Odyssée
dans les demeures de Pèleus. Ce sera moi qui la doterai, comme jamais per sonne n'a doté sa fille, car je lui donnerai sept villes très illustres : Kardarnylè, …no'pè, Hira aux prés verdoyants, la divine Phèra, Anthéia aux gras p‚turages, la belle Aipéia et Pèdasos riche en vignes. Toutes sont aux bords de la mer, auprès de la sablonneuse Pylos. Leurs habitants abondent en boeufs et en troupeaux, et, par leurs dons, ils l'honoreront comme un Dieu ; et, sous son sceptre, ils lui payeront de riches tributs. Je lui donnerai tout cela s'il dépose sa colère. qu'il s'apaise donc. Aidés seul est implacable et indompté, et c'est pourquoi, de tous les Dieux, il est le plus haÔ des hommes. qu'il me cède comme il est juste, puisque je suis plus puissant et plus ‚gé que lui.
Et le cavalier Gérennien Nestôr lui répondit :
- Très-illustre Atréide Agamemnôn, roi des hommes, certes, ils ne sont point à mépriser les présents que tu offres au roi Akhilleus. Allons !
envoyons promptement des messagers choisis sous la tente du Pèléide Akhilleus. Je les désignerai moi-même, et ils obéiront. que Phoinix aimé de Zeus les conduise, et ce seront le grand Aias et le divin Odysseus, suivis des hérauts Hodios et Eurybatès. Trempons nos mains dans l'eau, et supplions en silence Zeus Kronide de nous prendre en pitié.
Il parla ainsi, et tous furent satisfaits de ses paroles. Et les hérauts versèrent aussitôt de l'eau sur leurs mains, et les jeunes hommes emplirent les kratères de vin qu'ils distribuèrent, selon l'ordre, à pleines coupes.
Et, après avoir bu autant qu'ils le voulaient, ils sortirent de la tente de l'Atréide Agamemnôn. Et le cavalier Gérennien Nestôr exhorta longuement chacun d'eux, et surtout Odysseus, à faire tous leurs efforts pour apaiser et fléchir l'irréprochable Pèléide. Et ils allaient le long du rivage de la mer aux bruits sans nombre, suppliant Celui qui entoure la terre de leur accorder de toucher le grand coeur de l'Aiakide.
Et ils parvinrent aux nefs et aux tentes des Myrmidones. Et ils trouvèrent le Pèléide qui charmait son ‚me en jouant d'une kithare aux doux sons, belle, artistement faite et surmontée d'un joug d'argent, et qu'il avait prise parmi les dépouilles, après avoir détruit la ville d' étiôn. Et il charmait son ‚me, et il chantait les actions glorieuses des hommes. Et Patroklos, seul, était assis auprès de lui, l'écoutant en silence jusqu'à
ce qu'il e˚t cessé de chanter.
Et ils s'avancèrent, précédés par le divin Odysseus, et ils s'arrêtèrent devant le Pèléide. Et Akhilleus, étonné, se leva de son siège, avec sa kithare, et Patroklos se leva aussi en voyant les guerriers. Et Akhilleus aux pieds rapides leur parla ainsi :
- Je vous salue, guerriers. Certes, vous êtes les bienvenus, mais quelle nécessité vous amène, vous qui, malgré ma colère, m'êtes les plus chers parmi les Akhaiens ?
Ayant ainsi parlé, le divin Akhilleus les conduisit et les fit asseoir sur des sièges aux draperies pourprées. Et aussitôt il dit à Patroklos :
- Fils de Ménoitios, apporte un grand kratère, fais un doux mélange, et prépare des coupes pour chacun de nous, car des hommes très-chers sont venus sous ma tente.
Il parla ainsi, et Patroklos obéit à son cher compagnon. Et Akhilleus étendit sur un grand billot, auprès du feu, le dos d'une brebis, celui d'une chèvre grasse et celui d'un porc gras. Et tandis qu'Automédôn maintenait les chairs, le divin Akhilleus les coupait par morceaux et les embrochait. Et le Ménoitiade, homme semblable à un Dieu, allumait un grand feu. Et quand la flamme tomba et s'éteignit, il étendit les broches audessus des charbons en les appuyant sur des pierres, et il les aspergea de sel sacré. Et Patroklos, ayant rôti les chairs et les ayant posées sur la table, distribua le pain dans de belles corbeilles. Et Akhilleus coupa les viandes, et il s'assit en face du divin Odysseus, et il ordonna à Patroklos de sacrifier aux Dieux. Et celui-ci fit des libations dans le feu. Et tous étendirent les mains vers les mets offerts. Et quand ils eurent assouvi la faim et la soif, Aias fit signe à Phoinix. Aussitôt le divin Odysseus le comprit, et, remplissant sa coupe de vin, il parla ainsi à Akhilleus :
- Salut, Akhilleus ! Aucun de nous n'a manqué d'une part égale, soit sous la tente de l'Atréide Agamemnôn, soit ici. Les mets y abondent également.
Mais il ne nous est point permis de
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