Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Qui étaient nos ancêtres ?

Qui étaient nos ancêtres ?

Titel: Qui étaient nos ancêtres ? Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
Vom Netzwerk:
marguillier de la chapelle royale étant le seul autorisé à présenter la tabatière. Le claquement des couvercles, les éternuements et les reniflements de l’assistance portaient en effet inconsidérément atteinte à l’office divin.
    Si La boulangère a des écus est connue dès le début du XVII e siècle, le Pont d’Avignon remonte au XVI e , avec, là aussi, une nuance faisant que l’on dansait non pas « sur » mais « sous » le pont. Mais l’une des plus anciennes est sans nul doute À la claire fontaine , issue d’une de ces vieilles chansons de toile médiévales, romances que chantaient les fileuses et tisseuses pour accompagner leur ouvrage, au temps où l’on rêvait justement, d’amour et… d’eau fraîche.
    Saint Dégobillard et les hooligans
    S’ils travaillent inlassablement, courbés sur leur charrue ou leur ouvrage, nos ancêtres n’en savent pas moins se défouler et « décompresser ». En groupe et en public, s’entend.
    Au fil de l’année, mille occasions se présentent, tant au plan de la communauté extérieure qu’à celui, plus intime, de la famille.
    Le lendemain de la Chandeleur ouvre le ban des manifestations collectives annuelles, avec la fête de saint Blaise, partout célébrée en milieu paysan, tout en restant une fête relativement calme.
    Il en va tout différemment de Mardi gras, véritable explosion, où l’on décompresse préventivement avant d’entrer dans les quarante jours de Carême, tout entiers consacrés au jeûne et à la prière. Il arrive que ces festivités durent trois jours consécutifs, ainsi à Nantes, du dimanche au mardi, jours suggestivement dénommés Saint-Goulard, Saint-Pansard et Saint-Dégobillard. Partout, Mardi gras est le jour de tous les excès, à table comme ailleurs, un jour de licence totale et générale, où tout est permis puisque le déguisement assure l’anonymat. Au XIX e siècle, c’est la seule fois de l’année où les femmes mettent des pantalons et les hommes des jupons. Le chahut, ce jour-là, règne en toute légalité. On ingurgite des repas pantagruéliques, on boit, on chante, on hurle, et l’on roue de coups le grotesque mannequin que l’on brûlera le soir – « objet transitionnel », comme disent nos psychanalystes, bouc émissaire de tous les malheurs des hommes.
    Après une petite « ressucée » à Mi-Carême, on arrive à Pâques, temps de confession et de communion, qui ramène aussi le printemps, et avant que ne commencent les gros travaux, vient alors le temps des desports et des jeux divers.
    Lundis de Pâques et de Pentecôte : jours fériés et jours d’oiseaux
     
    C’est en 1886 qu’une loi instaura officiellement que les lundis de Pâques et de Pentecôte seraient fériés, ne faisant en fait que confirmer une situation ancienne et bien acquise. Après le long Carême de quarante jours et la longue semaine sainte, dite aussi semaine peinseuse , qui en avait été l’apogée, nos ancêtres ressentaient un réel besoin de « décompresser ». Aux fêtes religieuses du jour de Pâques, ils avaient pris l’habitude d’ajouter des prolongations , souvent elles-mêmes de nature religieuse, comme par exemple un pèlerinage, ou sportive avec les fêtes de l’oiseau et concours d’adresse. Pour toutes ces raisons, nos ancêtres s’étant autrefois relâchés durant toute la semaine pascale tinrent à en conserver au moins le premier jour.
    Le lundi de Pentecôte procède du même principe, en souvenir d’un temps où cette fête avait parfois duré jusqu’à sept jours complets, donnant là encore à nos ancêtres l’occasion de partir en pèlerinage auprès de quelque chapelle ou fontaine miraculeuse des environs. Le plus souvent on y trouvait les deux, l’une n’allant guère sans l’autre, héritage des anciennes sources où les Gaulois adoraient des génies que l’Église s’était empressée de christianiser, en y superposant la présence d’un saint. Cette fête une fois réduite à deux jours, nos ancêtres abandonnèrent ces pèlerinages pour se contenter de processions. Chevauchant des mules, on distribuait le pain bénit, quitte, l’après-midi, à se livrer de nouveau à des jeux ou à des concours d’adresse : courses de mules, joutes nautiques ou lâchers de pigeons blancs, en référence à la fête de la veille.
    Ces lundis fériés qui, en tous les cas, ignoraient nos modernes embouteillages, étaient donc souvent placés sous le signe des

Weitere Kostenlose Bücher