Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.
juge de ce que vous ferez par ce que vous avez fait jusqu'à ce jour, on en conclura que vous n'exigerez des puissances du continent, ni déclaration, ni renonciation ; et comme elles n'en exigeront pas de vous, il n'y a donc aucune question à discuter, aucune difficulté à résoudre ; il n'y a donc rien ici qui puisse retarder d'un jour les bienfaits de la paix.
Si cependant vous éleviez l'étrange et nouvelle prétention d'imposer à la France et autres puissances du continent, par un acte de votre seule volonté, l'obligation de souscrire à vos lois maritimes, ce serait la même chose que si vous exigiez que la législature et la souveraineté de la Russie, de la France, de l'Espagne, fussent transportées à Londres : belle prérogative pour votre parlement. Ce serait la même chose que si vous proclamiez la guerre perpétuelle, ou du moins que si vous mettiez pour terme à la guerre, le moment où vos armes se seraient emparées de Pétersbourg, de Paris, de Vienne et de Madrid.
Mais si tel n'est point le fond de votre pensée, il n'y a donc plus aucun obstacle à la paix. Car, selon vos propres expressions, les négociations n'ont été rompues que pour des points qui touchaient immédiatement, non les intérêts de S. M. britannique, mais ceux de son allié impérial ; car l'allié impérial de S. M. britannique vous a fait connaître que la paix est désormais le principal but de ses voeux, le principal objet de son intérêt.
Paris, le 4 février 1808.
Lettre de S. M. l'empereur et roi, à madame mère.
Madame.
J'ai lu avec attention les procès-verbaux du chapitre-général des soeurs de la Charité. J'ai fort à coeur de voir s'augmenter et s'accroître le nombre des maisons et des individus de ces différentes institutions, ayant pour but le soulagement et le soin des malades de mon empire.
J'ai fait connaître à mon ministre des cultes ma volonté, que les réglemens de ces différentes institutions fussent révisés et arrêtés définitivement par mon conseil, dans l'année. Je désire que les chefs des différentes maisons sentent la nécessité de réunir des institutions séparées autant que cela sera possible ; elles acquerront plus de considération, trouveront plus de facilités pour leur administration, et auront droit à ma protection spéciale. Toutes les maisons que les députés ont demandées, tous les secours de premier établissement et secours annuels que vous-avez jugé convenable de demander pour elles, seront accordés. Je suis même disposé à leur faire de nouvelles et de plus grandes faveurs, toutes les fois que les différens chefs des maisons seconderont de tous leurs efforts et de tout leur zèle le voeu de mon coeur pour le soulagement des pauvres, et en se dévouant avec cette charité que notre sainte religion peut seule inspirer au service des hôpitaux et des malheureux. Je ne puis, madame, que vous témoigner ma satisfaction du zèle que vous montrez et des nouveaux soins que vous vous donnez. Ils ne peuvent rien ajouter aux sentimens de vénération et à l'amour filial que je vous porte. Votre affectionné fils.
NAPOLÉON.
Paris, le 15 février 1808.
Message de S. M. au Sénat-conservateur.
Sénateurs,
Nous avons jugé convenable de nommer notre beau-frère le prince Borghèse à la dignité de gouverneur-général, érigée par le sénatus-consulte organique du 2 du présent mois. Nos peuples des départemens au-delà des Alpes reconnaîtront dans la création de cette dignité, et dans le choix que nous avons fait pour la remplir, notre désir d'être plus immédiatement instruit de tout ce qui peut les intéresser, et le sentiment qui rend toujours présentes à notre pensée les parties même les plus éloignées de notre empire.
NAPOLÉON.
Paris, le 27 février 1807.
Réponse de S. M. à une députation de la deuxième classe de l'Institut.
Messieurs les députés de la seconde classe de l'Institut, si la langue française est devenue une langue universelle, c'est aux hommes de génie qui ont siégé, ou qui siégent parmi vous, que nous en sommes redevables.
J'attache du prix au succès de vos travaux ; ils tendent à éclairer mes peuples et sont nécessaires à la gloire de ma couronne.
J'ai entendu avec satisfaction le compte que vous venez de me rendre.
Vous pouvez compter sur ma protection.
Paris, le 5 mars 1808.
Réponse de S. M. à une députation de la quatrième classe de l'Institut.
Messieurs les président et députés de la
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