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Prophétie

Prophétie

Titel: Prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom , Georges-Michel Sarotte
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Roger. » Elle éclata en sanglots et enfouit son visage dans ses mains. Je la pris dans mes bras, ce fut plus fort que moi.
    « Oh, Dorothy, ma pauvre Dorothy… »
    Le visage baigné de larmes, elle plongea son regard dans le mien. Je devinai que si je l’embrassais, elle me rendrait mon baiser. Puis elle battit des paupières, se dégagea et fit un sourire triste. « Mon pauvre Matthew, dit-elle très vite. Qui se démène comme un beau diable pour me venir en aide.
    — Je ferai tout mon possible. Tu peux compter sur moi, à n’importe quel moment.
    — Je sais », répondit-elle simplement.
    J’inclinai le buste et sortis. Soudain bouleversé, je m’arrêtai sur la première marche du perron. Elle avait des sentiments pour moi, j’en étais désormais certain. Je contemplai Gatehouse Court. Il faisait sombre, seules quelques fenêtres étaient éclairées. Je pris une profonde inspiration et me dirigeai vers la maison d’un pas vif. J’enverrais Peter chercher Guy. Barak et moi avions dorénavant une nouvelle mission : trouver Felday. Le rythme de mon cœur, qui battait déjà très vite, s’accéléra encore et mes jambes tremblèrent légèrement à la pensée que nous avions peut-être enfin découvert la piste menant au meurtrier.

33
    J e me précipitai vers la maison . Une fois à l’intérieur, me sentant défaillir, je restai quelques instants le dos appuyé contre la porte. Après avoir respiré profondément, je gravis l’escalier pour gagner la chambre de Barak et de Tamasin. Je frappai, et la voix de Barak m’invita à entrer.
    J’eus l’impression d’être témoin d’une paisible scène domestique. Assise à la table, Tamasin était en train de coudre, tandis que Barak était allongé sur le lit. À première vue, il semblait détendu, mais je notai le petit froncement du front et la légère agitation d’un pied.
    « Jack, dis-je, je crains d’avoir besoin de toi pendant un petit moment.
    — Il n’y en a pas eu un autre ? fit-il, les yeux écarquillés.
    — Non. » Je décochai un sourire rassurant à Tamasin qui nous regardait avec anxiété. « Tout va bien. On doit seulement effectuer une course. »
    « Que s’est-il passé ? » s’enquit Barak comme nous redescendions l’escalier. Maintenant qu’il savait qu’on n’allait pas avoir sous les yeux un nouveau corps torturé à mort, il paraissait ravi de devoir agir. Je lui parlai de l’aveu de Bealknap à propos de Felday, l’avoué. « Tu bois avec certains des avoués qui servent d’intermédiaires, dis-je. Tu le connais ?
    — On me l’a désigné. C’est un type mince, au visage taillé à la serpe. Il déniche la plupart de ses clients au Sanctuaire de Westminster, où il est très connu. Mes amis prétendent qu’il est prêt à tout pour de l’argent, précisa-t-il en posant sur moi un regard grave. Et ce ne sont pas des anges. »
    Je m’arrêtai au bas de l’escalier. « Il faut que nous allions le voir tout de suite. Si ce client est le meurtrier – et qui d’autre pourrait poser ce genre de question sur nous ? –, on sera enfin capables de l’identifier. » Parvenu à la porte d’entrée, j’hésitai. « Devrions-nous aller chercher Harsnet ?
    — On devrait aller chez Felday sur-le-champ.
    — Oui. C’est la meilleure chance qu’on ait eue jusqu’à présent.
    — Donc, c’est comme ça que ce salaud a appris où j’habitais, et on adû lui dire que vous travailliez à la Cour des requêtes. Il nous suit sans doute partout.
    — Au temps pour les pouvoirs surnaturels accordés par Satan ! Il n’y a rien de diabolique à prier un avoué véreux d’obtenir des renseignements auprès d’un avocat non moins véreux. Et le tueur doit avoir de l’argent s’il peut utiliser comme espions un avoué et un avocat.
    — On ne sait toujours pas comment il a réussi à nous suivre sans qu’on s’en aperçoive.
    — On va bientôt le savoir.
    — Qu’allez-vous faire à propos de Bealknap ?
    — Je vais envoyer Peter quérir Guy. Allons chercher le gamin.
    — À votre place, je laisserais dépérir ce vieux crétin.
    — Pas chez Dorothy. Allons-y ! »
    Je me dirigeai vers la cuisine. Philip Orr était assis à la table, une chope de bière entre les mains, le tabouret grinçant sous son poids tandis qu’il parlait aux deux gamins, Timothy et Peter, installés à ses pieds. « Et alors le roi est entré dans la ville, déclama-t-il. Vous n’avez

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