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Quelque chose en nous de Michel Berger

Quelque chose en nous de Michel Berger

Titel: Quelque chose en nous de Michel Berger Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Yves Bigot
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espérée, l’ombre de Starmania et de ses nombreux airs passés dans la mémoire collective trop présents pour donner sa chance à La Légende de Jimmy . Dès la première représentation, à l’entracte, Jean-Claude Camus, son coproducteur, s’entend dire par Michel : « Vous me direz combien je vous dois. » Le 17 février 1991, c’en est terminé. La Légende de Jimmy n’a pas été reprise depuis, malgré son succès à Montréal au théâtre Maisonneuve, place des Arts, avec Bruno Pelletier et Luce Dufault autour de Nanette, en présence de France Gall peu après le décès de Michel, dont les chanteurs pointent le portrait à la place de celui de Dean à la fin de la représentation. « Il avait tellement en commun avec James Dean, dira Plamondon à La Presse, cette façon de tout vouloir tout, tout de suite, ce refus total de vieillir, cette ambition aussi démesurée que son talent, et surtout ce désir profond de projeter son étoile très haut dans le firmament. »
    Mais, après la disparition de Michel, c’est Starmania qui lui survivra. Il y aura l’adaptation en allemand à l’Opéra d’Essen, puis à Mogador à partir d’octobre, pendant la saison 1993-1994, la troisième version française, mise en scène par Lewis Furey. « À ce moment-là », raconte Gilbert Coullier, depuis devenu producteur de Johnny Hallyday, Laurent Gerra, Michel Sardou et Céline Dion, notamment, « France nousdit : “Ce n’est pas mon métier”, et se retire, légitimement. René Cleitman et Hachette sortent du bide des Misérables et ne peuvent pas suivre. Je décide alors de prendre le risque tout seul. » Il en sera récompensé. Sa femme Nicole organise un dîner avec le Montréalais anglophone Lewis Furey, mari de Carole Laure, ami de Leonard Cohen, et artiste remarquable, qui a beaucoup composé pour le théâtre. « Michel était venu avec France voir Carole chanter à Bobino. Et il s’était présenté, m’avait invité à boire un verre. Il était très touchant. C’était un compositeur de morceaux pop très habile, très talentueux. Quand Gilbert Coullier et Luc Plamondon, que je connaissais, m’ont proposé la nouvelle mise en scène de Starmania, j’ai accepté avec enthousiasme, parce que j’aimais beaucoup toutes ces chansons. On m’a pourtant beaucoup déconseillé de le faire, parce que c’était trop pop. Mais il y avait tous ces tubes, par Fabienne Thibeault, Peter Kingsberry, Cyndi Lauper, Céline, c’était du gâteau. Ce qui a été génial, c’est que Gilbert et Luc m’ont laissé une liberté artistique absolue. » Judith Bérard, qui reprend le rôle de Cristal, se souvient combien Coullier était tendu avant les premières représentations, coachant les interprètes comme des boxeurs avant un combat, tant il mesurait le risque considérable qu’il venait de prendre – seul. « Musicalement, on s’est servi de la base de Tycoon, et du découpage de la version de 1988, explique Serge Pérathoner, qui assure la direction musicale. Là, on a rejoué en direct à l’ancienne, avec des programmations, on a fait la réalisation et ensuite les chanteurs ont joué sur bande, ce qui permettait facilement de partir en tournée. »
    Malgré le succès public, Lewis Furey ne récolte pas l’approbation de la famille. « Malheureusement, France, à qui j’avais pourtant montré toutes mesébauches, mes croquis, et qui les avait validés, a détesté le spectacle, au point d’interdire à ses enfants de venir le voir. Elle n’a pas supporté que j’engage des voix lyriques, hautes, amples. Elle aurait sans doute aimé s’entendre, se retrouver. J’étais effondré : je voulais tellement qu’elle l’aime. Et ça a été un tellement grand succès. Mais elle était furieuse au point que, dès parvenu le terme de la licence de dix ans qu’elle avait concédée à Gilbert, elle a interdit qu’on remonte Starmania où que ce soit. »
    Judith Bérard (à qui France confie malgré tout qu’elle aurait été la Cristal préférée de Michel), Isabelle Boulay, Bruno Pelletier, Jasmine Roy, Patsy Gallant, Muriel Robin, font à un moment ou l’autre partie de la troupe qui triomphe dans cette mise en scène apocalyptique, très futuriste destroy, avec les lumières magiques d’Alain Lortie (le Cirque du Soleil) au Palais des Congrès, au Palais des Sports, au Casino de Paris, à Montréal et en tournée. Dès lors, le succès est monumental, et les représentations non-stop, comme le

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