en courant.
    Cinq minutes plus tard, il redescendit,
accompagné d’une femme jeune encore, de figure commune. C’était sa
femme. Les vagissements de l’enfant devenaient plus faibles ;
le visage de la mère était d’une pâleur de cadavre.
    – Gilles, si je la soigne, peut-être que
je serai damnée ?
    – Ça se peut, la Margotte. Et peut-être
serai-je chassé.
    – Ça se peut aussi. Mais ce pauvre petiot
qui veut vivre !…
    – Et cette malheureuse qui ne veut pas
mourir !
    La Margotte fit un signe de croix et se mit à
soigner la mère et l’enfant !… L’enfant criait. La mère était
muette. Quand ce fut fini, le geôlier jura et dit :
    – Nous serons damnés, et chassés
par-dessus le marché !
    La Margotte tenait le petit dans ses bras.
Elle dit :
    – Cours chercher du lait !…
    Dans ce moment, Marie entr’ouvrit les yeux.
Son premier regard tomba tout droit sur l’enfant. Doucement, elle
tendit les bras. La Margotte, d’un geste aussi doux, lui remit
l’enfant, le tout petit que d’une étreinte farouche et passionnée,
elle serra sur son sein maternel… Quand Gilles redescendit, il vit
la geôlière qui pleurait à chaudes larmes, et la prisonnière, qui,
extasiée, souriait !…

Chapitre 4 LE BRAVO.
    I – L’ENFANT GRANDIT
    Du temps s’écoula encore. Deux ou trois mois.
Au fond du cachot du Temple, le fils de Nostradamus grandissait. Il
avait été sursis à l’exécution du jugement. Sans aucun doute, cet
enfant était issu des relations que la prisonnière avait dû avoir
avec le Damné, mais il n’en portait aucun signe visible. Les juges
avaient résolu d’attendre.
    Dans cette période, Henri, deuxième fils du
roi, descendit parfois dans le cachot. Il y restait quelques
minutes, considérant Marie avec attention et semblant constater les
progrès que l’amour maternel faisait dans le cœur de la
prisonnière. Puis son regard, avec une étrange expression, se
reportait sur l’enfant.
    Le prince aimait Marie comme il ne l’avait
jamais aimée. Il haïssait de toute son âme ulcérée ce fils, preuve
de l’amour qu’elle avait éprouvé pour un autre. Le comte d’Albon de
Saint-André et le baron de Roncherolles, étaient devenus ses
favoris. Ils s’étaient rendus un jour à Saint-Germain-l’Auxerrois
pour s’emparer du registre sur lequel Renaud avait apposé sa
signature : son vrai nom… Prêtre et registre avaient
disparu.
    Qu’était devenu Renaud ? Ils
l’ignoraient. Roncherolles poussa même jusqu’à Montpellier, mais
n’y eut aucune nouvelle. Il finit par supposer que Renaud avait dû
être assassiné en route par quelque bandit.
    Quant à François, jamais il ne redescendit
dans le cachot. Un profond changement se fit dans les habitudes du
dauphin de France. Adonné

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