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Prophétie

Prophétie

Titel: Prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom , Georges-Michel Sarotte
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salive. « On m’avait expliqué… que quand un bébé est entortillé dans le ventre comme ça, ça peut empêcher une femme d’avoir d’autres enfants. Nous…
    — Je ne sais pas si c’est pour ça qu’il n’y en a pas eu d’autres ! hurla-t-elle. C’est tout ce qui t’intéresse ? Tu ne trouves rien d’autre à me dire ?
    — Non, non, Tammy. Ce n’est pas ce que je voulais dire », répliqua-t-il en levant la main. Il aurait dû la prendre dans ses bras pour la réconforter, mais, décontenancé par son éclat, il ne semblait pas avoir la force de faire plus que lever la main. Tamasin se remit sur pied, tourna les talons et quitta la pièce.
    « Rejoins-la ! dis-je. Tout de suite ! » Mais il ne bougea pas, tout abasourdi. « Allons, repris-je plus calmement, après toutes les épreuves qu’on a subies, tu peux bien te secouer pour aller consoler ton épouse. »
    Il opina du chef et se leva, un élancement dans ses côtes endolories le faisant grimacer. « Pauvre Tamasin », chuchota-t-il. Or au même moment la porte d’entrée claqua. Joan se trouvait dans le vestibule. « Tamasin vient de sortir, annonça-t-elle. Je lui ai dit que nous n’étions pas censées sortir toutes seules, mais elle n’a pas pris la peine de me répondre. »
    Barak passa devant elle et je lui emboîtai le pas. Nous sortîmes de la maison, mais Tamasin avait disparu. Nous gagnâmes la grille du jardin, balayant la rue du regard. Quelques instants plus tard, Sukey, la jument de Barak, passa devant la grille au petit galop, montée par Tamasin, qui avait dû se rendre à l’écurie. Barak l’appela, mais elle fila le long de Chancery Lane en direction de Fleet Street.
     
     
    Deux heures plus tard, j’attachais Genesis devant l’asile de Bedlam. Barak était parti à la recherche de Tamasin, mais elle avait disparu au milieu de la foule et nous n’avions aucune idée de l’endroit où elle s’était rendue. Orpheline, elle n’avait que Barak. Elle avait gardé quelques amies de l’époque où elle occupait un poste subalterne dans la maisonnée de la reine Catherine Howard, mais Barak affirmait qu’elle les revoyait très rarement à présent. Je compris soudain à quel point elle avait dû se sentir seule ces derniers mois.
    Barak était allé voir s’il pouvait retrouver l’un d’eux. Apparemment, ébranlé par son éclat de colère, il avait pris pleinement conscience des effets produits par son comportement, et il s’en repentait. S’il la retrouve, pensai-je, pourvu qu’il ne se réfugie pas à nouveau dans une attitude défensive ! C’était à lui de régler seul ce problème, aussi étais-je parti voir Adam.
    Hob Gebons vint m’ouvrir la porte et me conduisit chez Shawms, qui me montra un feuillet sur lequel il avait indiqué à l’intention de la Cour qu’Adam mangeait, était gardé en sécurité et recevait régulièrement la visite du médecin. Le rapport me parut trop bien écrit pour être l’œuvre du chef gardien.
    « Le directeur Metwys vous a-t-il aidé à rédiger ce texte ? demandai-je.
    — Je suis pas doué pour l’écriture, répliqua-t-il, l’air maussade. Je viens pas d’une famille riche et instruite.
    — Je vais voir comment se porte Adam aujourd’hui. Si ça correspond à ce que vous dites, j’approuverai le rapport… Le Dr Malton est-il venu le voir ? demandai-je après un bref silence.
    — Il est constamment là.
    — Doit-il venir aujourd’hui ?
    — Il va et vient à sa guise.
    — Et Ellen, comment va-t-elle ? J’espère que vous ne l’avez pas encore malmenée ?
    — Oh, elle se tient à carreau désormais… Hob ! » lança-t-il. Le gros gardien apparut. « Adam Kite a de la visite, lui dit-il. Il reçoit plus de visiteurs en un mois que la plupart des patients en cinq ans. »
    Gebons me conduisit à la cellule d’Adam. Seul, enchaîné comme d’habitude, à mon grand étonnement, il était debout et regardait par la fenêtre dans la cour de derrière. « Adam », fis-je d’une voix douce. Il se retourna et, m’apercevant, se laissa glisser le long du mur, se pencha en avant et se mit à prier. J’allai le rejoindre, m’agenouillant avec difficulté, car mes brûlures étaient encore vives.
    « Allons, Adam ! Ce n’est que moi. Je ne vous veux aucun mal. Vousn’étiez pas en train de prier. » Une pensée me traversa soudain l’esprit. « Priez-vous pour vous éviter d’avoir à parler aux gens ? »
    Il

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