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Prophétie

Prophétie

Titel: Prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom , Georges-Michel Sarotte
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que des meurtres de même nature n’ont pas été commis dans d’autres circonscriptions. Je vais le lui suggérer.
    — Gib Rooke a dit qu’un maraîcher avait été tué de façon atroce.
    — Pas de la même manière que Roger. Autrement il l’aurait précisé. Mais ça vaudrait peut-être la peine de lui en toucher deux mots. Très bonne idée. Merci, Barak. Tu vois bien que ton concours est utile.
    — Ravi d’être utile à quelqu’un, répliqua-t-il d’un ton lugubre.
    — Est-ce là une pique contre Tamasin ? » demandai-je après une brève hésitation.
    Il haussa les épaules. « Elle se plaint que je sors trop. Je refuse qu’une femme surveille mes allées et venues.
    — Peut-être se fait-elle du souci à propos de tes fréquentations, hasardai-je.
    — Elle aurait intérêt à cesser de se lamenter et de bouder. Peut-être serait-elle alors de meilleure compagnie.
    — Elle a toujours du chagrin à cause de la mort de l’enfant, Barak, dis-je doucement. Et toi aussi, je pense. Sans aucun doute cela devrait vous rapprocher. »
    À son air soudain courroucé, je compris que j’avais été trop loin. « Ça, ça nous regarde ! lança-t-il d’un ton brusque. Monsieur, si vous devez aller voir Mme Elliard, rappelez-vous qu’à trois heures vous avez rendez-vous ici avec les parents d’Adam Kite. » Sur ce, il tourna les talons et quitta la pièce.
     
     
    Comme je traversais Gatehouse Court, les avocats que je croisais me regardaient avec curiosité. Les membres de la commission d’enquête avaient dû annoncer son ajournement, certains d’entre eux m’ayant vu repartir avec Harsnet et Seymour. Eh bien, ils allaient rester sur leur faim ! J’entrai dans le cabinet de Roger et saluai son premier clerc.
    « Bonjour, Bartlett, fis-je. Comment ça va ici ?
    — Nous faisons face, monsieur. Mme Elliard m’a prié d’organiser l’enterrement. Peut-on récupérer le corps à présent ? grasseya-t-il avec son accent de Bristol.
    — Oui. Le coroner a donné son accord.
    — Et deux affaires passent au tribunal cette semaine. »
    Je me mordis les lèvres. J’aurais fort peu de temps pour m’occuper de mes propres dossiers désormais, alors inutile de parler de ceux de Roger. « Je pense qu’il va falloir confier ces affaires à d’autres avocats, dis-je. À ceux qui accepteront de payer le travail déjà accompli par Roger. Je peux vous fournir quelques noms.
    — Et je vais les harceler jusqu’à ce qu’ils paient, monsieur.
    — Merci. » Je lui adressai un sourire de reconnaissance.
    « Messire Elliard a toujours été très bon pour moi. C’était un homme de bien. » Il cligna les yeux pour refouler ses larmes.
    « Oui, en effet… Mais un avocat se fait toujours des ennemis, poursuivis-je après une brève hésitation. Pourrait-il y avoir quelqu’un, un client peut-être, voire un avocat contre lequel il avait gagné un procès, qui aurait pu concevoir de l’antipathie à son égard ?
    — Je ne vois personne. Absolument personne. Tout le monde aimait messire Elliard, monsieur.
    — Je le sais. Toutefois pourriez-vous me dresser une liste de tous ses clients et de tous les avocats avec qui il a eu à traiter depuis son retour de Bristol ? Pourriez-vous me la préparer pour ce soir ?
    — Je vais m’y mettre sans tarder… Monsieur, puis-je vous demander, ajouta-t-il après un court silence, ce qui va se passer maintenant ? La commission d’enquête a été suspendue, paraît-il.
    — Il va bien y avoir une enquête et je vais y participer. Je ne peux rien dire de plus pour le moment, Bartlett. Cette liste peut s’avérer utile. » Je fixai son visage honnête. « Qu’allez-vous faire maintenant, Bartlett ? Retourner à Bristol ?
    — Je préférerais rester à Londres. Tout ma famille s’y trouve.
    — Alors, je vais voir si je peux vous trouver un emploi dans un autre cabinet, dès que nous aurons pris soin des dossiers de Roger. »
    Son visage s’éclaira. « Merci. Vous… vous êtes un honnête homme, monsieur.
    — Je l’espère, Bartlett. Même si tout le monde n’est pas d’accord là-dessus. »
     
     
    Je gravis les marches pour gagner l’appartement du haut. Le vieil Elias répondit au coup que je frappai à la porte et inclina le buste pour me faire entrer. Il avait toujours l’air bouleversé. Margaret sortit du salon. « Comment va votre maîtresse ? chuchotai-je.
    — Elle est calme, monsieur. Elle

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