Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Nostradamus

Nostradamus

Titel: Nostradamus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
Vom Netzwerk:
cents écus. Prix convenu. Hâtons-nous. Venez que
je vous poste !
    – Un moment, dit Le Royal. C’est moi seul
qui dirige l’expédition. Vous allez vous tenir en repos au coin du
feu. Et je vous apporte la petite fille. Sinon, rien de fait.
Est-ce dit ?
    – C’est dit ! Je vous laisse maître
du champ de bataille.
    – Bon ! reprit Le Royal. Avec moi,
on paie d’avance.
    – Oh ! oh ! gronda Roland de
Saint-André, est-ce que vous n’auriez pas confiance en moi,
d’aventure ?
    – Non, fit tranquillement Le Royal. Ni en
vous, ni en personne. Ainsi, payez ou je m’en vais.
    Saint-André jeta au truand un regard mortel,
et, entr’ouvrant son manteau, jeta sur la table une lourde bourse
dont il versa le contenu. Il se mit à compter rapidement. Il y
avait deux cent quinze écus, Le Royal rafla le tout en
disant :
    – Les quinze écus qui restent paieront le
vin. En route !
    La bande disparut au dehors dans les ténèbres,
parmi les hurlements du vent. Saint-André, pâle, haletant, demeura
debout au milieu de la grande salle maintenant silencieuse,
écoutant de tout son être… Et sur cette figure, pesait le regard de
Nostradamus qui, de là haut, contemplait avec ivresse, le fils de
Jacques d’Albon de Saint-André… le fils de l’un de ses deux
amis !
    Soudain, au dehors, sur la route, un
grondement de roues ; puis, tout à coup, des cris, des
vociférations ; puis des détonations d’arquebuses ; puis
un cliquetis d’épées, des clameurs, des hurlements de blessés, tout
le tumulte d’une attaque à main armée et d’une solide défense, puis
le galop de chevaux qui fuient, et, tout à coup, un silence
terrible !
    Saint-André était cloué au sol. Ses yeux se
rivaient à la porte. Nostradamus avait descendu quelques marches de
l’escalier, et lui aussi regardait avidement vers cette porte,
attendant celle qui allait entrer… la fille de Roncherolles !
La fille de son autre ami !
    – La fille de Roncherolles ! Le fils
de Saint-André ! Là ! Sous mes yeux ! Ah !
voilà la preuve éclatante que le Destin est un être vivant qui m’a
pris par la main et me conduit au terme de la vengeance qui doit
occuper la vie que je vis en ce siècle ! Car voici sous mes
yeux, les enfants de ceux que je hais ; car voici le fils de
Saint-André qui veut déshonorer la fille Roncherolles ! Et qui
lui apporte la fille à déshonorer ? C’est le fils
d’Henri II, roi de France ! Le fils de celui à qui ils
ont livré Marie… Le fils du roi de France !
    Dans ce moment la fille de Roncherolles
entra.
    Le Royal de Beaurevers la tenait par un bras.
Il était ivre de la bataille, l’œil étincelant. Derrière lui, entra
pêle-mêle la bande des quatre malandrins plus ou moins éclopés.
Corpodibale essuyait le sang qui coulait sur son visage et
vociférait :
    – Dio-cane, la madonna lavandaia !
Ils étaient huit ! Quels coups ! Quelle
marmelade !
    – Ils étaient bien neuf, mon doux Jésus,
dit doucement Trinquemaille qui déjà pansait une de ses jambes.
    – Ah ! lou couquin de Royal !
rugissait Strapafar. Quente apitodado ! Et l’on hable de
Roland à Roncevaux, té ! Le Royal en aurait fait une
brandade !
    – Ya ! tonitrua Bouracan. Il afre
vendu le crâne du bremier et bercé les ventres des deux
suivants.
    – Silence ! vociféra Le Royal. Qu’on
ferme la porte !
    Roland de Saint-André avait reculé jusqu’à la
cheminée. Il tremblait. Il avait remonté son manteau jusque devant
son visage mais il ne perdait pas de vue celle qui venait d’entrer
et son regard exprimait une passion terrible.
    – Monsieur, dit Le Royal en lâchant la
jeune fille, voici la donzelle. Je vous l’apporte. Nous sommes
quittes.
    La jeune fille se tenait très ferme. Dès que
Beaurevers l’eut lâchée, elle marcha à Saint-André. Et sa voix
s’éleva :
    – C’est donc vous qui faites arrêter et
qui séquestrez les femmes par violence et félonie. Qui
êtes-vous ? Vous faites bien de cacher votre figure. Je
verrais un visage de lâche…
    Saint-André frémit. Un frisson de rage le
parcourut.
    – Sachez-le ! continua-t-elle. On ne
porte pas impunément la main sur Florise de Roncherolles. Je ne
parle pas de ces misérables truands qui ne sauraient compter… mais
vous, qui êtes gentilhomme, osez me regarder comme je vous
regarde.
    Elle fit tomber la capuche qui recouvrait sa
tête. Elle était grande, svelte, d’une admirable pureté

Weitere Kostenlose Bücher