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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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Ils se changèrent, ne gardant qu’une chemise
et des chausses, puisqu’ils allaient peut-être devoir creuser et se salir.
Ensuite, ils rassemblèrent leurs bagages, leurs armes, leur gambison et leur
haubert, l’arbalète et les carreaux. Bartolomeo garda l’arc de Locksley.
    Sortis de l’auberge, ils s’arrêtèrent à l’échoppe
d’un chandelier auquel ils achetèrent deux douzaines de chandelles de suif
attachées par une ficelle, puis ils reprirent leurs cinq chevaux à l’écurie.
Guilhem fit seller celui d’Anna Maria, les autres servant de bât pour leurs
bagages.
     

Chapitre 29
    R ue
de la Tisseranderie, au coin de la rue des Deux-Portes, une traverse étroite
séparait l’habitation de Bertaut de celle d’Enguerrand. Ces passages, laissés
libres pour éviter la propagation des incendies, conduisaient à des lopins de
terre et des jardins. L’obscurité s’étendait quand Guilhem et Bartolomeo
l’empruntèrent.
    L’arrière des maisons était en encorbellement. Le
premier étage de celle de Bertaut était à un peu plus de deux toises du sol. À
ce niveau, il n’y avait qu’une fenêtre avec un volet intérieur, fermé, car le
prévôt avait fait rembarrer toutes les ouvertures des maisons fouillées.
    Ils attachèrent les chevaux, laissant leurs
harnachements et leurs armes en espérant qu’un rôdeur ne les volerait pas.
Ensuite, debout sur le dos de sa monture, Bartolomeo attrapa une traverse en
saillie et grimpa sur la corniche. À l’appui, il atteignit la fenêtre, déchira
les peaux de porc servant de vitrage et força la fermeture en frappant dessus
avec le manche de sa miséricorde.
    — Je vais vous ouvrir la porte de la rue,
seigneur, dit-il en rentrant.
    Guilhem retourna rue de la Tisseranderie. Des
voisins avaient dû les voir, ou plutôt les entendre, mais cela n’avait aucune
importance. La nuit tombée, personne ne sortait. On ne préviendrait le prévôt
que le lendemain, si on le prévenait.
    — Trouve tout ce qui peut nous servir à
creuser, dit Guilhem, quand Bartolomeo l’eut fait entrer.
    Il leur aurait fallu un pic de maçon, des outils
de carrier ou des brettes de tailleurs de pierre, mais personne ne leur aurait
prêté des outils si précieux. Ils fouillèrent donc l’atelier où trônait le
grand métier à tisser, découvrant un maillet de bois, un petit marteau de fer
et un gros poinçon. Bartolomeo emporta aussi la navette du tisserand qui
pourrait servir de levier. Pour le reste, ils utiliseraient leur miséricorde et
les épées.
    Guilhem alluma une chandelle avec son briquet à
amadou avant de prendre la direction des caves. Au sous-sol, la dalle qui
dissimulait le passage était toujours ouverte.
    Ils descendirent dans la seconde cave, puis dans
le passage qui conduisait à la salle, sous la tour du Pet au Diable.
    Si les tréteaux et leurs planches étaient toujours
dressés, il ne restait aucune trace de la bataille qui s’y était déroulée.
Pourtant, dans une crevasse du sol, Bartolomeo aperçut un manche qui dépassait.
Il s’en saisit. C’était une masse d’arme d’un des hommes de Mercadier,
recouverte de sable par les piétinements.
    Engagés dans le long corridor conduisant à
l’entrepôt des tisserands, ils examinèrent attentivement le mur du côté du
manoir du Temple. Par endroits, la paroi était couverte de mousses, car les
plus hautes crues de la Seine avaient dû atteindre le souterrain. Ils
s’arrêtèrent plusieurs fois, croyant distinguer des joints, mais en les
grattant avec une lame ils découvrirent, chaque fois, que ce n’était que des
traces naturelles.
    C’est presque à l’extrémité de la galerie qu’ils
devinèrent une sorte d’échiquier, vert olive et ocre foncé, mélange de mousses
et de moisissures ayant l’apparence du velours. Après avoir gratté jusqu’à la
pierre, ils firent enfin apparaître de larges joints de chaux. C’était
indiscutablement un mur qui se situait, à peu près, dans la direction du manoir
du Temple.
    Guilhem ressentit un mélange d’espoir et de
satisfaction, mais plus d’une heure s’était écoulée depuis qu’ils étaient
entrés chez Bertaut. Le temps passait trop vite. Pendant que Bartolomeo
allumait une seconde chandelle pour ne pas prendre le risque de se trouver dans
le noir, il commença à donner de grands coups de masse dans le mur sans que
celui-ci s’ébranle ou donne l’impression qu’il existait un vide de l’autre
côté.
    La force brute

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