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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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diocèse !
    — Croyez-vous ? ironisa Malvoisin. C’est
de cela que je suis venu vous parler. À dire vrai, je suis venu vous faire une
proposition.
    — Laquelle ? s’enquit l’official avec
prudence.
    — Imaginez que l’hérésie cathare soit sur le
point de s’étendre à Paris et que, tel saint Michel, vous la découvriez et la
vainquiez…
    Il tendit un index vers lui et poursuivit d’un ton
enfiévré :
    — … que vous arrêtiez ces diaboliques suppôts
et que vous les fassiez brûler pour consumer définitivement cette satanique
hérésie. Au moment où Sa Sainteté Innocent III appelle à chasser ces
hérétiques, n’auriez-vous pas la reconnaissance éternelle de notre
Saint-Père ?… Et de Notre Seigneur et son fils Jésus ?
    Il se signa.
    — En effet, noble seigneur Malvoisin, si
l’hérésie était présente… Auriez-vous découvert quelque intrigue ? demanda
l’official, déconcerté par ce discours.
    — Oui-da, mais êtes-vous prêt à vous y
attaquer ?
    — En doutez-vous ? gronda le juge
ecclésiastique. S’il y a un nid de cathares à Paris, soyez assuré que je le
ferai brûler !
    — J’ai découvert un nid de cathares, reconnut
Malvoisin après un lourd silence.
    L’official se leva devant le Templier et
l’interpella avec solennité.
    — Où ? Savez-vous qui ils sont et où ils
se réunissent ?
    Sa voix tremblait maintenant de colère.
    — Avant d’aller plus loin, mon père, je dois
vous dire que ces cathares cachent un homme, lui-même peut-être cathare. Cet
homme a tué un de nos frères. C’est ainsi que j’ai découvert ces hérétiques.
    Il se tut un instant pour bien insister sur la
suite de ce qu’il allait dire.
    — Je vous propose un échange. Je vous offre
les cathares et vous me livrez cet homme.
    — Si vous savez où il est, pourquoi ne pas le
saisir vous-même ? demanda l’official avec méfiance.
    — Je ne sais pas où il est. Je sais seulement
qui sont les cathares et je ne dispose pas de vos moyens de police.
    L’official hocha lentement la tête.
    — C’est un marché acceptable, mais êtes-vous
sûr de vous ?
    Malvoisin sortit la broche de Le Trébuchet.
    — Connaissez-vous ce signe ?
    — La colombe du Saint-Esprit ! s’exclama
l’official en blêmissant légèrement. C’est en effet un signe de reconnaissance
cathare, m’a-t-on dit… Où sont ces mécréants ?
    — Sommes-nous d’accord sur le marché que je
vous ai proposé ?
    — Que ferez-vous à cet homme qui a tué un de
vos frères ?
    — Il sera châtié. C’est notre droit, mais
comme il y a eu crime de sang, le prévôt de Paris le veut pour lui, ce que
notre grand maître ne peut accepter.
    — Je comprends mieux pourquoi vous vous
adressez à moi. (Il écarta les mains en signe d’acceptation). Donnez-moi les
cathares et je vous donnerai votre assassin.
    — Avez-vous entendu parler de l’évasion de la
prison de la Grange-Saint-Éloy ?
    — Non… Quand cela a-t-il eu lieu ?
    — Dimanche.
    — Peut-être l’abbé de Saint-Éloy en a-t-il
parlé à l’évêque, suggéra l’official, visiblement très contrarié. Mais comme
monseigneur de Sully est parti précipitamment pour Vincennes où le roi
l’appelait, il n’aura pas eu l’occasion de me le dire avant son départ.
    Malvoisin dissimula un sourire et lui raconta ce
qu’il savait en concluant :
    — … L’archer qui l’a fait évader se nomme
Robin au Capuchon. C’est lui qui a tué notre frère. Les amis de
Le Trébuchet le cachent, ce sont certainement des tisserands. Il suffirait
de fouiller toutes les maisons des tisserands du Monceau pour le retrouver.
Ensuite ce sera à vous de déterminer qui est cathare et qui est bon chrétien.
    — Cela fera beaucoup de monde, objecta
l’official.
    — Deux douzaines de tisserands à interroger.
Le problème est que, pour l’instant, c’est le prévôt de l’abbaye de Saint-Éloy
qui s’occupe de cette affaire. Or, il ne semble pas en avoir mesuré
l’importance.
    — L’évêque de Paris est suzerain du fief de
Saint-Éloy et en l’absence de monseigneur de Sully je peux dessaisir l’abbé
Isembard. J’irai le voir cet après-midi pour le lui annoncer, et, par la même
occasion, lui reprocher de ne pas m’avoir averti. Pour les tisserands, je les
ferai saisir, soyez-en sûr, mais j’agirai seulement avec l’accord de l’évêque.
Or, il ne rentre que la semaine prochaine.
    Malvoisin grimaça, il

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