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Quelque chose en nous de Michel Berger

Quelque chose en nous de Michel Berger

Titel: Quelque chose en nous de Michel Berger Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Yves Bigot
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laquelle France, qui s’occupe de tout, Michel et Daniel Balavoine, devenu leur meilleur ami, louent un château près de Nîmes pour passer une partie de l’été 1980, où naissent respectivement « Donner pour donner » et « Je ne suis pas un héros », avant que les vacances soient interrompues par… l’appel d’Elton John.
    Philippe Labro l’interviewe pour Match, et se trouve aussitôt séduit. « Il était d’une intelligence un peu supérieure à celle de ses collègues chanteurs ou artistes. On avait beaucoup parlé de son père, de son éducation, comment il s’était détaché du père, mais aussi comment il avait reçu dans ses gènes une capacité de réflexion et d’intelligence. Je l’avais trouvé d’une séduction, d’une gentillesse, d’une écoute et d’une générosité inouïes, même si je savais qu’il avait une réputation au contraire plutôt serrée, mesquine, étroite. Il suscitait, et son couple suscitait, beaucoup de jalousie. C’était un être angélique, avec son sourire et cette espèce de tête un peu auréolée avec ses cheveux frisés de l’époque. Le ton de sa voixaussi m’avait beaucoup plu, où on percevait toutes ses qualités. Il avait l’air d’un archange. Il venait d’ailleurs. »
    Après la longue coupure ordonnée par Starmania et les énormes succès de France avec « Musique » et « Viens, je t’emmène », son spectacle au Théâtre des Champs-Élysées et la paternité de Pauline, c’est la divine surprise. « “La groupie du pianiste” a explosé sans que je sache pourquoi. C’est vrai que j’ai senti que peu à peu on assimilait mon style. Les chanteurs autant que le public. Ce n’est pas que les autres me copiaient, mais ils avaient enfin les mêmes références que moi. La musique anglaise était entrée dans les mœurs, tout comme celle de Véronique. » Le nombre de groupies du pianiste augmente de jour en jour, et elles vont pouvoir l’admirer en chair et en os, vêtu de cuir rouge écarlate en forme de défi aux conventions parentales, sur scène enfin. À Genève d’abord, puis du 30 juin au 5 juillet 1980 au Théâtre des Champs-Élysées à son tour, où il expose son vaste répertoire, incluant ses propres interprétations de « Message personnel », « Les uns contre les autres » et « La déclaration d’amour » qu’il s’était juré de chanter six ans plus tôt. Professionnel, tendu, distant, timide, conscient de l’enjeu, il est accompagné par l’orchestre des Concerts Colonne (fidélité à sa mère) dont les violonistes dirigés par Michel Bernholc sont équipés de gants blancs phosphorescents, le quatuor Ripoche, les frères Costa, Celmar Engel (ex-Dynastie Crisis, frère de Claude) et Bernard Ilous (de Ilous & Decuyper) aux chœurs et un groupe comprenant notamment Janik Top, Patrick Bourgoin, Laurent Batailley et, aux synthés, Michel Coeuriot. « C’est là qu’il a révélé son très grand sens de la mise en scène », rappelle de Bosson, fan irréductible. « France,l’a beaucoup poussé à faire de la scène. C’est elle qui était derrière, tout le temps. » Coluche est là, lui aussi.
    Pour Michel Berger, c’est enfin l’aboutissement de toutes ces années de travail, d’investissement. « La scène est ce qu’il y a de plus important pour moi ; il se passe quelque chose de physique qui fait que la musique va chercher tout au fond des gens quelque chose de plus fort que tout. Je suis devenu un peu plus expansif et fragile, aussi du coup, parce que c’est vrai que ça modifie le comportement, ça change beaucoup de choses. C’est ça qui me manquera un jour. Tout le reste n’est que préparation à ce rite. » Numéro un au hit-parade de RTL, « La groupie du pianiste » y a été précédée au printemps par le succès de « Quelques mots d’amour », qui deviendra son hymne, un peu à la manière de « Imagine » pour John Lennon. Michel sera invité par Philippe Labro à s’y essayer, en mémoire du Beatle assassiné le 8 décembre de cette année-là, dans le cadre d’un hommage sur Antenne 2. Il y est malheureusement écrasé par l’occasion, par l’admiration sans doute, par la chanson certainement, incroyablement difficile à reprendre tant elle suscite d’attente. Demandez à Madonna, Avril Lavigne, Sylvie Vartan, Joan Baez et tant d’autres qui s’y sont risquées sans rien en tirer. Seul Neil Young – mais est-ce une surprise ? – en a donné une version inouïe,

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