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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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mais après que le Parfait lui eut pris les mains,
toute animosité avait disparu et il éprouvait maintenant une troublante
sérénité. Il vit Sanceline rejoindre son père et prendre le tisserand par
l’épaule pour le consoler. Le pauvre homme chancelait, désemparé par la mort de
son enfant et angoissé pour son avenir. Elle le conduisit jusqu’à l’escalier
qui montait à la salle supérieure de la tour du Pet au Diable et le fit asseoir
sur les marches.
    — Curieux bonhomme ! laissa tomber
Guilhem qui n’avait rien perdu de ce qui s’était passé.
    — Curieuse religion ! ajouta le Saxon,
méditatif.
    Bartolomeo se dirigeait vers eux quand ils
entendirent un épouvantable vacarme venant du dessus. Ce furent d’abord des
coups assourdissants durant lesquels tout le monde leva les yeux, puis une
masse de gravats s’écroula dans l’escalier. Sanceline chercha à protéger
Le Trébuchet, tandis que tout le monde se débandait, croyant à un
écroulement de la tour. Mais presque aussitôt un homme, puis d’autres,
surgirent en haut des marches et sautèrent dans la crypte. L’un d’eux abattit
sa masse sur la tête de Le Trébuchet qui éclata comme un fruit sanglant.
Un autre leva son épée pour fendre celle de Sanceline.
    Mais sa lame s’arrêta dans une gerbe d’étincelles.
Elle avait heurté celle de Guilhem d’Ussel.
     
    Une heure plus tôt, la nuit étant tombée, les
quatre hommes de Mercadier brisèrent à coups de masse un des éléments de la
herse de bois de la tour du Pet au Diable. Ils se glissèrent dans l’ouverture,
montèrent l’escalier jusqu’au pont dormant qu’ils traversèrent.
    La porte du donjon avait de solides pentures
ferrées, mais ils savaient comment briser des portes et le bruit ne les inquiétait
pas. Personne n’alerterait le guet, et, s’il venait, ils tueraient les gardes.
Le Mulet avait même pris deux arbalètes en cas de nécessité. Les seuls qu’ils
auraient pu redouter étaient les Templiers, mais qui les préviendrait dans la
nuit ?
    Chacun avec une masse, Thomas Le Tondeur et
Simon Le Tripier alternèrent les coups sur la grosse serrure. Au bout
d’une dizaine de frappes, elle se brisa et ils entrèrent.
    Ils étaient dans une haute salle obscure avec
quatre piliers soutenant des voûtes ogivales. Le Mulet avait sa lanterne et
Robert l’Apôtre en alluma une autre. La pièce était remplie de ballots et de
barriques. Dans l’épaisseur d’un mur, il y avait un escalier qu’ils
descendirent jusqu’à une salle identique emplie de tonnelets. Ils ne découvrirent
aucune autre ouverture.
    — Le musard nous aurait menti ? gronda
Le Mulet.
    — Le sol est couvert de pierres taillées. Il
doit y avoir une cave plus bas, remarqua l’Apôtre.
    — Par où passer ?
    — L’ouverture doit être cachée par une dalle.
    Ils les examinèrent une à une. C’était de grandes
plaques de pierres de deux pieds de côté. L’Apôtre découvrit vite que l’une
d’elles était marquée d’un signe de maçon. Avec un couteau, il creusa le joint
friable autour.
    — Celle-là ! dit-il, satisfait.
    Ils commencèrent à la briser avec les masses,
frappant comme des fous furieux. En quelques coups, la pierre s’effondra,
découvrant des marches et une salle éclairée. Déjà Thomas Le Tondeur
s’était précipité, suivi du Mulet brandissant son épée.
    La bataille fut brève, mais sanglante. Si les
hommes de Mercadier croyaient bénéficier de la surprise, ils furent saisis
d’étonnement en trouvant trois hommes en haubert et épée à la main qui se
jetèrent sur eux. Après avoir écarté l’épée du Mulet, Guilhem se retourna vers
Thomas Le Tondeur à qui il trancha le cou. Pendant ce temps Le Mulet
s’était précipité sur Locksley qu’il avait reconnu. Tenant leur épée à deux
mains, les deux hommes s’affrontèrent avec une violence décuplée par la haine
qu’ils éprouvaient l’un envers l’autre.
    Guilhem avait engagé le combat contre Robert
l’Apôtre qui tenait un fléau et un coutelas. Mais l’Apôtre frappait n’importe
comment, à tout-va. Guilhem eut vite fait de lier son fléau avec son épée. Les
armes emmêlées, le combat se poursuivit coutelas contre miséricorde jusqu’à ce
que le chevalier troubadour donne un coup de tête à la face du routier. Le nez
brisé, le Brabançon chancela un instant et la lame de Guilhem pénétra son
haubert, juste sous la dernière côte.
    Pendant ce temps,

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