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Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale

Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ben Macintyre
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demanda à Nye de ne plier la lettre qu’une fois et pas
plus. Ensuite, les « examinateurs spéciaux » du département de la
Censure, chargés d’enquêter sur les communications postales pendant la guerre,
prirent des photographies en gros plan du pli en utilisant un appareil photo
muni d’un objectif microscopique. Ainsi, il serait possible de déterminer si la
lettre avait été ouverte et replacée dans l’enveloppe. Dans une dernière
démonstration, plutôt mélodramatique, de savoir-faire en termes d’espionnage,
un unique cil brun fut placé dans le pli du papier. Si ce cil était toujours en
place, si et quand la lettre était récupérée, cela signifierait que la lettre
n’avait pas été lue, mais « si le cil avait disparu, ce serait un moyen
simple de savoir que la lettre a été ouverte ». Montagu était assez
réservé sur les mesures prises pour déterminer si les lettres avaient été
manipulées. Pour son esprit de juriste, la présence ou l’absence d’un simple
cil n’était pas une preuve suffisante devant un tribunal.
    La lettre clé avait été placée dans une enveloppe qui, à son
tour, fut scellée, deux fois, avec le sceau officiel du VCIGS, aux armes du War
Office. Une fois encore, le département de la censure photographia les bords
irréguliers des sceaux en cire, pour s’assurer que toute manipulation puisse
être repérée. Les lettres de Mountbatten furent également scellées, et les
sceaux photographiés en gros plan. Lorsque les lettres furent entre ses mains,
Montagu s’assura que lui et lui seul les manipulaient. Il en fut de même pour
les autres possessions de Martin. Montagu gardait les lettres de Pam dans son
portefeuille, les dépliant et les repliant régulièrement, comme le ferait un
jeune fiancé. Au moindre doute et si l’occasion leur en était donnée, les Allemands
rechercheraient des empreintes sur les lettres : « Les miennes ont
toujours été utilisées pour le major Martin », écrivit-il. Cette
précaution avait beau être nécessaire, elle n’était pas à toute épreuve. Si les
Allemands comparaient les empreintes sur la lettre avec celle du mort, ils
remarqueraient certainement les différences.
    Les lettres et les épreuves du pamphlet sur les commandos
allaient être placées à l’intérieur d’une mallette noire officielle, avec le
monogramme royal brocardé sur le rabat. La clé de la serrure serait placée sur
le porte-clés du major Martin. Mais cela posait un autre problème. Les
Espagnols avaient plus de chance de remarquer et de transmettre aux Allemands
une mallette d’apparence officielle, mais comment s’assurer que la mallette et
le corps arriveraient ensemble en Espagne ? La poignée pouvait être placée
dans la main du mort, mais il était fort peu probable que la rigor mortis a elle seule fasse en sorte que le corps dérive jusqu’à la terre en serrant sa
mallette. L’homme était censé avoir trouvé la mort dans un accident d’avion,
donc la solution la plus réaliste serait de placer tout bonnement le corps et
la mallette dans l’eau ensemble mais séparément, en espérant qu’ils s’échouent
tous les deux sur la plage. Mais comme le département d’Hydrographie l’avait
fait remarquer, les vents et courants de marée au large de Huelva étaient
hautement imprévisibles. Un corps maintenu par un gilet de sauvetage ne se
comportera pas de la même façon qu’une mallette en cuir détrempée et remplie de
papier. La mallette risquait de couler ou de dériver jusqu’au Portugal. Tout le
monde s’accorda à dire que la solution était d’attacher le porte-documents au
major Martin à l’aide d’une chaîne gainée de cuir, du type de celles utilisées
par les transporteurs de fonds, qui remonterait dans la manche droite et qui
serait fixée par un mousqueton à la ceinture et par un autre à la poignée.
Ainsi, la mallette et le corps dériveraient enchaînés ensemble jusqu’à la côte.
Cela servirait aussi à souligner la valeur et l’importance du contenu de
l’attaché-case. Le seul inconvénient était que les officiers britanniques
n’utilisaient jamais cette méthode pour assurer la sécurité de documents
pendant leur transport. Pour Montagu, la chaîne paraissait « complètement
bidon ». Cholmondeley était autant dubitatif. Après une réunion avec les
autres organisateurs, il écrivit : « Le recours à une chaîne reliant
le sac au corps [est] trop incertain et risque de

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