Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Qui étaient nos ancêtres ?

Qui étaient nos ancêtres ?

Titel: Qui étaient nos ancêtres ? Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
Vom Netzwerk:
rendait volontiers à la fête, non tant à la Fête à Neuneu (la fête populaire de Neuilly, tout près de Paris) qu’à des orgies et à des aventures nocturnes, dont ces bâtons de chaise étaient donc constamment les témoins.
    En un siècle, l’amélioration du réseau routier donnera des ailes. De 2,2 km/h on passera à trois, puis à quatre. Le voyage de Paris à Lyon ne durera plus que cinq jours pleins en « grandes journées » (journées d’été) et six en « petites journées » d’hiver : on couvre alors une distance moyenne de 90 km par jour.
    À la veille de la Révolution, la turgotine fondée par le ministre qui lui donna son nom atteindra un résultat spectaculaire en mettant plusieurs grandes villes comme Amiens, Rouen, Orléans ou Reims à un jour de voyage de la capitale au lieu de deux ! Que dire des 9,5 km/h des diligences de la Restauration, des 15 km/h des draisines, ancêtres de notre bicyclette, des 70 km/h des locomotives du Second Empire, des 24 km/h atteints par les premiers « fous du volant » roulant à tombeau ouvert, en 1895, lors du premier Paris-Bordeaux, ou encore des 100 km/h atteints pour la première fois quatre ans plus tard ! L’escalade des records de vitesse avait commencé !
    Quand l’automobiliste faisait déjà des excès de vitesse
     
    La vitesse a toujours fait peur. Et qui avait peur se montrait hostile. Les nouveaux modes de déplacement en ont tous fait les frais : ne vit-on pas le maire de Bergerac, en 1898, prendre un arrêté aux termes duquel, en ville, « les cyclistes seront tenus de mettre pied à terre et de conduire leur machine à la main » ?
    Arriva l’automobile, qui, dès qu’elle s’annonçait, faisait sortir les villageois sur leurs seuils. « Quand du hameau on voyait une automobile monter la côte, on courait bien vite jusqu’au bourg, distant d’un kilomètre, pour la voir passer. On arrivait toujours avant elle (…). Ces voitures n’étaient pas élégantes. Elles avaient des roues hautes, avec des rayons en bois et étaient recouvertes par un petit toit en toile. »
    Mais pour peu élégantes qu’elles fussent, ces « voitures sans chevaux » n’en faisaient pas moins peur, du fait de leur vitesse. Un décret officiel de 1901 décida donc que celle-ci devait être « ramenée à celle d’un homme au pas dans les passages étroits ou encombrés ».
    Pour plus de sécurité, on avait instauré, en 1899, le certificat de capacité à conduire les véhicules à pétrole , qui sera remplacé en 1922 par notre permis actuel. À cette époque, le candidat se rendait – au volant de son véhicule – à la préfecture, passait prendre l’examinateur et allait faire un tour pour lui donner une démonstration de ses aptitudes. Il n’y avait pas d’épreuve de code. Le fonctionnaire détaché du Corps des Mines, affecté à cette mission de par sa connaissance des explosifs, se contentait de lui recommander courtoisement de se montrer prudent aux carrefours, et surtout de pas oublier le carburant, qui s’achetait alors… à l’épicerie.
    Faute de garages et de stations-service, c’est là, en effet, que l’automobiliste achetait le pétrole par bidons de cinq litres, pour en remplir ensuite lui-même, avec un entonnoir, son réservoir de soixante litres : l’opération prenait un bon quart d’heure.
    Mais déjà la circulation posait des problèmes. Des dizaines d’automobiles passaient chaque jour sur la moindre route. « Routes et chemins ne peuvent plus être entretenus par les procédés d’autrefois », note en 1922 un ingénieur des Ponts et Chaussées. On en conclut qu’il fallait reconsidérer l’entretien des routes, et surtout prendre des mesures quant à la réduction de la vitesse, cause de trop nombreux accidents…
    Ces voyages en temps records, tous dus au progrès, ne sont évidemment pas à la portée de tous. Lorsqu’il fait la route à pied, qui voyage loin n’a pour toute dépense que ses frais de restauration et de coucher, mais qui veut bénéficier des transports modernes doit en payer le prix. À la fin du XVIII e , aller à Paris coûte environ dix-huit jours de gages à une servante lyonnaise (nourrie et blanchie) et encore voyage-t-elle en simple coche, à quelque six ou sept sols la lieue, alors qu’il lui en aurait coûté douze en cabriolet, dix-huit en diligence et vingt (une folie !) en turgotine…
    Le voyage en chemin de fer, même en voiture de

Weitere Kostenlose Bücher