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Prophétie

Prophétie

Titel: Prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom , Georges-Michel Sarotte
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case départ.
    — Et sans la moindre idée de l’endroit où il va frapper la prochaine fois. Une chose est certaine : il ne va pas s’arrêter en si bon chemin.
    — Pensez-vous qu’il va vous pourchasser ?
    — Je n’en sais rien. Sauf si, après avoir cessé d’être moine, Goddard s’était lié à une secte d’évangélistes rigoristes, il ne peut avoir été choisi comme la septième victime. Or, si c’était moi et si j’étais destiné à mourir au cours de l’explosion, pourquoi élaborer toute la mise en scène avec Goddard trônant dans la pièce ? Pourquoi ne pas faire sauter la maison et nous tous par la même occasion ? » Je poussai unsoupir. J’aurais aimé pouvoir consulter Guy. Je n’avais pas eu de ses nouvelles depuis notre querelle et je n’aurais guère été surpris d’apprendre que, ayant réussi à l’embobiner, Piers était de retour chez lui.
    Repoussant mon assiette, je me levai de table, la douleur dans le dos me faisant grimacer. « Aujourd’hui, il faut que j’aille à Bedlam. Shawms doit avoir préparé son rapport et je veux y jeter un coup d’œil, et voir Adam. J’irai ensuite rendre visite à Dorothy. Je suppose que Bealknap est toujours chez elle.
    — Êtes-vous suffisamment remis pour sortir ? demanda Barak.
    — Je n’ai aucune envie de rester là à me tourner les pouces. Après avoir vu Dorothy, j’irai au cabinet pour essayer de travailler un peu. Je… »
    La porte s’ouvrit pour laisser entrer Tamasin. Elle portait une robe toute simple et ses cheveux tombaient sur ses épaules. Elle fixa sur nous un regard hostile. « Vous revenez tous les deux de la guerre, semble-t-il, fit-elle.
    — Où est ton bonnet ? demanda Barak. Tu n’as pas attaché tes cheveux, comme si tu n’étais pas mariée. »
    Ne lui prêtant aucune attention, elle se tourna vers moi. « Jack dit que vous ne l’avez pas attrapé.
    — Non, en effet. Nous devons poursuivre nos recherches.
    — Il a tué huit personnes ! s’écria Barak d’un ton agacé. Neuf, si le serviteur de sir Thomas qui a été blessé dans l’explosion meurt. Sept d’entre eux ont succombé à une mort lente et atroce.
    — Nous devons continuer à le pourchasser », conclus-je.
    Tamasin s’assit en face de son mari et posa sur lui un étrange regard, à la fois triste et furieux. « Ce n’est pas ce que tu fais en ce moment qui provoque ma colère, mais ton comportement depuis la mort de notre bébé. »
    Barak jeta un coup d’œil vers moi, avant de se tourner à nouveau vers elle. « Tu ne devrais pas parler ainsi devant un tiers. Non que ce soit la première fois, je le sais.
    — Je parle devant un tiers parce que tu refuses de m’écouter lorsque nous parlons en tête à tête. » Sa voix monta de plusieurs tons et elle donna un coup de poing sur la table qui nous fit sursauter tous les deux. « Imagines-tu parfois, hurla-t-elle, ce que j’ai ressenti, moi, depuis la mort de notre bébé ? Crois-tu qu’une seule journée se passe sans que je repense au jour où il est né ? Tu n’étais pas là, tu étais sorti boire. Oui, c’est à ce moment-là que tout a commencé…
    — Tamasin… » Barak éleva la voix, mais elle parla plus fort que lui.
    « La souffrance… Quelle souffrance ! Je n’ai jamais rien ressenti de tel. Tu ne sais pas ce que les femmes doivent supporter. Et lasage-femme qui m’apprend que le bébé est tout entortillé dans mon ventre, qu’elle ne peut pas le faire sortir vivant et que je mourrai si elle ne brise pas son petit crâne. Tu n’as pas entendu le craquement parce que ça n’a pas fait beaucoup de bruit, mais moi je n’arrête pas de l’entendre dans ma tête. Alors elle a extirpé le bébé de mon corps et j’ai compris qu’il était mort – n’importe qui aurait pu voir qu’il était mort. Malgré tout j’espérais de tout mon cœur l’entendre crier, l’entendre vagir… » Des larmes roulaient sur son visage. Barak avait pâli et restait figé sur place.
    « Tu ne m’en avais jamais parlé, dit-il.
    — Je voulais te ménager ! s’écria-t-elle. Bien que toi tu ne m’aies pas ménagée en rentrant saoul, en ne cessant pas de parler de ton fils, ton pauvre fils. C’était le mien aussi!
    — Je ne me rendais pas compte que ça s’était passé comme ça, dit Barak. On m’a juste dit qu’il était mort-né.
    — Comment as-tu imaginé que ça s’était passé, Dieu du ciel ? »
    Il avala sa

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