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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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l’Outre-Grand-Pont, expliqua le crieur en montrant la direction.
    — Pourquoi ce Robin a-t-il fait ça ?
    Le crieur haussa les épaules.
    — Je ne sais pas, le tisserand devait être
son ami.
    — Il était seul ?
    — Je l’ignore, beau seigneur ! dit le
crieur avec un brin d’irritation. Je sais seulement qu’il a utilisé un grand
arc saxon de huit pieds de long, c’est du moins ce qu’on m’a raconté.
    — Que sais-tu d’autre ?
    — Rien ! Je vous ai tout dit. Mais allez
au Monceau-Saint-Gervais, vous en apprendrez plus !
    Il s’éloigna et Le Mulet se tourna vers ses
compagnons qui s’étaient approchés.
    — Vous avez entendu ? Un arc de huit
pieds ! Je crois bien que c’est Locksley. Allons chercher nos armes aux
Trois Canettes et filons là-bas.
    Une heure plus tard, en cuirasse, casque et
haubert, épée, miséricorde et hache au baudrier, ils arpentaient la rue de la
rue de la Tisseranderie quand ils virent un crieur à l’angle de la rue des
Deux-Portes qui appelait à goûter le vin du Lièvre Cornu.
     
    Ici bon vin frais et novel,
    Qui vient d’Auxerre et de Soissons,
    Qui en boit, c’est droite santé,
    Doux et plaisant à l’avaler,
    Céans hôtel a toute gent !
     
    Tentés par ces engageantes promesses, ils
entrèrent pour dîner. C’était une petite taverne dont le tavernier, un nommé
Geoffroi, était sombre et peu loquace. Veuf, il restait le plus souvent à la
cuisine, dans la cour, et c’est une vieille servante édentée et revêche qui
servait les clients. Heureusement le vin n’était pas coupé d’eau et leurs
voisins de tablée étaient expansifs. Ici aussi, les crieurs à son de trompe
avaient annoncé à la sortie de la messe que le prévôt de Paris recherchait
Robin au Capuchon. En posant quelques questions, les hommes de Mercadier
apprirent que le tisserand libéré se nommait Le Trébuchet, qu’il avait sa
maison dans la rue, qu’il avait été arrêté pour être bogomile, qu’il vivait
seul, mais qu’il avait un fils, larron, qui avait été exposé au pilori pour
tromperie.
    Et surtout que ce fils se nommait Amaury.
    — Amaury ! murmura Le Mulet en
donnant un coup de coude à Simon Le Tripier. C’était le nom du musard à Châlus !
    Ils n’obtinrent rien de plus comme information,
mais pour la première fois les hommes de Mercadier disposaient d’une piste
solide : Amaury et Locksley étaient complices dans le vol de la statuette,
et quand le père tisserand d’Amaury avait été accusé d’hérésie, le larron avait
demandé l’aide de l’Anglais qui ne s’était fait connaître que sous le nom de
Robin au Capuchon. Maintenant qu’il était recherché, Amaury devait le cacher.
    Mais comme cet Amaury était un truand, il ne
devrait pas être difficile à trouver en posant des questions dans les gargotes.
Le Mulet décida donc qu’ils logeraient désormais dans le Monceau-Saint-Gervais.
Dès qu’ils rencontreraient Amaury, ils le feraient parler.
    En sortant de l’église Saint-Gervais, Beaumanoir,
Malvoisin et Bracy entendirent aussi le crieur et furent surpris par cette
annonce. Pour quelle raison le prévôt de Paris recherchait-il Locksley ?
Ce voleur était poursuivi par le prévôt de Saint-Éloy, et sans doute à cette
heure par l’official, mais il n’y avait aucune raison pour que le roi soit à
ses trousses. Pour Beaumanoir, c’était inexplicable, donc préoccupant.
    — Au contraire ! le rassura Malvoisin.
Locksley a dû commettre quelque autre violence que l’on ignore, mais il fera
ainsi un coupable encore meilleur après la mort du roi !
    — C’est vrai, reconnut Beaumanoir après un
temps de réflexion.
    — Si on le trouve ! ajouta Bracy, plus
pessimiste.
     

Chapitre 18
    C ’ est sous un ciel
d’orage que les trois jongleurs arrivèrent à la Corne de Fer le mercredi 12 mai
en fin d’après-midi. Ayant laissé leurs montures à l’écurie, cinq chevaux, dont
deux de bât, le plus âgé des voyageurs demanda à l’aubergiste une chambre pour
leur troupe, et des serviteurs pour transporter leurs bagages. Le cabaretier
les conduisit dans un solier sous le pignon du toit, accessible seulement par
une échelle. Il n’y avait qu’une grande paillasse qui sentait l’urine et la
chaleur y était étouffante, mais c’était bien suffisant pour des jongleurs.
D’ailleurs, il n’avait aucune autre pièce de libre, leur assura-t-il.
    Les jongleurs restèrent un moment à

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