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Quelque chose en nous de Michel Berger

Quelque chose en nous de Michel Berger

Titel: Quelque chose en nous de Michel Berger Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Yves Bigot
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connaissons ici tant de « Johnny », pour lequel Renaud Hantson, avec soncôté petite frappe au grand cœur, est tout indiqué. Virginie, la groupie qui fait grâce à cette homonymie d’autant plus facilement un transfert amoureux. Ce sera Diane Tell, de Québec, récemment installée à Biarritz et réputée depuis le succès de son « Si j’étais un homme » que ne s’est pas encore approprié Gad Elmaleh travesti en Chouchou . Les deux autres personnages, fantômes qui vont les emmener revisiter l’histoire de leur héros mort à vingt-quatre ans au si beau cadavre, sont le Révérend J.W. (Tom Novembre, parfait, avec sa longue cape noire et rouge) et la Diva Angelica, star hollywoodienne éprise en vain de son Géant qui aura effectivement vécu beaucoup trop vite, comme il le souhaitait (Nanette Workman, la Sadia du premier Starmania ).
    Mais Michel est débordé, submergé, mène trop de combats de front (l’adaptation de Starmania en anglais, sa production à Londres, la promotion de son album Ça ne tient pas debout, l’écriture de son film, ses affaires). Les chansons ne sont pas terminées, la musique n’est pas prête, tout se monte en catastrophe. Celle qu’il a écrite pour promouvoir le spectacle dont il adore la mélodie, trouvée en partance pour l’aéroport à Montréal, n’a pas le temps d’en assurer la notoriété, ni la promotion. « La légende de Jimmy » est un tube, avec ses visuels tamponnés du génial Guy Pellaert, mais l’album arrivera à contretemps, enregistré en mai 1990 avec la participation des deux musiciens de Cyndi Lauper qui l’ont séduit à New York pendant le sauvetage de Ça ne tient pas debout, Jeff Bova et Jimmy Bralower, ne générera aucun autre succès. « Les trottoirs de Los Angeles » est symptomatique des limites du moment : cette longue chanson chorale ambitieuse ne décolle jamais, reste trop linéaire, ne suscite aucune émotion, et se conclut de manière brouillonne. « Une chansonratée, disait un jour Michel à la télévision, c’est une chanson qu’on est le seul à trouver réussie. »
    « Le sujet était plus difficile, plus symphonique. Au niveau technologique, on est allés encore plus loin », explique Serge Pérathoner. « On a tout fait entièrement sur informatique, mais au lieu d’être programmé par un ou deux musiciens, on enregistrait en Midi et on jouait tous par-dessus en multi-recordings. Michel adorait ça, la nouveauté. Pour cette musique-là, il avait fait une croix sur le piano, qui avait perdu sa pertinence. Sauf pour la composition, bien sûr. Il venait nous voir tous les jours en studio pour savoir où on en était. Un jour où on était sorti déjeuner, il est arrivé à quatorze heures avant notre retour, et alors qu’on commençait à s’excuser de notre absence, il nous a dit : “Ne vous inquiétez pas, tout va bien, je viens d’écrire le titre qui nous manquait.” Il était comme ça, capable de composer en cinq minutes. »
    On ne peut rien reprocher aux interprètes, ne serait-ce, sans doute, de ne pas faire décoller un matériel insuffisamment fuselé. Les décors sont projetés sur des écrans géants, magnifiques, mais l’effet a pour conséquence de rapetisser les chanteurs, qui prennent un aspect café-théâtre déroutant pour ce qui se veut toujours un « opéra ». Jérôme Savary, l’homme du Grand Magic Circus, vient de triompher au même endroit pendant deux ans avec son Cabaret, qui lui a valu un Molière. Ses relations avec Diane Tell compliquent les répétitions, qu’il veut « à l’américaine », comme sa mère. Ce conte gothique en prend un côté un peu kitsch, brechtien, pas nécessairement en phase avec l’hédonisme suicidaire de son sujet. Et c’est justement quand ça veut réussir que ça rate, comme on dit à Bruxelles. Cette vision de la Californie d’avant American Graffiti, encore à L’Est de l’Éden, son sens de l’imminence du drame,sa pierre tombale sur la scène, a du mal à séduire un Paris en pleine euphorie de la sono mondiale mais aussi en pleine paranoïa de la guerre du Golfe, longtemps annoncée, et de la « Tempête du désert », déclenchée au soir du 17 janvier, qui conduit les Parisiens à rester chez eux, scruter le ciel dans la crainte de voir se pointer les bombardiers de la prétendue « 4 e armée du monde » et éviter de passer à côté des poubelles ou prendre le métro de peur des attentats. L’assistance n’est pas celle

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