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Odyssée

Odyssée

Titel: Odyssée Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Homère , Mimmo Paladino
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gardent, et si je rentre dans ma demeure, Pèleus me choisira lui-même une femme légitime. Il y a, dans l'Akhaiè, la Hellas et la Phthiè, de nombreuses jeunes filles de chefs guerriers qui défendent les citadelles, et je ferai de l'une d'elles ma femme légitime bien-aimée. Et mon coeur généreux me pousse à prendre une femme légitime et à jouir des biens acquis par le vieillard Pèleus. Toutes les richesses que renfermait la grande Ilios aux nombreux habitants pendant la paix, avant la venue des fils des Akhaiens, ne sont point d'un prix égal à la vie, non plus que celles que renferme le sanctuaire de pierre de l'Archer Phoibos Apollôn, dans l'‚pre Pythô. Les boeufs, les grasses brebis, les trépieds, les blondes crinières des chevaux, tout cela peut être conquis ; mais l'‚me qui s'est une fois échappée d'entre nos dents ne peut être ressaisie ni rappelée. Ma mère, la Déesse Thétis aux pieds d'argent, m'a dit que deux Kères m'étaient offertes pour arriver à la mort.
    Si je reste et si je combats autour de la ville des Troiens, je ne retournerai jamais dans mes demeures, mais ma gloire sera immortelle. Si je retourne vers ma demeure, dans la terre bien-aimée de ma patrie, je perdrai toute gloire, mais je vivrai très-vieux, et la mort ne me saisira qu'après de très longues années. Je conseille à tous les Akhaiens de retourner vers leurs demeures, car vous ne verrez jamais le dernier jour de la haute Ilios. Zeus qui tonne puissamment la protège de ses mains et a rempli son peuple d'une grande audace. Pour vous, allez porter ma réponse aux chefs des Akhaiens, car c'est là le partage des anciens ; et ils chercheront dans leur esprit un meilleur moyen de sauver les nefs et les tribus Akhaiennes, car ma colère rend inutile celui qu'ils avaient trouvé. Et Phoinix restera et couchera ici, afin de me suivre demain, sur mes nefs, dans notre patrie, s'il le désire, du moins, car je ne le contraindrai point.
    Il parla ainsi, et tous restèrent muets, accablés de ce discours et de ce dur refus. Enfin, le vieux cavalier Phoinix parla ainsi, versant des larmes, tant il craignait pour les nefs des Akhaiens :

    - Si déjà tu as résolu ton retour, illustre Akhilleus, et si tu refuses d'éloigner des nefs rapides la violence du feu destructeur, parce que la colère est tombée dans ton coeur, comment, cher fils, pourrai-je t'abandonner et rester seul ici ? Le vieux cavalier Pèleus m'ordonna de t'accompagner le jour o˘ il t'envoya, loin de la Phthiè, vers Agamemnôn, tout jeune encore, ignorant la guerre lamentable et l'agora o˘ les hommes deviennent illustres. Et il m'ordonna de t'accompagner afin que je pusse t'enseigner à parler et à agir. C'est pourquoi je ne veux point me séparer de toi, cher fils, même quand un Dieu me promettrait de m'épargner la vieillesse et me rendrait à ma jeunesse florissante, tel que j'étais quand je quittai pour la première fois la Hellas aux belles femmes, fuyant la colère de mon père Amyntôr Orménide. Et il s'était irrité contre moi à
    cause de sa concubine aux beaux cheveux qu'il aimait et pour laquelle il méprisait sa femme légitime, ma mère. Et celle-ci me suppliait toujours, à
    genoux, de séduire cette concubine, pour que le vieillard la prît en haine.
    Et je lui obéis, et mon père, s'en étant aperçu, se répandit en imprécations, et supplia les odieuses Erinnyes, leur demandant que je ne sentisse jamais sur mes genoux un fils bien-aimé, né de moi ; et les Dieux, Zeus le Souterrain et la cruelle Perséphonéia accomplirent ses imprécations. Alors je ne pus me résoudre dans mon ‚me à rester dans les demeures de mon père irrité. Et de nombreux amis et parents, venus de tous côtés, me retinrent. Et ils tuèrent beaucoup de grasses brebis et de boeufs noirs aux pieds lents ; et ils passèrent à l'ardeur du feu les porcs lourds de graisse, et ils burent, par grandes cruches, le vin du vieillard. Et pendant neuf nuits ils dormirent autour de moi, et chacun me gardait tour à
    tour. L'un se tenait sous le portique de la cour, l'autre dans le vestibule de la salle bien fermée. Et le feu ne s'éteignait jamais. Mais, dans l'obscurité de la dixième nuit, ayant rompu les portes de la salle, j'échappai facilement à mes gardiens et aux serviteurs, et je m'enfuis loin de la grande Hellas, et j'arrivai dans la fertile Phtl˘è, nourrice de brebis, auprès du roi Pèleus. Et il me reçut avec bienveillance, et il m'aima comme

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