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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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conscience de s’être engagé dans
une entreprise n’ayant pas que des avantages pour lui.
    Ils longèrent un moment le couloir. À intervalles
irréguliers, des marches étroites grimpaient dans l’obscurité. Amaury s’arrêta
devant l’un de ces escaliers.
    — Par là on va à la maison de mon père. Il y
a une trappe en haut. Je vous laisse la lanterne, seigneur. Je vous porterai
des chandelles un peu plus tard et je reviendrai vous chercher pour le souper.
Ce sera chez le gros Bertaut. C’est le tisserand qui était avec Noël de
Champeaux, celui auquel vous avez parlé. Champeaux est le syndic de la guilde.
    Resté seul, Robert de Locksley explora les
souterrains jusqu’à ce que la chandelle soit réduite à presque rien. Ce n’était
pas seulement par curiosité : si d’aventure Bracy et ses amis le
retrouvaient ici, il voulait être certain de pouvoir s’échapper.
    Il revint ensuite à la salle souterraine où était
le père d’Amaury et lui raconta que des Templiers, d’anciens ennemis en
Angleterre, le recherchaient pour le tuer. Bien sûr, il ne parla ni de la mort
de Richard ni de la statuette d’or. Quant au tisserand, il ne fit pas allusion
aux raisons pour lesquelles on l’avait emprisonné.
    Amaury vint les chercher bien plus tard. N’ayant
pas voulu s’y rendre lui-même, il avait envoyé un ami à la Corne de Fer.
Celui-ci avait obtenu de l’hôtelier qu’il lui remette l’arc de Robin au
Capuchon, ses flèches et quelques vêtements. La mauvaise nouvelle était que
deux hommes étaient venus, un chevalier et un Templier, qu’ils avaient brisé la
porte de sa chambre et avaient tout fouillé.
    — Que sais-tu d’autre, Amaury ?
s’inquiéta Locksley.
    — Mon ami est presque aussi adroit que moi
pour inspirer confiance, seigneur. Il a interrogé votre aubergiste qui lui a
dit que le Templier et le chevalier ont cassé votre lit et vidé votre coffre.
Ils cherchaient un paquet et ont menacé le cabaretier de le jeter par la
fenêtre s’il ne le leur donnait pas. Finalement, ils sont repartis bredouilles.
    Comme Locksley restait silencieux, réfléchissant à
ce que cette fouille impliquait, Amaury risqua :
    — Ils cherchaient la statuette,
seigneur ?
    — Tu as deviné, garçon, mais elle n’était pas
là, le rabroua sèchement Locksley. L’aubergiste a-t-il dit autre chose ?
    — Le Templier lui a ordonné de le prévenir au
manoir du Temple si vous revenez. Il se nomme Malvoisin.
    Locksley resta figé. Bien sûr, au récit d’Amaury,
il avait deviné que les deux hommes étaient sans doute Bracy et Malvoisin, mais
la fouille de sa chambre apportait un nouvel éclairage au guet-apens dont il
venait d’être victime. On ne voulait pas le tuer, seulement le capturer pour
lui faire avouer où était le Mercure d’or. D’ailleurs, n’avait-on pas crié : Ne tirez pas, imbéciles, je le veux vivant !
    — Maître Bertaut nous attend, seigneur,
intervint alors timidement le jeune homme.
    Le Saxon opina et ils s’engagèrent dans le couloir
souterrain.
    La recherche de la statuette par les deux hommes
désignait de façon indiscutable celui qui avait fait assassiner Richard,
songeait Locksley, en suivant le père et le fils. Car comment Bracy et
Malvoisin avaient-ils pu savoir qu’il possédait le Mercure d’or ? Ils ne
pouvaient le tenir que du prince Jean, qui lui-même l’avait appris de
Mercadier.
    Cela signifiait qu’ils étaient secrètement à son
service. Donc Albert de Malvoisin et Lucas de Beaumanoir, en donnant le flacon
de poison à Pierre Basile à Châlus, n’avaient agi que pour le compte du prince.
Philippe Auguste n’était pour rien dans la mort de Richard, contrairement à ce
que croyait la duchesse Aliénor.
    En mettant sa chambre à sac, les assassins de
Richard s’étaient découverts aussi sûrement que s’ils avaient avoué leur crime,
se dit Locksley, tandis qu’il montait quelques marches vers la cave de Bertaut.
    En haut, une dalle de pierre plate servant de
trappe avait été déplacée. Ils débouchèrent dans une cave voûtée et, après
avoir grimpé un nouvel escalier, ils pénétrèrent derrière l’ouvroir de la
boutique où se trouvait le métier à tisser.
    Une bonne odeur de pain chaud et de poisson
chatouilla les narines du Saxon dont les entrailles criaient famine. Ils
empruntèrent un autre escalier, celui-là en bois, pour accéder à la chambre de
Bertaut, longue pièce sobrement meublée d’un lit à

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