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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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Robert de
Locksley. Il avait bien fait de ne pas dissimuler la vérité, mais il se
demandait pourquoi le sire de Bracy n’était pas là.
    — Qui est cet homme recherché ? demanda
le grand maître.
    — Je ne sais pas si le seigneur de Gaillon
m’autoriserait à vous le dire, seigneur, répondit Guilhem, faussement
embarrassé.
    — Crois-tu capable de félonie un chevalier du
Temple ? s’offusqua Lucas de Beaumanoir.
    — Excusez-moi, seigneur. Il s’agit d’un
archer qui serait à Paris.
    — Quel est son nom ?
    Guilhem choisit de lâcher une vérité qu’ils
connaissaient déjà.
    — Huntington, seigneur. D’après le seigneur
de Gaillon, d’autres l’appellent Robin.
    Le bref hochement de tête de Beaumanoir ne lui
échappa pas.
    — L’as-tu trouvé ?
    — Non, seigneur, mais je laisse traîner mes
oreilles.
    — Si toi et tes compagnons le découvrez,
venez me le dire. Vous recevrez un sou d’or.
    Guilhem s’inclina.
    — Merci, seigneur.
    — Mais garde-toi de me tromper !
    — Je ne le ferai jamais, noble grand maître.
    Quand il fut parti, Lucas de Beaumanoir afficha sa
satisfaction.
    — Il a confirmé ce que nous savions,
Malvoisin. Cadoc utilise cet homme, et pour un sou d’or, nous saurons ce qu’il
découvrira. Nous pouvons donc continuer sans crainte, d’autant qu’il ne reste
que cinq jours avant l’Ascension.
    Maussade, Malvoisin l’approuva. À la fin du
banquet, il avait obtenu de Beaumanoir que le jongleur serait jeté dans un
cachot s’il leur mentait et qu’il pourrait garder la donzelle.
    La franchise de ce ménestrel lui avait fait perdre
des heures de plaisir.
     
    Guilhem retrouva ses compagnons dans la cour. Il
restait préoccupé par l’absence de Maurice de Bracy, se demandant s’il n’était
déjà à Vincennes avec l’archer.
    Pendant que le frère et la sœur rentraient à la
Corne de Fer où Anna Maria était retournée depuis que son mari s’était installé
rue Putigneux, Guilhem rejoignit Locksley pour lui dire qu’ils n’avaient rien
découvert. Le Saxon décida donc d’en rester à son plan initial. Il guetterait
le passage des trois assassins de Richard et leur décocherait à chacun une
flèche quand il les verrait ensemble.
    Restait que l’absence de Maurice de Bracy, si elle
se prolongeait, rendrait caduque cette entreprise. Robert de Locksley suggéra
qu’il n’avait peut-être pas été invité, ou qu’il était présent, mais que
Guilhem ne l’avait pas reconnu. Il le lui décrivit donc à nouveau avec une
grande précision, mais ce ne fut que pour conforter Guilhem dans la disparition
du chevalier anglais.
    Le lendemain dimanche, Bartolomeo vint porter son
dîner à son beau-frère. Quand il arriva, le Saxon était déjà devant la fenêtre,
la corde de soie tendue sur son grand arc, des flèches dans la main protégée
par le gant de cuir. Il ne quittait pas des yeux la demeure des Templiers.
    Bartolomeo avait apporté un flacon de clairet et
des charcutailles. Il préparait la table quand le portail du manoir s’ouvrit
pour laisser sortir un Templier à cheval. Locksley reconnut Malvoisin et se
prépara à tirer quand deux autres cavaliers sortirent à leur tour. L’un, comme
Malvoisin, portait le manteau blanc du Temple, l’autre n’avait qu’une cotte
couverte d’un mantel vert, mais tous deux avaient le visage dissimulé par un capuchon.
    Robert de Locksley hésita à tirer et le groupe
s’éloigna vers la Seine.
    — Par le Diable ! Si ce sont eux, j’ai
laissé passer dame Chance ! gronda-t-il.
    — Mais ce n’était peut-être pas eux !
grimaça Bartolomeo… Et si je les rattrapais pour le savoir ?
    — Et alors ? Ils seront loin !
ragea Locksley.
    — Je serai de retour ici avant qu’ils ne
reviennent, et quand ils arriveront à la porte du manoir, si ce sont eux, vous
pourrez cette fois tirer sans vous tromper.
    — Tu as raison, pars vite avant qu’ils ne
soient trop loin.
    Bartolomeo rattrapa les cavaliers au Grand pont,
mais, craignant d’être reconnu, il resta loin d’eux et ne put les identifier.
Il décida donc de les suivre jusqu’à leur destination.
    Le petit groupe longea la muraille du Palais, puis
emprunta la rue Notre-Dame pleine de la foultitude qui se rendait à la messe du
dimanche. La menuaille était telle que les cavaliers allaient lentement, aussi
Bartolomeo parvint-il à se rapprocher, sans toutefois réussir à passer devant
eux, car ils avançaient de

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