Peines, tortures et supplices
lueur d'espérance entra dans mon âme; je pensai que les choses n'iraient pas plus loin, et qu'on avait résolu d'épargner cette malheureuse. Je ne fus pas longtemps dans cette douce erreur.
«On renouvela l'amorce, et le boute-feu fut levé encore. La victime avait replacé sa tête sur le mortier, et cette fois en poussant un gémissement sourd. Au même instant l'explosion eut lieu, et la fumée déroba tout à mes regards.
«Quand elle se dissipa, on aperçut les deux bras noirs et grillés qui pendaient aux poteaux où on les avait attachés; à quelque distance en avant du mortier, gîsaient épars un pied, une jambe et quelques lambeaux du voile noir qui avait couvert la victime; tout le reste avait disparu.
«Au bruit de l'explosion, deux femmes s'élancèrent du portail du harem, vinrent détacher les bras, les cachèrent sous leurs voiles et rentrèrent précipitamment au harem avec ces épouvantables preuves que la justice avait eu son cours.»
Dans une peuplade indienne, on punit les débauchés par un supplice effrayant, qui consiste à leur enfoncer in urethro un petit bâton hérissé d'épines. On l'y tourne longtemps et à plusieurs reprises.
Les Anglais condamnaient autrefois les empoisonneurs à être bouillis.
En 1347, deux faux monnayeurs furent bouillis à Paris, au marché aux pourceaux.
On bouillait les criminels dans de l'eau ou de l'huile.
En Chine, la femme adultère est écrasée sous les pieds des éléphants.
Les Égyptiens coupaient le nez des femmes adultères.
En Mingrélie, quand un homme surprend sa femme en adultère, il a le droit de contraindre le galant à payer un cochon: d'ordinaire, il ne prend pas d'autre vengeance, et tous trois mangent ensemble le cochon.
Les Mogols fendent une femme infidèle en deux.
X.
LES CRAMPONS DE FER.
Au commencement du dix-huitième siècle, Mouley Ismaïl, roi de Maroc, habitait Miquenez, sa capitale. La cruauté de ce prince rendant plus pesants encore les fers des esclaves chrétiens, un grand nombre tentaient de s'évader.
Ismaïl inventa un supplice digne de lui: il avait fait élever au milieu de la place publique de Miquenez des poutres de dix-huit à vingt pieds de hauteur, armées de gros crampons de fer, auxquels il faisait accrocher ces malheureux qui mouraient ainsi dans d'horribles tortures.
XI.
LE PAL.
En Turquie, on empale les assassins. Ce supplice s'exécute en faisant entrer une broche de bois par le fondement. Pour empaler un misérable, on le couche ventre à terre, les mains liées sur le dos; on lui endosse le bât d'un âne sur lequel s'assied un valet du bourreau afin de l'empêcher de bouger; un autre lui applique le visage contre terre en lui mettant les mains autour du cou; un troisième enfonce le pal, enduit de graisse. Ce pieu est taillé en pointe, mais un peu arrondi par le bout. Le bourreau le pousse tant qu'il peut par les mains, puis avec un maillet, de manière à enfoncer les entrailles. Alors le pal est relevé droit; le poids du corps fait entrer de plus en plus profondément l'horrible instrument, qui ressort par l'aisselle ou la poitrine.
XII.
PILÉ DANS UN MORTIER.
Ce supplice, qui n'a pas besoin d'explication, a été appliqué au philosophe Anaxarque par le tyran Nicocréon.
XIII.
LA BROCHE.
Dans le royaume de Juda, on punit l'adultère en attachant l'amant à une broche de fer; on le fait rôtir, tandis que sa complice, présente à cette exécution, est inondée d'eau bouillante.
En Russie, avant l'abolition de la question, le prévenu d'un crime était attaché à une broche; on le présentait ainsi à un grand feu et, tandis que son dos brûlait, on l'interrogeait.
XIV.
LE CORPS ALLUMÉ.
Sifi II, schah de Perse, avait, au commencement de son règne, ordonné, par un singulier caprice, qu'une de ses favorites, qu'il avait beaucoup aimée jusqu'alors, fût mariée sur-le-champ à quelque misérable du peuple. Elle épousa ainsi le fils du blanchisseur de la cour et ils vivaient fort heureux, lorsque le jeune homme eut la malheureuse inspiration, à la mort de son père, de demander la survivance de sa charge.
Le schah le fit venir et lui dit: Lorsque tu épousas cette belle fille par mon ordre, quelle fête fis-tu en réjouissance?
—Puissant prince, répondit-il, je suis un pauvre homme, je n'eus pas le moyen de faire une illumination.
—Bien, reprit le schah, qu'on fasse illumination sur son corps.
On étendit ce malheureux sur une planche, couché sur le dos et on l'y
Weitere Kostenlose Bücher