Qui étaient nos ancêtres ?
d’Études Primaires, instauré en 1866 par Victor Duruy et qui se maintiendra jusqu’en 1995, avant d’être successivement relayé par le BEPC (Brevet d’Études du Premier Cycle) et aujourd’hui, de fait, par le bac.
De l’argot estudiantin était en effet né, sous le Second Empire, le bachot, rapidement ramené, vers 1880, à notre bac, pour désigner ce diplôme dit incontournable, que Sacha Guitry, Antoine Pinay, Marcel Bleustein-Blanchet et bien d’autres encore n’avaient pourtant jamais eu – comme quoi le bac, déjà, n’était plus ce qu’il devait être…
Méthode globale ou semi-globale ?
Une histoire de « cochon rôti »
La première méthode d’apprentissage a été notre bon vieux « par cœur » !
À l’image des catéchismes, les livres scolaires ont d’abord visé à faire entrer dans ces têtes généralement peu préparées à l’étude quelques bases élémentaires, en les faisant apprendre par cœur et selon le principe des « questions-réponses ». « Qu’est-ce que Dieu ? » demandait la première d’entre elles aux élèves du catéchisme. Réponse : « Dieu est pur esprit. » De bien grands termes pour de bien petites têtes…
Le même scénario se répète partout. Ouvrons l’ Encyclopédie des enfants , datée de 1810. Elle parle de religion, du pape, décrit les sept merveilles du monde antique (le Jupiter d’Olympie, le colosse de Rhodes, le temple de Diane à Ephèse…), la géographie et l’histoire… en ramenant tout à la religion et à la création du monde par Dieu. À la question, « Qui a inventé la navigation ? » la réponse commence par « L’écriture sainte semble nous en marquer l’origine, par le déluge universel… » et de l’Arche de Noé, on arrive aux Phéniciens ! Méthode globale ou semi-globale ? En histoire, qui tient d’ailleurs plus de la généalogie, c’est en fait la « méthode détails ».
Une ahurissante leçon d’histoire
Publiée en 1810, l’ Encyclopédie de la jeunesse était destinée à donner aux jeunes enfants d’une douzaine d’années les bases élémentaires dans tous les domaines. Elle proposait cent soixante-dix pages de demandes et de réponses ininterrompues, à apprendre par cœur. L’exemple de la leçon sur la Bavière se passe de commentaires :
D. Quel est son gouvernement ?
R. Il est monarchique, depuis 1806.
D. Quel est son roi ?
R. C’est l’électeur qui en était duc, Maximilien-Joseph, né le 27 mai 1756, marié, le 30 septembre 1785, à Marie-Wilhelmine-Auguste de Hesse-Darmstdat ; veuf le 30 mars 1796, et remarié le 9 mars 1797, à Frédérique-Guillelmine-Caroline, princesse de Bade.
D. A-t-il des enfants de son premier mariage ?
R. Oui : Louis-Charles-Auguste, prince-royal, né le 25 août 1786, Auguste Amélie, née le 21 juin 1788 et Charles-Théodose-Maximilien-Auguste, né le 7 juillet 1795.
D. Quelle observation avez-vous à faire sur la maison de Bavière ?
R. Qu’elle est une branche cadette de la maison Palatine du Rhin.
D. Quelles sont ses principales rivières ?
R. Le Danube, l’Iser et la Wernitz.
D. Quelles sont ses principales villes ?
R. Munich, qui en est la capitale ; Ingolstadt, Ulm, Amberg, Neubourg et Donawert.
D. Quelles sont les productions de la Bavière ?
R. Elle est très fertile en blé et en vin ; on en tire du fer, du marbre et du sel ; elle est peu commerçante, cependant il y a à Munich des manufactures de velours, de soies et de tapisseries.
D. Quelles sont les mœurs des Bavarois ?
R. Ils sont francs, laborieux et bons soldats.
(Alors que celles des Anglais sont dites « guerrières, sérieuses, simples, et surtout très orgueilleuses », et que celles des habitants du Royaume des Deux-Siciles sont qualifiées le « polies, amies des arts et de la vengeance, et naturellement portées à la fausseté et à la trahison »).
Plus loin, on trouvera la description, sous la même formule, du Temple de Jérusalem, des règles du blason et de celles de la rhétorique, de la chimie, de la sténographie ou encore de la cosmographie…
Il ne saurait être question de rigoler. Les pénitences sont prêtes à tomber : coups de règle et de martinet pleuvent sans discontinuer. Les gravures illustrant les écoles autrefois montrent toujours un martinet, placé à portée de la main du maître.
Les coups de martinet ponctuaient déjà la lecture des abécédaires du XVII e siècle, qui furent le
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