Peines, tortures et supplices
peloton.
Et douze balles vinrent déchirer ce cadavre.
Les soldats rentrèrent en ville, et la foule se retira terrifiée par cet épouvantable spectacle.
Voilà l'histoire que j'ai entendu raconter souvent au fils de Benito G..., qui vient d'être fusillé comme insurgé en Espagne.
XXIX.
LA CROIX.
En 1127, Louis le Gros fit mettre en croix Bertholde, auteur de l'assassinat de Charles le Bon, avec un chien attaché près de lui, qu'on battait de temps en temps pour le faire mordre.
Le triste usage de crucifier la tête en bas fut en vigueur chez les Macédoniens, et mis quelquefois, suivants certains auteurs, en usage en France pour les juifs et les hérétiques.
XXX.
LA PENDAISON AU MOYEN ÂGE.
Le criminel condamné à la potence devait avoir trois cordes au cou: les deux premières, de la grosseur du petit doigt et appelées tortouses, avaient chacune un nœud coulant et servaient à étrangler le patient; la troisième, appelée le jet, ne servait qu'à jeter le patient hors de l'échelle.
Arrivé à la potence où était appuyée et liée une échelle, le bourreau montait le premier à reculons, et aidait au moyen d'une corde le criminel à monter de la même façon.
Puis le bourreau, se tenant des mains aux branches de la potence, à force de secousses et de coups de genoux dans l'estomac, terminait le supplice par la mort.
XXXI.
LA PENDAISON EN AMÉRIQUE.
Fortuné Wright, soldat au 96 e régiment d'infanterie de couleur, a été pendu le 22 de ce mois à la Nouvelle-Orléans.
Il y a quelques mois, le juge Scott et le docteur Octavius Trezevant passant dans une rue de Carolton, virent un soldat de couleur qui battait une négresse, et ils s'interposèrent en lui reprochant sa brutalité.
Le soldat, qui était ivre, retourna sa colère contre ses deux messieurs, et frappa avec un couteau-poignard le docteur Trezevant, qui expira bientôt après. Le meurtrier fut condamné à mort par une commission militaire, et la sentence fut approuvée par le général Canby.
Au jour fixé pour l'exécution, les autorités militaires, dans le but de faire un exemple, avaient déployé un appareil extraordinaire. Les rues de la ville étaient dès le matin encombrées de troupes et de nègres accourus de toutes les localités environnantes. Un grand nombre d'entre eux se réjouissaient hautement de l'espoir d'obtenir un bout de la corde qui devait servir au supplice, pénétrés de l'idée superstitieuse qu'un pareil objet est un talisman qui préserve de tous les maux.
Fortuné Wright était un nègre de grande taille, vigoureux et parfaitement noir. Il a montré un sang-froid inébranlable, et aucune émotion n'a paru sur ses traits pendant toute la durée de la cérémonie. Il était en petit uniforme et d'une tenue irréprochable.
Arrivé sur l'échafaud, il a prononcé d'un ton ferme quelques paroles dans lesquelles il a protesté qu'il n'avait pas eu l'intention de tuer le docteur Trezevant; qu'il avait servi trois ans sans jamais désobéir aux ordres de ses supérieurs; qu'il était prêt à mourir, mais que sa mort était injuste, attendu qu'il avait agi sans préméditation. Enfin il remettait son âme à Dieu avec confiance, et invitait les soldats de sa couleur à voir dans sa mort un avertissement pour leur conduite à venir.
La harangue terminée, le capuchon noir a été rabattu sur son visage, et la trappe est tombée sous ses pieds. Mais la corde étant neuve et insuffisamment graissée, le nœud glissa derrière les oreilles, et le supplicié resta pendu par la tête au lieu de l'être par le cou.
Il fallut le redescendre et recommencer l'opération. La corde glissa de nouveau et la strangulation n'eut pas lieu; mais la colonne vertébrale était brisée par la secousse, et la mort s'ensuivit après quelques minutes de convulsions. Une heure après, les médecins déclarèrent que la vie avait cessé, et le cadavre fut décroché pour être déposé dans la bière.
Pendant toute la journée, les nègres n'ont cessé d'assiéger les abords de la prison, dans l'espoir d'obtenir un morceau de corde du pendu.
La pendaison en Angleterre se fait de la même façon, nous ajouterons seulement à ce récit les détails suivants qui sont assez curieux:
L' International a publié le récit des exécutions célèbres. Nous lui empruntons la suivante. C'est celle du comte de Ferrers, qui avait assassiné son intendant.
On eut pour lui des égards, je dirais même des attentions. Par exemple, au lieu
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