Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.
grande partie de cette colonne. On avait déjà fait un millier de prisonniers lorsque le dernier compte a été rendu, et la colonne du général Sarrut avait déjà dépassé la province de la Montana et était entrée dans les Asturies. Les voltigeurs du trente-sixième régiment ont arrêté dans le port de Santillana un convoi anglais chargé de sucre, de café, de coton et d'autres denrées coloniales.
Le nombre de bâtimens anglais, richement chargés, qui ont été pris sur cette côte, était déjà de 25.
Dans la plaine, le général de division Milhaud annonce que le 19, non loin de Léon, une reconnaissance a chargé dans le village de Valverde, un bataillon d'étudians, dont un grand nombre a été sabré et le reste dispersé.
Le septième corps de l'armée d'Espagne, que commande le général Gouvion-Saint-Cyr, commence aussi à faire parler de lui. Le 6 novembre, la place de Roses a été investie par les généraux Reille et Pino. Les hauteurs de Saint-Pedro ont été enlevées par les Italiens avec cette impétuosité qu'ils avaient au quinzième siècle, et dont les troupes du royaume d'Italie ont donné tant de preuves dans la dernière campagne d'Allemagne. Un grand nombre de miquelets et d'Anglais débarqués occupaient le port de Selva. Le général Fontana, à la tête de trois bataillons d'infanterie légère italienne et des grenadiers et voltigeurs du septième régiment français, se porta sur Selva, chargea les miquelets et les Anglais, les culbuta dans la mer, et s'empara de dix pièces de 24, dont quatre de bronze, que les Anglais n'eurent pas le temps d'embarquer.
Le 8, la garnison de Roses fit sortir trois colonnes protégées par l'artillerie des vaisseaux anglais. Le général Mazuchelli les reçut à bout portant et leur tua plus de six cents hommes.
Le 12, les ennemis voulurent encore faire une sortie ; ils trouvèrent les mêmes braves, et le général Mazuchelli en couvrit ses tranchées. Depuis ce moment, la garnison a paru consternée et n'a plus voulu sortir.
Dans Barcelonne, le général Duhesme fait le plus grand éloge des vélites et des troupes d'Italie qui sont sous ses ordres.
On croit que le quartier-général part cette nuit de Burgos.
Aranda, le 25 novembre 1808.
Neuvième bulletin de l'armée d'Espagne.
Le système militaire des ennemis paraît avoir été le suivant :
Sur leur gauche était l'armée de Galice, composée de la moitié des troupes de ligne d'Espagne et de toutes les ressources de la Galice, des Asturies et du royaume de Léon.
Au centre, était l'armée d'Estramadure, que les corps anglais avaient promis d'appuyer, et qui était composée de toutes les ressources que pouvaient fournir l'Estramadure et les provinces voisines.
L'armée d'Andalousie, de Valence, de la Nouvelle-Castille et d'Aragon, que l'on porte à soixante-dix ou quatre-vingt mille hommes, occupait, le 20 novembre, Calehorra, Tudela et les bords de l'Aragon. Cette armée appuyait la droite de l'ennemi : elle était composée de toutes les troupes qui se trouvaient au camp de Saint-Roch, en Andalousie, à Valence, à Carthagène et à Madrid, de toutes les levées et de toutes les ressources de ces provinces. C'est contre cette armée que les corps de l'armée française manoeuvrent aujourd'hui, les autres ayant été dispersés et détruits dans les batailles d'Espinosa et de Burgos.
Le quartier-général a été transporté le 22 de Burgos à Lerma, et le 23, de Lerma à Aranda.
Le duc d'Elchingen s'est porté le 22 à Soria : cette ville, qui est l'ancienne Numance, est un chef-lieu de province : c'est un des pays de l'Espagne où les têtes avaient été le plus volcanisées, et c'est celui qui a fait le moins de résistance. La ville a été désarmée, et un comité composé de gens bien intentionnés a été chargé de l'administration de la province.
Le duc d'Elchingen occupait par sa cavalerie légère Medina-Celi, et battait la route de Sarragosse à Madrid ; son avant-garde marchait sur Agréda.
Le 22, les ducs de Montebello et de Conegliano faisaient leur jonction au pont de Lodosa.
Le 24, le duc de Bellune portait son quartier-général à Venta-Gonnez.
Presque toutes les routes de communication de Madrid avec les provinces du Nord se trouvent interceptées ; un grand nombre de courriers et de malles de poste aux lettres sont tombés entre les mains de nos coureurs. La confusion paraît extrême à Madrid, et il règne dans toute la nation un défaut de
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