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Prophétie

Prophétie

Titel: Prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom , Georges-Michel Sarotte
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sur les épaules.
    — Si c’est vrai que Catherine Parr est plutôt favorable aux réformateurs, dit Barak en changeant de sujet, elle prend des risques en épousant le roi. Gardiner et Bonner la garderont à l’œil, surveilleront ses moindres paroles, dans l’espoir qu’elle lâchera quelque propos réformateur qu’ils pourront s’empresser de rapporter au roi.
    — Sans aucun doute. Mais il faudra aussi du courage pour rejeter une proposition de mariage du roi. »
    Barak balaya les marais du regard. « Ces deux meurtres ont-ils quelque chose à voir avec elle ? Quelqu’un essaierait-il d’empêcher le mariage ?
    — Thomas Seymour aurait un mobile.
    — J’ai du mal à imaginer Thomas Seymour à plat ventre dans des marécages durant presque toute une journée glaciale. Ça abîmerait ses beaux habits », plaisanta Barak, bien qu’un certain malaise fût perceptible dans sa voix tandis que nous avancions sur le sentier serpentant au milieu des champs de roseaux, qui nous encerclaient désormais.
    Entourées de leur petit jardin potager, des cahutes commencèrent à apparaître le long du sentier. Construite en torchis comme toutes les autres, des volutes de fumée sortant d’un trou pratiqué dans le toit de chaume, celle de Gib était la cinquième. Il était en train de retourner la lourde terre à l’aide d’une pioche, pendant qu’une femme et plusieurs marmots bêchaient et semaient. À l’appel de Barak, il s’approcha de nous, suivi de son épouse et de ses enfants. Ils nous entourèrent tous au moment où nous mîmes pied à terre, les enfants me dévisageant, les yeux écarquillés.
    « Mon avocat, déclara Gib avec fierté. Il a besoin de mon aide à propos d’une certaine affaire. »
    Son épouse, une femme mince, à l’air fatigué, fit une révérence, un chaleureux sourire sur les lèvres. « On est vraiment reconnaissants, monsieur, de ce que vous avez fait pour nous. On l’oubliera jamais.
    — Merci. » Comme tous les avocats, j’appréciais les remerciements, car il était rare d’en recevoir.
    Gib battit des mains. « Allez, Maisie et les enfants, reprenez le travail ! Messire Shardlake et moi, on a à discuter d’affaires confidentielles. » Barak me fit un clin d’œil. La famille se remit au travail, les enfants nous lançant des regards par-dessus l’épaule.
    « Je ne veux pas qu’ils nous entendent parler de cette triste affaire, dit Gib, soudain sérieux. Attachez vos chevaux à ce poteau, monsieur, et entrez dans la maison. »
    Nous le suivîmes à l’intérieur de la chaumière, qui sentait l’humidité et la fumée. Elle contenait quelques pauvres meubles et, dans l’âtre situé au milieu de la pièce, un feu dégageait un peu de chaleur. Par l’unique fenêtre dépourvue de vitres et dont les grossiers volets étaientouverts, je regardai le jardin potager au-delà duquel s’étendaient les marais.
    « Oui, c’est un endroit lugubre.
    — Ç’a dû être bien triste cet hiver, avec toute cette neige.
    — Oui-da. Glacial, en fait. Maintenant, au moins, on peut s’occuper à semer. Asseyez-vous sur ce banc à dossier. »
    Il apporta de la bibine et s’assit en face de nous sur un tabouret. « Bon ! fit-il en posant sur nous un regard grave. Vous voulez m’interroger sur le malheureux Wilf Tupholme ?
    — C’est l’homme qui a été assassiné ?
    — Oui. » Il se tut pour rassembler ses souvenirs. « On l’a trouvé en janvier. On recherche Elizabeth la Galloise, sa concubine, une catin de Bankside. » Il cracha dans le feu. Barak et moi échangeâmes un regard. On faisait fausse route, semblait-il.
    « Est-on sûr que c’est elle la coupable ? demandai-je.
    — Assez sûr pour qu’on lance un mandat d’amener contre elle. Elle et Wilf vivaient ensemble depuis quelques mois, mais ils arrêtaient pas de se bagarrer. C’étaient deux poivrots. Il l’a mise sur le tapin en décembre et il a été retrouvé mort un mois plus tard. Le coroner tente de l’appréhender, mais les autres putains affirment qu’elle est retournée au pays de Galles. Elle va se terrer là-bas et on lui mettra jamais la main au collet.
    — Mais il n’y a aucune preuve tangible ?
    — En tout cas, celui qui a fait le coup devait le détester cordialement… Vous avez quelqu’un d’autre en tête ? ajouta-t-il en nous fixant d’un air perplexe.
    — Nous n’en savons rien. À Westminster, vous nous aviez dit que le coupable

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