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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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changé ! Si elle avait toujours sa
charmante fossette au visage, ses cheveux roux paraissaient ternes, ses lèvres
étaient décolorées, son visage tiré et fatigué et ses yeux embués de larmes.
    — Que faites-vous là, gentille Anna
Maria ? demanda-t-il en lui prenant les mains.
    — Je viens vous chercher, cher et noble
Guilhem. Robert est en fuite, il faut m’aider à le retrouver et à le sauver.
    Elle le regardait, implorante.
    Il y avait des gardes autour d’eux, des
serviteurs, ainsi que quelques femmes et chevaliers qui attendaient la fin de
la conférence. Ils les observaient, s’interrogeant sur cette femme armée comme
un soldat arrivant avec une troupe aux ordres d’Aliénor d’Aquitaine et qui
connaissait le troublant troubadour Guilhem d’Ussel.
    Quoi que Anna Maria ait à lui dire, Guilhem jugea
que cela ne les concernait pas. Il la prit par le bras, descendit dans la cour
et, par un escalier en limaçon, gagna sa chambre en haut d’une des tours.
Bartolomeo les accompagnait.
    C’est donc à l’abri des oreilles indiscrètes
qu’elle raconta pourquoi elle avait quitté l’Angleterre avec Robert, puis ce
qu’elle savait de la mort de Richard.
    — … J’attendais à Fontevrault quand l’abbé du
Pin et dame Aliénor sont revenus de Châlus. Ils m’ont raconté ce qui s’était
passé. Apparemment Mercadier a lancé des gens à la poursuite de Robert, mais
quand Aliénor a quitté Châlus, ils ne l’avaient pas retrouvé.
    — Bien malin qui attraperait un renard comme
Robert ! plaisanta Guilhem pour la rassurer.
    Il poursuivit :
    — Vous me donnerez plus de détails plus tard.
Je vais vous trouver une chambre ici pour que vous puissiez vous reposer. Nous
partirons demain matin avant le lever du soleil. Nous pouvons compter sur votre
escorte ?
    — Oui, mais ils rentreront à Fontevrault et
nous ferons donc la fin du voyage sans eux. (Elle se tourna vers son frère)
Bartolomeo, tu n’es pas obligé de venir.
    — Je te laisserai seule avec lui ?
s’esclaffa le jeune Italien. Tu oublies aussi que j’ai envie de connaître
Paris.
    — Si nous chevauchons tous les jours sans
répit, nous pourrons être à Paris dans douze jours, affirma Guilhem.
    — J’en suis capable ! Nous avons mis
douze jours depuis Fontevrault et je ne suis pas fatiguée.
    Mais son visage trahissait son mensonge, ce qui
inquiéta Guilhem.
    — Comment trouverons-nous Robert dans cette
grande ville ? demanda Bartolomeo.
    — L’abbé du Pin lui a conseillé de
s’installer à la Corne de Fer, une auberge derrière l’Archet-Saint-Merry, mais
j’ignore où c’est.
    — Je connais l’endroit, dit Guilhem,
rassemblant déjà ses affaires.
    Bartolomeo fit de même. À son tour, il sortit
vêtements, haubert et armes des coffres pour les ranger dans de grandes
sacoches de selle.
    — Tâche de trouver un psaltérion pour ta
sœur, dit Guilhem en sortant sa vielle à roue d’un coffre, et emporte tes
vêtements et tes instruments de jongleur. À Paris, nous en aurons besoin.
    Assise sur le lit, Anna Maria les regarda faire.
    Elle savait que son frère ferait tout pour elle.
Quant à Guilhem, il lui avait prouvé aux Baux combien il était loyal, plein de
ressources et capable de vaincre les plus incroyables dangers. L’aventurier
n’avait pas changé depuis l’année précédente. Avec ses traits saillants, ses
yeux noirs et perçants, son nez busqué, sa courte barbe, il avait tout d’un
oiseau de proie dont il avait la hardiesse et la férocité, mais aussi, quand il
le voulait, la douceur. En l’observant, si sûr de lui et si robuste, pour la
première fois depuis qu’elle avait appris la fuite de son mari, elle se sentit
rassurée.
    Les sacs étaient pleins et bouclés quand le comte
de Toulouse entra dans la chambre sans frapper. Vêtu d’une épaisse et longue
robe rouge sur laquelle était brodée une croix évidée avec douze boules en
cercle, les armes de Toulouse, un voile de contrariété passa sur son visage
quand il aperçut les bagages.
    — Vous partez ?
    — Oui, seigneur comte, répondit Guilhem en
s’inclinant à peine.
    En quelques mots, il lui expliqua qui était Anna
Maria et les raisons de sa venue. Il ajouta avec simplicité :
    — Robert de Locksley est mon ami et je dois
lui porter aide, comme je le ferais pour vous si c’était nécessaire. Mais c’est
aussi mon devoir de partir à Paris, puisque vous êtes le beau-frère de Richard.
Si le roi

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