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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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propriétés et des droits
des comtes.
    Ils ne découvrirent rien sur la construction de la
tour du Pet au Diable et aucune description de souterrain ou de relevé.
    C’était ce que le prévôt craignait, car il savait
que les maçons ne faisaient jamais de plans sur parchemin. Les dessins dont ils
avaient besoin étaient simplement tracés sur des ardoises ou sur des enduits de
plâtre, et ne survivaient jamais à la fin des travaux.
    Malgré cette déception, Philippe Hamelin insista
et interrogea le chapelain. N’y avait-il pas d’autres documents du premier
comte Robert, ou même de son fils Galéran ? Des lettres que le comte
aurait reçues ?
    Le clerc savait que le comte gardait beaucoup de
missives de sa famille dans sa chambre, aussi le prévôt de Paris demanda-t-il à
Mathilde de Cornouailles à pouvoir les consulter. Elle hésita, car ce n’était
pas autorisé par la lettre de son mari, et c’était extrêmement indiscret. Dieu
sait quelles confidences ou quels secrets intimes le prévôt pouvait découvrir
ainsi ? La voyant incertaine, plutôt prête à refuser, Hamelin lui rappela
combien le roi tenait à ce qu’il consulte tous les documents qui concernaient
les constructions et bâtisses érigées par les comtes de Meulan dans
l’Outre-Grand-Pont. S’il revenait les mains vides, leur monarque serait très
mécontent. Il lui jura qu’il éviterait de regarder les courriers familiaux. Le
clerc, à qui il avait remis un denier d’argent pour qu’il le soutienne dans sa
demande, se porta garant.
    Elle accepta donc.
    Il y avait dans sa chambre deux grands coffres de
parchemins qu’ils transportèrent dans la tour des chartes.
    Leur lecture prit trois jours, car beaucoup
étaient vieux et illisibles, rongés par la vermine. La plupart concernaient les
terres anglaises des comtes de Meulan, d’autres étaient des documents
familiaux, des lettres ou des actes de donations. C’était sans intérêt jusqu’à
ce que le frère de Philippe découvre une courte phrase sur une lettre adressée
au comte par un de ses lieutenants. Justement celui qui avait la garde du
donjon du Monceau-Saint-Gervais.
     
    Très haut
seigneur et gracieux comte,
    Le souterrain
est entièrement terminé depuis le donjon. Il arrive à la Seine dans la
fortification qui gardera toujours une barque à l’abri. Comme vous me l’avez
demandé, j’ai fait creuser un autre passage jusqu’à la maison à l’angle de la
rue de la Tisseranderie et de celle des Deux-Portes. Il arrive dans une grande
cave. Les esclaves que vous aviez achetés pour ces travaux ont été renvoyés en
Angleterre.
     
    Que Dieu vous
garde et vous bénisse…
     
    On était le dimanche après-midi.
    — Qu’y a-t-il à l’angle de ces rues ?
demanda Robert Hamelin à son frère.
    — Une taverne, qui utilise justement de
grandes caves creusées en sous-sol. La taverne du Lièvre Cornu.
    Robert ajouta :
    — Quand j’ai arrêté Étienne Le Trébuchet
devant Saint-Gervais, il sortait de l’église avec des amis et, parmi eux, il y
avait Geoffroi, le tavernier du Lièvre Cornu.
    — C’est aussi un cathare ! en conclut le
prévôt de Paris. Ils ont découvert le souterrain et l’utilisent pour cacher
leurs infâmes pratiques. Nous rentrons demain à Paris.
     
    Ce lundi pendant lequel le prévôt de Paris
explorait l’entrepôt des tisserands en prétextant la construction d’un pont,
Bartolomeo se rendit rue des Rosiers et s’enquit d’Amaury. Sa logeuse et
grand-tante, méfiante, lui dit d’abord qu’elle ne connaissait pas d’Amaury.
D’ailleurs sa maison n’avait qu’une pièce, avec un lit en bois à la custode de
toiles grossières, et elle lui montra qu’il était vide. Il lui demanda pourtant
de transmettre à Amaury qu’il venait de la part de Sanceline et du sire de
Locksley. Pour prouver sa bonne foi, il lui dit que le seigneur de Locksley
s’était rendu avec lui à Saint-Victor. Il alla ensuite vider un pichet de vin
clairet devant un cabaret en regardant passer les troupeaux de moutons qu’on
conduisait aux boucheries. Deux heures plus tard, il revint à la maison de la
rue des Rosiers et, cette fois, la logeuse lui montra l’échelle qu’elle venait
d’installer pour monter au solier.
    Bartolomeo grimpa. Le fils du tisserand était
allongé sur de la paille recouverte par une couverture. Bartolomeo lui dit qui
il était et Amaury expliqua qu’il avait l’épaule démise et une contusion dans
le dos

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