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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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étant inutile, ils commencèrent à
creuser dans les joints. Bartolomeo utilisait le poinçon et le maillet du
tisserand, Guilhem sa miséricorde et le petit marteau. Mais, malgré leur âge et
les moisissures, les joints étaient solides, car la chaux avait bien durci. Le
travail avait été fait par des maçons consciencieux dont Guilhem maudit en
silence l’efficacité.
    Au bout d’une heure, les mains en sang, ils
avaient chacun dégagé une pierre de la taille d’un tronc humain, mais sans
parvenir de l’autre côté. Le poinçon étant trop court, Bartolomeo poursuivit
avec sa miséricorde.
    Une nouvelle heure de grattage s’était écoulée
quand la lame de Guilhem rencontra enfin le vide. De nouveau pleins d’espoir,
ils poursuivirent avec ardeur bien qu’ils soient exténués, travaillant à
genoux, sans guère d’espace. C’est alors qu’une pierre bougea. À deux, et avec
les épées comme levier, ils parvinrent à pousser le quartier de roc et à le
faire tomber.
    Bartolomeo introduisit la chandelle et distingua
un passage identique à celui dans lequel ils se trouvaient. En revanche, il n’y
avait aucun appel d’air. Donc l’extrémité de ce nouveau souterrain était sans
doute fermée.
    Ils ne pouvaient se glisser dans l’orifice trop
étroit et durent dégager deux ou trois autres pierres. Pour y parvenir, il leur
fallut encore une heure et ce fut à la masse qu’ils brisèrent les derniers
quartiers. Immédiatement Bartolomeo pénétra dans le trou avec l’une des
chandelles. Guilhem fit passer leurs outils et entra à son tour.
    Le nouveau souterrain était identique à celui
qu’ils connaissaient. Ils le suivirent sur quelque cinq cents pieds jusqu’à ce
qu’ils soient arrêtés par un mur.
    — On doit être au niveau des caves du manoir
du Temple, dit Bartolomeo.
    — Il faut recommencer à creuser, décida
Guilhem avec un brin de découragement.
    Il devait être minuit, peut-être plus. S’il leur
fallait encore quatre heures pour percer ce mur, plus le temps de trouver
Bracy, ils ne seraient jamais au Grand-Châtelet avant le départ d’Hamelin.
    Le travail harassant reprit. Fatigués, ils
travaillaient plus lentement. Ce n’est qu’après avoir creusé les joints de deux
grosses pierres, et avoir frappé dessus plusieurs fois avec la masse, qu’ils
entendirent le bruit. Ils se figèrent.
    Le son venait de l’autre côté. Un bruit
irrégulier, comme un choc contre la roche, assourdi, étouffé.
    Aucun doute, il y avait quelqu’un !
    — Qui cela peut-il être ? demanda Bartolomeo.
    — Nous allons le savoir.
    — Et s’il donne l’alerte ? s’inquiéta
Bartolomeo.
    — S’il voulait nous surprendre, il ne nous
aurait pas signalé sa présence, décida Guijhem. Peut-être arrivons-nous à un
cachot et est-ce un prisonnier. Peut-être même est-ce Bracy.
    — Si ce n’est pas lui, nous ne serons pas
plus avancés, grimaça Bartolomeo. Aboutir dans une prison, quelle
malchance !
    — Continuons !
    Ils creusèrent encore et encore. Une nouvelle
fois, ils purent passer la lame d’une épée. C’est alors qu’ils entendirent la
voix :
    — Qui êtes-vous ?
    — Et vous ? répliqua Guilhem.
    — Maurice de Bracy. Je suis prisonnier ici.
    Guilhem jeta un regard satisfait à Bartolomeo.
    Dès qu’ils auraient percé ce mur, ils pourraient
l’emmener avec eux. Ils avaient encore le temps d’aller au Grand-Châtelet.
    Bartolomeo se remit à creuser les joints pendant
que Guilhem s’approchait de la fente pour demander :
    — Pourquoi êtes-vous prisonnier ?
    — Vous ne m’avez pas dit qui vous étiez,
répondit la voix, méfiante.
    — Des amis de Robert de Locksley qui
empêcheront Beaumanoir d’agir.
    — Vous connaissez Lucas de Beaumanoir ?
    — Je l’ai rencontré.
    Bien qu’assourdie, la voix qui parvenait de
l’autre côté était empreinte d’un mélange de crainte et d’espoir.
    — Vous savez ce qu’il veut faire ?
    — Il a tué Richard Cœur de Lion et il
s’apprête à tuer le roi de France.
    — Qui êtes-vous ? répéta la voix.
    — Je me nomme Guilhem d’Ussel, je suis
chevalier et féal vassal de Raymond de Saint-Gilles.
    Jugeant qu’il perdait du temps, Guilhem s’attaqua
à agrandir la fente avec sa miséricorde.
    — Que voulez-vous faire ? demanda Bracy,
après un long silence, comme s’il avait dû digérer ce qu’il avait entendu.
    — Je suis venu vous chercher.
    — Pourquoi ?
    — Je

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