Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Quelque chose en nous de Michel Berger

Quelque chose en nous de Michel Berger

Titel: Quelque chose en nous de Michel Berger Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Yves Bigot
Vom Netzwerk:
éblouissante, à l’occasion de l’émission post 11 septembre 2001, A Tribute to Heroes, lui conférant un sens plus poignant encore en changeant un simple pronom, pour se demander, non pas si « vous » ( you ), seriez capables d’abandonner vos possessions, mais si « lui » ( I ) en trouverait le courage.
    « Celui qui chante », maintenant, en tout cas, c’est Michel aussi, et cette fois, tout le monde le sait. L’album Beauséjour a été enregistré avec le supportde musiciens américains conseillés par « Jumpin’ » Georges Lang : Jim Keltner, Neil Larsen, Paulinho da Costa, Neil Stubenhaus, Jim Gordon (Traffic, Derek and the Dominoes), Steve Lukather (Toto), Bill Payne (Little Feat), Lenny Castro, Dean Parks, Mike Landau, Herb Pedersen (Dillards, Desert Rose Band), plus l’Anglais Simon Phillips. Avec « C’est difficile d’être un homme aussi » (affirmation confirmée par la petite voix de France à la fin) qui ne fera rire que les imbéciles qui n’ont pas compris qu’après la libération de la femme celle des hommes serait tout aussi essentielle, y compris pour elles, et « Y a vraiment qu’l’amour qui vaille la peine » où Balavoine est dans les chœurs, cet album l’installe enfin là où il rêvait – méritait – d’être depuis toujours. Il a rejoint Véronique au sommet. France aussi. « La groupie du pianiste » bataille tout l’été avec « Il jouait du piano debout » sur les ondes et dans les palmarès, numéros un tout les deux avec les conséquences prestigieuses qu’on connaît auprès d’Elton John. Michel Berger n’est plus le roi d’une seule France.
    Beauséjour (Paris, seizième) se présente comme le premier volet d’une trilogie. Beaurivage (Honfleur) lui succède rapidement. Un seul tube, sur le modèle propulsif et sautillant de « La groupie », « Mademoiselle Chang », destiné à la nounou de Pauline que leur a présentée Christine Haas, Cambodgienne qui a fui les Khmers Rouges pour laquelle Michel va remuer ciel, terre et ambassades afin qu’elle retrouve ses parents. C’est le seul morceau guilleret d’un album sombre, dépressif, avec cette « Ballade pour une Pauline triste », dont France et lui ont très vite appris lors d’un séjour en Suisse, où elle tousse beaucoup, qu’elle souffrait de mucoviscidose, la terrible maladie du « baiser salé », qui ne lui permettra pas d’atteindre vingt ans. « Antoine », son meilleur ami, suicidé pourun chagrin d’amour, « Ça n’est pas la peine de vivre », « Maria Carmencita, sourde et muette », sont autant de sujets graves, amers, résurgences du passé, d’un auteur-compositeur à la californienne, qui chronique son quotidien, ses émotions, ses réflexions, dans ses chansons, sans masques ni métaphores, comme Joni Mitchell, Jackson Browne, James Taylor, Graham Nash, David Crosby, Neil Young, Leonard Cohen, Gene Clark, les Eagles, John Lennon, Véronique Sanson à laquelle il adresse une leçon – pas uniquement de français – dans « Tant d’amour perdu », lui rappelant la différence entre « remords » et « regrets ».
    Janik Top est devenu son bras droit, supplantant Michel Bernholc dans ce rôle, maintenant que les cordes et les arrangements sont devenus moins « classiques ». « On travaillait sur place, de manière spontanée. Je suis timide dans la vie, mais sur le terrain, je deviens un meneur. Michel a vraiment senti ça chez moi, et petit à petit m’a donné des responsabilités. “Viens à la maison, Nini, on va relever les accords des chansons”. Il m’a fait lire des textes dans son cahier, et sans qu’on n’exprime jamais rien, parce qu’avec lui tout est dans le non-dit, chaque fois, j’étais là avec lui. Il m’appelait dès sept heures et demie pour se voir, préparer la séance, comploter ce qu’on allait enregistrer. Il ne lisait pas la musique, mais il avait fait du classique avec sa mère. Il osait, mais était extrêmement timide, même dans l’action, contrairement à moi, qui explose : je suis bouillant, comme un boulet, une bombe. Lui avait besoin de quelqu’un qui lui apporte un esprit et une force pour avancer, réaliser ses idées. J’admirais sa finesse. Quel mélodiste merveilleux, mais aussi quel parolier. Il possédait une formidable capacité de raffiner les choses, les rendre très simples, très essentielles et très fines : “Évidemment”, c’est tellement monstrueux. »
    Début 1982, Bernard Hamburger meurt à quarante

Weitere Kostenlose Bücher