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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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qu’il était prisonnier. Il serait extrait de sa prison après la
mort de Philippe et on ne retrouverait que son cadavre. Maurice de Bracy remplacerait
Robert de Locksley dans le rôle du coupable.
    Ils venaient de passer le Grand pont et le regard
de Guilhem s’égara vers la Seine. Si l’on retrouvait le cadavre de Bracy demain
ou après-demain accroché aux pales d’un moulin, on penserait qu’il avait tenté de
fuir en barque, qu’il était tombé et qu’il s’était noyé.
    Beaumanoir avait certainement prévu quelque
document accusateur prouvant qu’il était un traître, qu’il avait toujours été
au service de Jean, que c’est lui qui était le maître d’Hubert. Les accusations
de Locksley et les siennes iraient d’ailleurs dans le même sens.
    Mais où était Bracy ? Ce qu’il venait
d’imaginer impliquait qu’il fût encore vivant. On ne devait retrouver son corps
qu’après la mort du roi. Il ne pouvait donc être enfermé que près de la Seine,
de manière à pouvoir être facilement noyé.
    Il était forcément dans le manoir du Temple, dans
un cachot !
    Si capturer et faire sortir Beaumanoir ou
Malvoisin du manoir était impossible, il n’en serait pas de même de Bracy, qui,
une fois sorti de sa cellule, accepterait facilement de le suivre pour avoir la
vie sauve. Guilhem disposerait alors d’un témoin que le prévôt croirait.
    Mais comment entrer dans le manoir ?
    — Allons rue du Chevet-Saint-Gervais, dit-il
à Bartolomeo, songeant qu’en examinant la forteresse une idée lui viendrait
peut-être.
    Son écuyer prit la direction de la grève en
longeant la Seine. En chemin, Guilhem expliqua à Bartolomeo ce qu’il avait
déduit, tandis qu’ils passaient devant l’entrepôt fermé des tisserands.
    — Seigneur, fit alors Bartolomeo, il me vient
à l’esprit que les affaires du sire de Locksley sont toujours dans sa chambre
de la rue Putigneux. Il y a surtout son arc et ses flèches…
    — Tu as raison, allons les chercher.
    Ils parvinrent à se faire ouvrir la porte de la
maison. À l’étage, Guilhem enfonça celle de la chambre d’un coup d’épaule et
prit l’arc et les flèches de son ami. Il n’y avait rien d’autre qui méritât
d’être emporté. De retour dans la rue, il resta un long moment à examiner le
manoir du Temple, son portail ferré et ses fenêtres grillagées. Passer par le
toit était tout autant impossible… Et par-dessous ? songea-t-il soudain.
    C’était une vieille forteresse. C’est Louis  VI , le grand-père de Philippe Auguste, qui
avait offert leur première maison aux chevaliers du Temple. Plus tard,
Louis  VII leur avait donné le
terrain sur lequel ils avaient construit le manoir. Un terrain qui appartenait
au comte de Meulan. Que s’y trouvait-il avant la construction du manoir ?
Sans doute une fortification du comte de Meulan. Dans ce cas, il était possible
qu’elle ait été reliée au donjon du Pet au Diable.
    — Bartolomeo, crois-tu qu’il pourrait y avoir
un souterrain vers le manoir du Temple ?
    — Depuis le passage du magasin des
tisserands ?
    — Oui.
    — Je n’ai rien vu de tel, répondit le jeune
homme après un instant de réflexion.
    Mais il ajouta :
    — Le conduit est creusé dans la roche.
Pourtant j’ai vu des traces moussues qui pourraient bien être de vieux joints
maçonnés. Oui, il se pourrait qu’il y ait un ancien passage que l’on ait bouché.
    — Nous allons vérifier cette nuit.
    — L’entrepôt des tisserands est fermé,
comment entrera-t-on ?
    — On passera par la maison de Bertaut. Il
suffira de grimper à une fenêtre.
    Bartolomeo grimaça son inquiétude.
    — Et ensuite ?
    — Dans le manoir, on cherchera Bracy. Il doit
être dans un cachot. On le sortira et on le mènera au Grand-Châtelet, chez le
prévôt, où je le ferai parler.
    — Et si vous vous êtes trompé,
seigneur ? S’il n’y a pas de souterrain ? s’enquit Bartolomeo qui
voyait mal comment ils viendraient à bout de la garnison du manoir.
    — Dans ce cas, j’attendrai que Malvoisin et
l’archer sortent du manoir demain matin. Nous les suivrons et tenterons de les
capturer. Ce qui ne sera pas facile.
    — Pourquoi ne pas les tuer ?
    — Cela sauverait le roi, mais n’absoudrait ni
Robert ni Anna Maria et Sanceline.
    Ils revinrent à la Corne de Fer. Cadoc voulait
qu’ils aient quitté Paris le soir même, donc ils ne devaient plus se trouver à
l’auberge si le prévôt y venait.

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