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Nostradamus

Nostradamus

Titel: Nostradamus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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académique.
L’indignation colorait son visage ; ses lèvres s’ouvraient
comme une fleur de corail. Ses yeux bruns avaient l’éclat chatoyant
de la soie. Une opulente chevelure brune retombait sur ses épaules.
Sa beauté était de celles à qui il est impossible de demeurer
inaperçue.
    Le Royal de Beaurevers était devenu très
pâle !…
    La sombre figure de Nostradamus dominait cette
scène.
    – Si belle ! murmura Le Royal au
fond de lui-même. Quoi ! Si belle, si fière, si pure !
Tant d’innocence dans ses yeux !…
    – Allons, reprenait Florise, rassemblez
mes serviteurs, reconduisez-moi à ma chaise, et peut-être
oublierai-je !
    Saint-André fit deux pas rapides et lui saisit
la main.
    – Pourrais-je, gronda-t-il, oublier
l’amour qui me brûle !
    – Oh ! bégaya-t-elle avec un cri de
honte, qui êtes-vous ?
    – Qui je suis ? Ne le devinez-vous
pas ? Eh bien ! regardez-moi donc, et voyez en moi celui
qui depuis un an vous supplie à genoux de l’accepter pour
époux.
    – Roland de Saint-André !
    Un cri de détresse échappa à la jeune fille.
Un cri de terreur, peut-être. Elle dégagea sa main, et, devenue
toute blanche :
    – À la félonie de vos moyens, j’eusse dû
vous deviner !
    Saint-André grinça des dents :
    – Félon, oui, mais je vous aime,
moi ! Vous ne voulez pas de moi. Eh bien, je vous tiens. Je ne
vous lâche plus.
    Et il avança encore sur elle. Florise recula
en criant :
    – N’y a-t-il pas un homme ici qui me
délivre de ce félon !…
    En même temps, elle jeta autour d’elle un
regard éperdu. Et alors, chose inouïe, ce fut vers Le Royal de
Beaurevers, anéanti de stupeur, qu’elle se dirigea. Ce fut sur
l’homme qui avait rudement porté la main sur elle que Florise leva
ses yeux pleins de larmes !…
    Roland de Saint-André s’avança, le visage
convulsé. À ce moment, on entendit sur le sol le bruit d’une bourse
qui tombait. C’était la bourse qui contenait les deux cent quinze
écus… Le Royal de Beaurevers venait de la jeter aux pieds de
Saint-André !
    – Tenez, monsieur, dit le truand,
reprenez votre argent !…
    Florise jeta un rapide regard sur Le Royal.
Presque aussitôt, elle détourna les yeux.
    – Qu’est-ce à dire ? grinça
Saint-André.
    – C’est-à-dire qu’il faut reprendre votre
or, voilà tout ! dit Le Royal en poussant la bourse de cuir du
bout de sa botte.
    – Seigneur Jésus, saint Pancrace !
bredouilla onctueusement Trinquemaille. Notre beau Royal a perdu la
tête.
    – Vélou ! fit Strapafar. Lou
couquin, il perd la tête.
    – Porco-Dio ! grogna Corpodibale. Il
perd la testa.
    – Sacrament ! larmoya Bouracan. Il
n’afe plus son tête.
    – Silence ! tonna Beaurevers.
    Les quatre, qui déjà allongeaient quatre
griffes vers la bourse, se redressèrent d’un bond.
    – À vos chevaux ! commanda rudement
Beaurevers. Assurez-vous si la chaise de cette noble demoiselle est
en état. Et soyez prêts à l’escorter jusqu’à Paris.
    Pour la deuxième fois, Florise leva les yeux
sur le truand. Le truand de Petite-Flambe avait baissé la tête et
s’absorbait en ses réflexions. Saint-André le toucha du bout du
doigt.
    – Que voulez-vous ? bégaya Le Royal
avec effort.
    – Or çà, mon maître, grinça Saint-André,
vos gens l’ont dit : vous perdez la tête. Que prétendez-vous
faire ?
    – C’est bien simple : je vais
reconduire à son père messire le grand prévôt cette demoiselle que
vous m’avez chargé d’arrêter. Vous m’aviez payé pour cela et j’ai
loyalement accompli ma besogne. Maintenant, il ne me plaît pas de
continuer ce jeu, je vous rends donc votre argent.
    – Misérable ! sais-tu bien que je te
ferai rouer vif !
    – Oh ! tudiable, ne m’échauffez pas
les oreilles. Allons, reculez-vous. Je vois que cette demoiselle ne
peut souffrir votre contact. En conséquence, je vous défends
d’approcher d’elle.
    – Eh bien, meurs donc ! hurla
Saint-André, qui dégaina et porta au truand un rude coup qui l’eût
tué, si d’un bon de côté, il ne se fût mis hors de portée.
    Aussitôt, Le Royal se trouva la rapière au
poing. Il y eut un rapide cliquetis et tout à coup, Saint-André
poussa un hurlement. D’un cinglement, la rapière du Royal l’avait
fouetté au visage et zébré sa joue d’une raie rouge. Dans l’instant
qui suivit, la pointe avait pénétré dans son épaule.
    – C’est le coup de beau revers,

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