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Odyssée

Odyssée

Titel: Odyssée Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Homère , Mimmo Paladino
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instruites. Soutenu par elles et marchant à pas lourds, il vint s'asseoir auprès de Thétis, sur un thrône brillant.
    Et il prit les mains de la Déesse et lui dit :
    - Thétis au long péplos, vénérable et chère, pourquoi es-tu venue dans ma demeure o˘ nous te voyons si rarement ? Parle. Mon coeur m'ordonne d'accomplir ton désir, si je le puis, et si c'est possible.
    Et Thétis, versant des larmes, lui répondit :
    - Hèphaistos ! parmi toutes les Déesses qui sont dans l'Olympos, en est-il une qui ait subi des maux aussi cruels que ceux dont m'accable le Kronide Zeus ? Seule, entre les Déesses de la mer, il m'a soumise à un homme, à
    l'Aiakide Pèleus ; et j'ai subi à regret la couche d'un homme ! Et, maintenant, accablé par la triste vieillesse, il gît dans sa demeure. Mais voici que j'ai d'autres douleurs. Un fils est né de moi, le plus illustre des héros, et il a grandi comme un arbre, et je l'ai nourri comme une plante dans une terre fertile. Et je l'ai envoyé vers Ilios sur ses nefs aux poupes recourbées, pour combattre les Troiens, et je ne le verrai plus revenir dans ma demeure, dans la maison Pèléienne. Pendant qu'il est vivant et qu'il voit la lumière de Hélios, il est triste, et je ne puis le secourir. Les fils des Akhaiens lui avaient donné pour récompense une vierge que le Roi Agamemnôn lui a enlevée des mains, et il en gémissait dans son coeur. Mais voici que les Troiens ont repoussé les Akhaiens jusqu'aux nefs et les y ont renfermés. Les princes des Argiens ont supplié
    mon fils et lui ont offert de nombreux et illustres présents. Il a refusé
    de détourner lui-même leur ruine, mais il a envoyé Patroklos au combat, couvert de ses armes et avec tout son peuple. Et, ce jour-là, sans doute, ils eussent renversé la Ville, si Apollôn n'e˚t tué aux premiers rangs le brave fils de Ménoitios qui accablait les Troiens, et n'e˚t donné la victoire à Hektôr. Et, maintenant, j'embrasse tes genoux ! Donne à mon fils, qui doit bientôt mourir, un bouclier, un casque, de belles knèmides avec leurs agrafes et une cuirasse, car son cher compagnon, tué par les Troiens, a perdu ses armes, et il gémit, couché sur la terre !
    Et l'illustre Boiteux des deux pieds lui répondit :
    - Rassure-toi, et n'aie plus d'inquiétudes dans ton esprit. Pl˚t aux Dieux que je pusse le sauver de la mort lamentable quand le lourd destin le saisira, aussi aisément que je vais lui donner de belles armes qui empliront d'admiration la multitude des hommes.
    Ayant ainsi parlé, il la quitta, et, retournant à ses soufflets, il les approcha du feu et leur ordonna de travailler. Et ils répandirent leur souffle dans vingt fourneaux, tantôt violemment, tantôt plus lentement, selon la volonté de Hèphaistos, pour l'accomplissement de son oeuvre.
    . Et il jeta dans le feu le dur airain et l'étain, et l'or précieux et l'argent. Il posa sur un tronc une vaste enclume, et il saisit d'une main le lourd marteau et de l'autre la tenaille. Et il fit d'abord un bouclier grand et solide, aux ornements variés, avec un contour triple et resplendissant et une attache d'argent. Et il mit cinq bandes au bouclier, et il y traça, dans son intelligence, une multitude d'images. Il y représenta la terre et l'Ouranos, et la mer, et l'infatigable Hélios, et l'orbe entier de Sélènè, et tous les astres dont l'Ouranos est couronné : les Plèiades, les Hyades, la force d'Oriôn, et l'Ourse, qu'on nomme aussi le Chariot, qui se tourne sans cesse vers Oriôn, et qui, seule, ne tombe point dans les eaux de l'Okéanos.
    Et il fit deux belles cités des hommes. Dans l'une on voyait des noces et des festins solennels. Et les épouses, hors des chambres nuptiales, étaient conduites par la ville, et de toutes parts montait le chant d'hyménée, et les jeunes hommes dansaient en rond, et les fl˚tes et les kithares résonnaient, et les femmes, debout sous les portiques, admiraient ces choses.
    Et les peuples étaient assemblés dans l'agora, une querelle s'étant élevée.
    Deux hommes se disputaient pour l'amende d'un meurtre. L'un affirmait au peuple qu'il avait payé cette amende, et l'autre niait l'avoir reçue. Et tous deux voulaient qu'un arbitre finît leur querelle, et les citoyens les applaudissaient l'un et l'autre. Les hérauts apaisaient le peuple, et les vieillards étaient assis sur des pierres polies, en un cercle sacré. Les hérauts portaient des sceptres en main ; et les plaideurs, prenant le sceptre,

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