Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Nostradamus

Nostradamus

Titel: Nostradamus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
Vom Netzwerk:
de Florise, caché, un homme immobile…
Comme s’il eût assisté à la scène que nous venons de retracer, cet
homme murmurait :
    – Voilà qui va bien. Tout à l’heure, le
roi, larron d’honneur, viendra. Oui. Mais moi je veux qu’il y ait
ici, sous ces fenêtres, un premier choc entre le larron royal et le
larron de Petite-Flambe, entre toi, Henri, et ton fils !…
Allons, achevons l’enfant !…
    Cet homme, c’était Nostradamus !…
    Florise demeura prostrée, écrasée sur
elle-même. Pendant quelques instants, elle fut comme éblouie de
cette lumière que son père lui-même avait jetée en elle. Tout, en
elle, lui cria qu’elle aimait, et doucement elle prononça ce nom
qui prit alors une signification qu’il n’avait pas
encore :
    – Le Royal de Beaurevers…
    Dans le même instant retentirent en elle les
paroles de malédiction prononcées par son père :
    – Regarde, Florise, regarde ! Voici
ton amant qui se balance au bout de la corde que ton père lui a
mise au cou !…
    – Qui a parlé ! cria Florise en se
relevant d’un bond.
    Elle regarda autour d’elle, et vit qu’elle
était seule. Là, dans cette chambre, tout à l’heure, Roncherolles
avait entendu une voix lui dire :
Ton cœur sera
broyé.
Et lui aussi avait crié : Qui
a
parlé !
Comme avait pensé son père, Florise
pensa :
    – C’est l’affreuse prédiction qui me
poursuit !…
    Comme elle disait ces mots, elle demeura
pétrifiée. Ses yeux venaient de se porter vers la fenêtre. Et dans
l’encadrement de cette fenêtre, se dressait une potence géante…
    Florise regardait comme on regarde dans les
cauchemars. Le ciel devint d’un bleu noir. La potence titanesque
dominait Paris, plus haute que les tours de Notre-Dame… C’était une
grossière potence de bois mal équarri. Une corde y était
attachée.
    La corde commença à monter dans le vide,
tandis qu’elle descendait le long du poteau, comme si d’en haut on
eût tiré.
    La corde monta comme si elle fût venue d’un
gouffre… Brusquement apparut la tête… la tête du pendu, avec le
nœud coulant autour du cou, puis les épaules, le buste, les jambes,
les bras liés au dos, et, alors, une fois encore, les paroles de
Roncherolles retentirent en elle :
    – Regarde, regarde ton amant qui se
balance au bout de la corde que ton père lui a mise au
cou !…
    Un grand cri terrible jaillit des lèvres de
Florise :
    – Le Royal de Beaurevers !…
    D’un bond, elle s’élança vers la fenêtre et
l’ouvrit : au même instant, corde, gibet, supplicié, tout
disparut…
    Le vent, assez fort entra dans la chambre et
souffla sur les flambeaux. Mais Florise ne s’en aperçut pas. Une
minute, elle demeura à la fenêtre.
    – Puissances du ciel ! fit-elle dans
un délire de joie, ce n’était qu’une vision enfantée par les
paroles de mon père !
    Elle se sentait renaître… et tout à coup,
comme elle se penchait, de la fenêtre voisine ouvrant sur la
chambre de ses femmes, elle vit se dérouler une longue échelle de
corde ou de soie dont le premier échelon alla toucher le sol. Dans
le même moment, elle vit deux hommes qui s’avançaient vers cette
échelle… elle vit l’un d’eux la saisir… L’instinct le lui fit
reconnaître – et elle se rejeta en arrière avec un cri de
terreur :
    – Le roi !…

V – L’ESCADRON DE FER
    Henri II était sorti du Louvre vers 11
heures et demie, accompagné de son favori et escorté de douze
gardes spécialement choisis pour ces expéditions nocturnes
auxquelles il se livrait fréquemment. Le roi de France, suivant en
cela l’exemple de son père, adorait les escapades.
    Ces expéditions n’étaient pas sans danger.
Parfois, il fallait en découdre avec quelque bande de
coupe-jarrets. Mais cela même était un tel amusement pour Henri
que, souvent, il sortait accompagné seulement d’un ou deux
gentilshommes, surtout lorsqu’il n’y avait pas de rendez-vous, –
car, dans ce cas, le roi, pour être sûr de n’être pas inquiété,
s’entourait de gardes.
    Cette race des Valois, il faut le dire, était
brave.
    Ce soir-là, le maréchal de Saint-André lui
avait dit :
    – Je suis parvenu à gagner l’une des
femmes de la belle. On nous jettera une échelle de corde. Ce sera
pour minuit.
    – Tu as fait cela ! s’écria
Henri II palpitant.
    – Oui, sire. Mais cela m’a coûté très
cher. La femme veut fuir, et il a fallu assurer son existence.
    – Combien ?

Weitere Kostenlose Bücher