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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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était abandonnée. Comme on pouvait les découvrir sur ce
chemin peu fréquenté, Amaury l’attendit à la porte où ils restèrent dissimulés,
observant Corbeil qui poursuivait sa route. Au loin, on apercevait un autre
portail qui coupait un talus surmonté d’une enceinte plus récente que la
précédente. Là, il y avait quelques gardes et des chariots qui attendaient pour
payer un octroi. Quand le chanoine eut franchi la porte, Robert de Locksley fit
monter Amaury en croupe et ils reprirent la route, cette fois en se pressant.
    — Où peut-il aller ?
    — L’abbaye de Saint-Victor est là-bas,
seigneur, répondit Amaury. Peut-être va-t-il donner une leçon.
    Peut-être, se dit Locksley, qui pensait plutôt que
Corbeil allait parler de sa visite à quelqu’un.
    De l’autre côté de la clôture s’étendait en effet
une vaste abbaye. Ils n’eurent que le temps de voir la mule du chanoine
pénétrer par la grande porte.
    — Que faisons-nous ? demanda Amaury.
    — Attendons qu’il sorte, décida Robert de
Locksley. Allons là-bas.
    Il désigna un champ de luzerne non loin de
l’abbaye, avec une ferme proche.
    L’attente fut brève. Lorsque le portail de
l’abbaye s’ouvrit à nouveau, Corbeil en sortit, toujours sur sa mule, mais
accompagné d’un moine encapuchonné en robe de drap noir. Le chanoine regarda
longuement à droite et à gauche, comme pour être sûr que la voie était libre.
C’est alors qu’il les vit.
    Il resta un instant pétrifié, puis la surprise fit
place à la fureur. Les yeux fulminants d’une terrifiante colère, il se dirigea
vers eux.
    — Par le diable, vous m’avez suivi !
gronda-t-il quand il fut à quelques pas de Robert de Locksley.
    — Je l’avoue, mon père.
    — Je vous ferai saisir par les gardes du
roi ! Croyez-moi, vous allez regretter votre espionnage et vos
menaces ! cria le médecin en tendant vers lui un index vengeur.
    — De deux choses l’une, mon père, fit Robert
de Locksley sévèrement. Ou le chirurgien Célestin n’a rien à se reprocher, car
je suppose que c’est lui qui vous accompagne, et il pourra m’expliquer sa
fuite. Ou il est coupable, et je doute que vous alliez vous plaindre au roi de
France qui est son complice.
    — Vous osez ! hurla Corbeil.
    — Je n’ai pas tué le roi Richard, intervint
le moine en noir en faisant un pas en avant et en baissant son capuchon. Au
contraire, Dieu m’est témoin que j’ai tout fait pour le sauver.
    Robert de Locksley reconnut le barbier chirurgien
de Châlus et se tourna vers Amaury :
    — Conduis mon cheval jusqu’à la ferme là-bas,
fais-le boire et demande un picotin d’avoine.
    Amaury comprit qu’il était de trop et s’exécuta.
Quand il se fut éloigné, Locksley ajouta à l’attention de Célestin :
    — Vous pouvez vous expliquer sans crainte, il
n’y aura pas de témoin.
    — J’ai fui, seigneur, c’est la vérité, car
Mercadier m’aurait fait pendre en m’accusant d’être responsable de la mort du
roi d’Angleterre. C’est lui qui a aggravé son état en arrachant la flèche sans
prendre aucune précaution et j’étais le témoin de sa bêtise. Pourtant, en dépit
de cela, le roi serait mort, car le trait était empoisonné.
    — Le prieur de l’abbaye du Pin a remarqué des
taches violettes anormales dans la plaie du roi, fit Locksley.
    — Moi aussi. Le trait avait été empoisonné
avec des fleurs de renoncule qui provoquent des brûlures dans les chairs.
    — Vous en êtes certain ?
    — Oui, seigneur ! Je me suis renseigné,
depuis, sur les effets du casque de Jupiter.
    Gilles de Corbeil opina du chef.
    — Mercadier a fait lécher la plaie à un chien
et je crois que l’animal en est mort, ajouta Célestin.
    — Admettons, mais c’est peut-être vous qui
avez répandu le poison sur la plaie à la demande de quelque ennemi de Richard…
    — Je vous l’ai dit, seigneur, et je le jure
sur les Évangiles, j’aurais donné ma vie pour sauver le roi… De plus, je sais
qui a empoisonné le trait, se défendit Célestin.
    — Je suppose que c’est l’archer qui a tiré.
Celui qui s’appelait Pierre Basile et que Mercadier a fait écorcher, répliqua
Locksley en haussant les épaules.
    — Oui, mais qui lui avait donné le
poison ?
    Locksley attendit qu’il réponde à sa propre
question, mais le chirurgien parut hésiter. Il regarda le chanoine, comme pour
attendre son autorisation.
    — Que ferez-vous de ce que Célestin

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