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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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Bartolomeo reculait, trébuchant,
parant comme il le pouvait la formidable masse de Simon Le Tripier. Mais
il ne pouvait rompre éternellement. Il heurta enfin un mur et comprit que son
heure était venue. Pourtant, à l’instant où le Brabançon levait son marteau
pour l’écraser, le mercenaire s’écroula, crachant une giclée de sang.
    Par-derrière, Anna Maria lui avait planté un
poinçon dans la nuque, Le Tripier n’ayant pas de cervelière. Sans chercher
à comprendre, Bartolomeo lui enfonça son épée dans le corps, puis se précipita
pour soutenir Locksley.
    Mais le Saxon n’avait pas besoin d’aide. Épuisé,
Le Mulet cria : « Merci ! » Locksley la lui refusa et,
d’un coup de taille, lui trancha l’épaule.
    — Anna Maria, où as-tu eu ce poinçon ?
haleta alors Bartolomeo.
    — Je l’ai pris à la ceinture de Geoffroi le
tavernier. C’est celui qu’il utilise pour percer les fûts ! Ton adversaire
ne m’a pas vu arriver dans son dos, dit-elle fièrement.
    Guilhem examina chacun des hommes de Mercadier,
achevant Le Mulet qui agonisait.
    — Tu les connais ? demanda-t-il à Locksley.
    — Oui. Celui-ci s’appelle Le Mulet.
C’est le premier lieutenant de Mercadier. Ce sont eux qui étaient à mes
trousses, et qui ont sans doute tué Amaury.
    Déjà quelques cathares avaient surmonté leur
terreur et leur répulsion devant le massacre. Marchant sur le sol couvert de
sang, Enguerrand s’approcha avec Noël de Champeaux et le gros Bertaut.
    — Vous les avez tués ! gémit le Parfait,
le visage blafard et décomposé.
    — Plutôt deux fois qu’une ! répondit
Guilhem en vérifiant à son tour que leurs agresseurs étaient morts.
    — Nous dénions aux hommes le droit de verser
le sang, même pour se défendre contre les malfaiteurs ! s’indigna Noël de
Champeaux.
    — Nous voulions vous protéger ! répliqua
sèchement Guilhem.
    — Le Christ a dit que quiconque tue par
l’épée doit périr par l’épée, émit Bertaut, mal à l’aise.
    — Toute guerre, même juste, est criminelle.
Celui qui défend sa vie après s’être armé est un assassin, au même titre que le
plus vulgaire des malfaiteurs, insista Enguerrand d’un ton intraitable.
    Robert de Locksley les considéra à tour de rôle,
interloqué.
    — Libre à vous de préférer être à la place de
ces chiens ! fît-il. Vous devinez ce qu’ils vous auraient fait ? Vous
avez vu ce qui est arrivé à Étienne alors même qu’il pleurait son fils ?
Savez-vous ce qu’auraient subi vos femmes et vos filles ?
    — Rien ne peut vous autoriser à verser le
sang humain, déclara Noël de Champeaux, d’une voix moins assurée.
    — Votre religion n’est décidément pas de ce
monde ! grimaça Guilhem en secouant la tête.
    — Laissez-nous, Guilhem ! intervint
Sanceline qui venait de s’approcher. Elle avait les larmes aux yeux, mais
Guilhem ne pouvait déterminer si c’était par peur ou par dégoût envers eux.
Laissez-nous !
    Locksley, Bartolomeo et Guilhem ne virent autour
d’eux que des regards réprobateurs. Certains étaient même des regards
d’horreur, ce qui était bien pire.
    — Allons-nous-en ! décida Locksley,
plein de ressentiment.
    Guilhem le prit par l’épaule et ils se dirigèrent
vers le souterrain qui conduisait aux caves. Anna Maria les rattrapa :
    — Reviens dans un moment, Robert. Ils sont
sous le choc de ce massacre. Tu dois les comprendre, mais je suis sûr qu’ils ne
t’en veulent pas.
    Dépités et fatigués, ils remontèrent par la cave
de Bertaut jusque dans son atelier de tissage. Robert de Locksley savait où
était le vin et en servit trois gobelets à ses compagnons. Ils s’assirent sur
les bancs et les escabelles, épuisés par la violente bataille. Robert de
Locksley essuya une estafilade qu’il avait à la joue et regarda sa main
sanglante.
    — Comment ont-ils connu l’entrée de la
crypte ? demanda Bartolomeo.
    — Amaury ! répliqua Guilhem en haussant
les épaules. Il a parlé, parce qu’il a eu peur, mais il les a trompés. Il leur
a fait croire qu’ils devaient passer par la tour du Pet au Diable où, en temps
normal, ils n’auraient trouvé personne, sinon des Templiers dans les salles
hautes.
    — Il ne pouvait se douter qu’on célébrerait
ses obsèques dans le sous-sol. C’était un garçon adroit et courageux, remarqua
tristement Robert de Locksley. Que le seigneur et la Vierge Marie le reçoivent
parmi eux. Je

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