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Qui étaient nos ancêtres ?

Qui étaient nos ancêtres ?

Titel: Qui étaient nos ancêtres ? Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
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serge dite “à la Dauphine”, un de droguet neuf, un de serge (à la façon) “de Londres”, moitié usé, une jupe et une paire de manches de toile à drap, une serre (sorte de corsage) de ratine et une jupe de toile à drap, deux jupes de toile de ritte, une serre de toile de ritte neuve et une autre de ratine moitié usée, six mouchoirs dont deux de soye, deux de mousseline et deux d’indienne, huit tabliers dont deux de cotton double, un d’indienne, un de cotton et quatre de toile commune, six coiffes de cotton logue et six cornettes neuves à dentelles, douze coiffes rondes à dentelles dont six neuves et six mi-usées, deux paires de bas de laine du pays à l’éguille neufs, deux paires de souliers, un chapeau, quatre couvre-chef, dont deux de toile blanche et deux de toile de ritte, six chemises neuves de toile de ritte » outre, précise enfin le contrat de mariage, « ses habits et linges quotidiens ».
    C’est en effet au XVIII e siècle que les petites pièces de lingerie féminine se multiplient et se diversifient. Cela est si net que la bonneterie va devenir un des premiers biens de consommation, notamment avec des fichus, des « mouchoirs de cou », et surtout des bonnets de toile – bonnets ou coiffes que l’on va parfois trouver par centaines, dès la fin du XVIII e siècle, chez certaines citadines de condition pourtant modeste. On les compte volontiers par dix, par vingt, voire davantage. Si la veuve Le Moal, décédée à Saint-Nicolas-de-Pélem, dans les Côtes-d’Armor, en 1768, possède pour toute garde-robe « un habit de tous les jours, de berlingue (grosse étoffe tissée de fil et laine), et l’autre aux festes et dimanches, avec ses tabliers et bas », elle a en outre « dix-huit grandes coiffes et douze petites ». Un record battu par Françoise Gruet, fille d’un maréchal-ferrant d’Amange, dans le Jura, qui, à son mariage, en 1746, compte dans son trousseau « deux douzaines et demies de coiffes de toille fine (et) une douzaine de coiffes de toile de ménages », et aussi, il est vrai, « deux douzaines de chemises », d’une valeur sensiblement équivalente aux quarante-deux coiffes énumérées… On ne saurait enfin oublier toute une panoplie d’épingles en tout genre, indispensables pour ajuster tout cela…
    À l’extérieur comme à l’intérieur, la femme, puisqu’elle ne saurait aller « en cheveux », est en effet coiffée d’un bonnet de toile de chanvre, de facture voisine de celui que l’homme porte au lit, surtout par temps froid. Ce bonnet, agrémenté de dentelles lorsqu’il est réservé aux jours de fêtes, est comme la préfiguration de ces coiffes dont s’empareront tardivement les folklores, développant des vêtements régionaux qui correspondent bien peu à ceux réellement portés, et ne sont apparus en fait que récemment (dans le courant du XIX e siècle), à la faveur des modes et des tissus nouveaux. Chaque ville voulut ainsi avoir sa coiffe à elle, rivalisant de dentelles et de tuyaux, la Bretagne et surtout l’Alsace affirmant fortement leur identité au travers des costumes. Après avoir été un marqueur social, le vêtement devient marqueur géographique : l’accoutrement du montagnard, comme celui de l’Auvergnat que l’on a vu débarquer en ville, sert avant tout à signaler son origine.
    Côté enfants : maillots et robes unisexes
     
    Dès sa naissance, le bébé était solidement emmailloté, et ce maillot, constitué de linges, était à l’origine rangé dans une petite laie , autrement dit une boîte ou un coffre, appellé une layette. Linges de chanvre chez les paysans, linges de lin ou de laine chez les plus riches, tous les bébés sont longtemps emmaillotés de la même façon, avec ces bandelettes de linge, croisées et recroisées, en deux épaisseurs, la première tenant lieu de couche. Leurs bras collés au corps, leurs jambes sont réunies et emprisonnées dans de véritables « carapaces » qui ont pour but « de donner à son petit corps la figure droite qui est la plus convenable à l’homme et pour l’accoutumer à se tenir sur ses pieds ». Car, sans cela, ajoute-t-on très sérieusement, « l’enfant marcherait à quatre panes, comme la plupart des autres animaux ».
    Cet emmaillotement est encore celui que décrit l’écrivain breton Pierre Jakez Hélias comme ayant été le sien dans le pays bigouden du début du XX e siècle, se souvenant d’avoir ainsi été

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