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Prophétie

Prophétie

Titel: Prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom , Georges-Michel Sarotte
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sur le chemin de la maison. On était en fin d’après-midi et les ombres s’allongeaient.
    « Que diable s’est-il passé dans la taverne hier soir ? s’écria Barak. Lockley est-il le meurtrier, et tuer sa femme faisait-il partie de sonprogramme ? Si oui, alors il aurait dû la garder pour la fin, en faire sa septième victime, au lieu de se démasquer dès maintenant, non ?
    — Je ne crois pas que ce soit l’assassin. Il n’a pas l’intelligence froide, perçante, que doit posséder le tueur. Sauf si c’est un excellent comédien. Guy affirme que la plupart du temps le meurtrier doit jouer la comédie pour sembler normal… Et comment Lockley pourrait-il avoir eu assez de connaissances juridiques pour rédiger la lettre qu’il a envoyée à Roger ?
    — Je n’en sais rien. Malgré tout, je ne pense pas non plus que ça puisse être Goddard. Ça ne colle pas.
    — Je suis d’accord. Le Dr Goddard semble plutôt davantage obsédé par l’argent et la position sociale que par la religion.
    — Contrairement à notre vertueux frère coroner Harsnet, observa Barak avec un sourire aigre.
    — Ce n’est pas un méchant homme. Il a ses qualités.
    — Il aimerait vous convertir. Faire de vous un dévot comme lui. Comment croire à un Dieu de miséricorde, grogna-t-il, après ce qu’on a vu à la taverne ?
    — D’aucuns expliqueraient, je suppose, que Dieu nous a donné le libre arbitre et qu’Il n’y est pour rien si l’homme en abuse.
    — Allez expliquer ça à la mère Bunce ! »
     
     
    Comme nous nous engagions dans Chancery Lane, je me rappelai avoir accepté d’aller voir comment se portait Adam Kite. Il fallait en outre que je demande à Guy d’examiner Cantrell. Je comprenais les réticences de celui-ci. Et si Guy lui annonçait que, tôt ou tard, il deviendrait complètement aveugle ?
    Nous conduisîmes les chevaux à l’écurie puis pénétrâmes dans la maison. Dès que j’ouvris la porte, Joan dévala l’escalier. « La femme de chambre de Dorothy Elliard est venue porter un message, annonça-t-elle.
    — Quelque chose lui est arrivé ? demandai-je, le cœur serré.
    — Non. Elle va très bien. Mais un messire Bealknap se trouve chez elle. Il s’est effondré sur le seuil de sa porte et Margaret affirme qu’il se trouve à l’article de la mort.
    — Bealknap ? fis-je, incrédule. Mais il la connaît à peine.
    — C’est le message qu’elle vous a fait parvenir, monsieur, il y a une demi-heure. Margaret vous prie d’aller chez elle dès votre retour.
    — J’y vais de ce pas. »
    J’ouvris la porte et m’engageai dans l’allée, me dirigeant à grandes enjambées vers Lincoln’s Inn, où les fenêtres s’éclairaient dans lecrépuscule, au fur et à mesure qu’on allumait des bougies. Margaret me fit entrer dans l’appartement, une expression d’inquiétude sur son visage joufflu.
    « Que se passe-t-il ?
    — En début d’après-midi, on a frappé à la porte, monsieur, et quand j’ai ouvert, j’ai aperçu, écroulé sur le seuil, un homme vêtu d’une robe d’avocat. Ma maîtresse a demandé au cuisinier de le mettre au lit. Cet avocat dit que vous le connaissez…
    — Je suis là ! lança Dorothy depuis le salon.
    — Je ferais mieux de retourner auprès de lui, monsieur, dit Margaret. Il ne va pas bien. » Elle s’éloigna à vive allure, dans un bruissement de jupes, et j’entrai dans le salon. Dorothy se tenait près du feu, scrutant la partie décolorée de la frise de bois.
    « Il faut que je fasse restaurer cette partie. Elle a été si mal réparée que ça m’agace de la voir maintenant que je passe tant de temps assise dans cette pièce. » Elle était pâle et je compris qu’elle faisait un grand effort pour rester calme. « Merci d’être venu, Matthew.
    — Que s’est-il passé ? Pourquoi Bealknap se trouve-t-il ici ?
    — Margaret l’a découvert, effondré devant la porte. Demandant du secours. Elle m’a appelée et je l’ai trouvé, blanc comme un linge, le souffle coupé », expliqua-t-elle, un tressaillement dans la voix. Je devinai que la scène avait dû lui rappeler le spectacle de Roger gisant dans la fontaine. Au diable ce Bealknap ! pensai-je.
    « Margaret m’a dit que tu l’as fait mettre au lit.
    — Que pouvais-je faire d’autre ? s’exclama-t-elle en écartant les mains. Il a prétendu être à l’article de la mort et m’a prié de lui venir en aide. Même si je le

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