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Prophétie

Prophétie

Titel: Prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom , Georges-Michel Sarotte
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été utilisés, les trous pratiqués pour recevoir des dents étant vierges de toute trace de colle. Des images s’ajustaient les unes aux autres dans mon esprit, les pièces du casse-tête commençant à s’emboîter enfin. « Non, il n’était pas barbier-chirurgien. Je pense qu’il exerçait un tout autre métier. Je comprends tout, désormais, je devine ce qu’ils cherchaient à dissimuler. Viens, il faut que nous nous rendions sur-le-champ chez le doyen Benson. Et apporte ces coffrets. »
    Barak me suivit dans l’escalier. Guy et Harsnet s’étaient assis à une table marquée de ronds laissés par des dizaines de chopes de bière. Harsnet semblait nerveux, tandis que Guy avait le visage fermé, l’air triste. Janley se tenait près de la fenêtre, regardant dans la cour de la taverne. Harsnet leva les yeux vers nous. « Du nouveau ? s’enquit-il.
    — Oui. Il faut que nous nous rendions chez le doyen… »
    Je m’arrêtai net car un grondement sonore fit soudain trembler les dalles sous nos pieds. Harsnet écarquilla les yeux. « Qu’est-ce que cela, Dieu du ciel ?
    — La taverne est reliée au système d’égouts de l’ancienne chartreuse, expliquai-je. Quelqu’un a dû ouvrir les écluses là-bas. Ça s’est déjà produit une fois quand nous étions là. On devrait explorer la cave. Il doit y avoir quelque part un escalier qui y descend.
    — Je vais aider maître Janley à voir de quoi il retourne », annonça Barak, en posant sur le comptoir les coffrets contenant les râteliers.
    Je jetai un regard vers le cadavre. « Qu’allez-vous en faire ? demandai-je à Harsnet.
    — L’entreposer dans mes caves de Whitehall. Avec celui de Yarington… Et rester bouche cousue », précisa-t-il en me lançant un regard angoissé.
    J’acquiesçai.
    « Pourquoi devons-nous nous rendre chez le doyen ?
    — Je crois savoir ce qu’il s’est abstenu de nous révéler.
    — Nous avons trouvé la cave ! lança Barak depuis l’intérieur de la maison. Il y a une trappe métallique dans le couloir.
    — Il faut que nous voyions ce qu’il y a en bas », dis-je. Je passai dans le couloir dallé. Harsnet me suivit.
    Barak avait soulevé la trappe et regardait dans le trou. On apercevait une échelle et un courant d’air froid montait du sous-sol. Janley apparut, muni d’une lampe dans laquelle brûlait une bougie. Barak prit son souffle. « Bon. Jetons-y un coup d’œil !
    — Faites attention ! » fis-je.
    Mais il n’y avait rien à voir dans la cave. La bougie ne montrait que des dalles de pierre nues et des barriques empilées contre les murs.Barak et Janley trouvèrent une autre trappe dans la cave qui menait aux égouts. Janley la souleva et libéra des relents d’eaux usées.
    « On descend ? demanda Janley, plongeant un regard anxieux dans le trou noir.
    — Non, répliqua Barak. Écoutez ! » On entendit un ruissellement d’eau qui s’amplifia au moment où quelqu’un ouvrit les écluses de la chartreuse afin de déverser un trop-plein d’eau. Le bâtiment fut à nouveau secoué, et un courant d’air nauséabond monta de la cave jusqu’à nous.
    « Un vrai déluge ! s’écria Barak.
    — Après toutes ces pluies, les étangs d’Islington sont sans doute sur le point de déborder », déclara Harsnet.
    Barak et Janley remontèrent et nous retournâmes dans la salle. Guy, qui s’était agenouillé près du corps pour prier, se releva, sa robe pleine de poussière et parsemée de brindilles de jonc.
    « Que cache Benson ? demanda Harsnet.
    — Je vous en parlerai chemin faisant. Nous… »
    Un léger coup discret fut frappé à la porte. Nous échangeâmes des regards. « Entrez ! » lança Harsnet, et la porte s’ouvrit. L’air mal à l’aise, un couple d’un certain âge entra. C’étaient des miséreux, petits, minces, les cheveux gris. Ils nous regardèrent avant de fixer le corps allongé par terre. La femme poussa un petit cri et ressortit en courant. L’homme s’apprêtait à la suivre mais Harsnet le rappela. Toute tremblante, la femme restait immobile sur les marches.
    « Qui êtes-vous ? lui demanda Harsnet d’un ton brusque.
    — Nous habitons dans la maison d’à côté, répondit l’homme d’une voix grêle, tout en se frottant les mains nerveusement. On a entendu du vacarme et on se demandait ce qui se passait.
    — Mame Bunce a été assassinée. Maître Lockley a disparu. Je suis messire Harsnet, vice-coroner du

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