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Paul Verlaine et ses contemporains par un témoin impartial

Paul Verlaine et ses contemporains par un témoin impartial

Titel: Paul Verlaine et ses contemporains par un témoin impartial Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fernand Clerget
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Néophilologues de Dresde. L’un de ces érudits, M. S., à qui le français paraît familier, a développé ces indications sans dissimuler son antipathie pour le poète français ; alors, pour montrer que les travaux de l’érudition allemande sont appréciés des revuïstes français plus chaleureusement que les poèmes verlainiens en Allemagne, un admirateur du poète a envoyé au journal où la discussion s’est engagée, une note dont voici le texte français : « Permettez-moi d’ajouter quelques mots à votre intéressante leçon sur Paul Verlaine né, il y a cinquante ans, à Metz. C’est au mois de juin 1890 que parut à Berlin la première étude complète sur ce poète – difficile à interpréter si on ne l’a pas vu ou entendu. – L’influence de son esthétique sur les lettres allemandes doit commencer vers 1886. Pour la constater, il suffirait de parcourir l’index des périodiques allemands qui signalent toutes les manifestations de la littérature française. L’étude en question a paru dans Die Gegenwart (l’Actualité), en juin 1890, sous la signature de M. Paul Rœmer. Les admirateurs de Verlaine reconnaissent qu’elle est très consciencieuse, très bienveillante, et qu’elle contient fort peu d’erreurs. Les revues littéraires les plus avancées ont déclaré qu’aucun chroniqueur parisien ne s’était jamais pénétré de son sujet comme le compréhensif étranger. Toutes les personnes au courant de la littérature moderne rendirent hommage au critique allemand qui, sans protections affichées ni démarches équivoques, s’était renseigné scrupuleusement avant d’aborder sa tâche épineuse. »
     
    Jugend , de Munich, (N° de février 1896) a donné une analyse de l’œuvre de Verlaine, accompagnant plusieurs croquis intéressants de F. A. Cazals.
     
    M.  V. Brussof a publié à Moscou, en 1895, une traduction en russe des Romances sans paroles .
     
    Dans Novy Zivol (La Vie nouvelle), à Machov (Autriche), en 1896, a été publiée une grande étude sur Paul Verlaine, avec traductions en vers, par Don Sigismond Bonska, fondateur de Katolicka Moderna (la Moderne Catholique) ; don S. Bonska prépare une Anthologie tchèque de Verlaine  ; dans son livre poétique : Pietas , figure une Ode à Paul Verlaine, sur un portrait paru dans Jugend , revue de Munich (portrait par Cazals).
     
    Les revues belges sont à citer toutes, qui ont publié des fragments du poète ou des études sur son œuvre.
     

L’HOMME

    Je ne me souviens pas qu’à une seule des apparitions de Verlaine dans l’un des centres de la jeunesse, revues, cercles ou soirées, les dialogues n’aient cessé aussitôt : marque de politesse générale sans doute, mais qui pour lui se précisait d’un signe particulier. Dans le silence l’accueillant, il y avait, avec le respect, l’oubli de tout ce qui n’était pas Verlaine . Si digne d’intérêt que fût l’objet de la conversation, cet objet passait immédiatement au deuxième plan, et tous se rapprochaient, sachant ou devinant qu’il ne pouvait plus y avoir de paroles importantes que celles dites autour de Verlaine, ou par lui, ou pour lui.
     
    Ce sentiment est le principe-même, et la seule explication de la sympathie naturelle grandissant autour de l’auteur de Sagesse . Cette affection ne se comprenait guère alors, et encore maintenant, plusieurs proposent de la nier ; on a dit qu’elle était plus littéraire qu’humaine : cependant, des littérateurs plus grands que lui ne peuvent l’inspirer, qui ont, plus que lui et de beaucoup, des défenseurs littéraires , et tout un peuple parfois de lecteurs amis. On a prétendu que son existence pénible, d’indépendance absolue, que son abord, auquel des légendes imposaient une autorité isolatrice, éloignaient les véritables amitiés : celles qui savent ou peuvent tout subir, et dont l’indulgence grandit avec la certitude d’apaiser un cœur où grandit aussi la souffrance ; que les hommages venus des provinces et de l’étranger furent adressés au rénovateur et non à l’homme, et qu’il n’eut que la curiosité cordiale des gens du peuple. Mais ceux qui l’ont vu et qui ont noté le sentiment assez fort pour faire cesser, dès qu’il apparaissait, toutes préoccupations qui n’étaient pas les siennes , savent bien qu’il y avait en lui autre chose qu’un littérateur, et que si Verlaine eut du génie, ce ne fut pas comme poète ni prosateur.
     
    S’il

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